Projet pilote de taxe kilométrique : FEBIAC attend une approche élargie et plus structurelle

C’est bien connu : FEBIAC est favorable à un système de taxation kilométrique intelligente. Le projet-pilote, qui a fait couler beaucoup d’encre, est désormais terminé. La fédération de l’industrie automobile profite de l’occasion pour communiquer à nouveau son opinion sur ce dossier.

“Objet de multiples débats, le projet pilote de taxe kilométrique est maintenant terminé. Bien qu’il faille encore patienter pour connaître les résultats officiels, les premières réactions des participants filtrent déjà çà et là.

Ces commentaires laissent entendre qu’il n’est pas si facile de façonner les comportements en matière de déplacements, ce qui permet de dégager deux éléments : tout d’abord le caractère incontournable – souvent réel, parfois prétendu – de la voiture comme instrument de vie et de travail, et ensuite notre réflexe presque naturel de rechercher chez les autres plutôt que chez nous la solution à un problème. S’il convient de prendre ces éléments en considération, nous estimons toutefois qu’ils ne constituent pas une raison suffisante pour évaluer le test négativement et se retrouver à nouveau dans une impasse.

Il était pratiquement acquis d’entrée de jeu que l’essai était organisé à une échelle trop petite pour pouvoir mesurer le moindre changement de comportement et que la période de test était trop courte. De plus, le projet a été enterré d’emblée par l’enquête populaire (et populiste) en ligne qui promettait au citoyen une mobilité inabordable.  À cet égard, FEBIAC est extrêmement déçue que cet élément soit manifestement apparu suffisant aux yeux de nos hommes politiques pour mettre au frigo les plans en cours d’évolution d’une fiscalité automobile repensée.  Quoi qu’il en soit, les premières réactions des participants attestent une chose : les citoyens comme les entreprises doivent être mobiles et conserver cette mobilité. La transition vers une politique de mobilité axée sur la recherche de solutions est dès lors un processus qui exige une force de conviction et une persévérance de tous les instants.  FEBIAC reste convaincue qu’il sera finalement possible de trouver la base nécessaire en mettant en place un système de taxe kilométrique ayant fait l’objet d’une réflexion approfondie.

En effet, cette taxation au kilomètre est l’évidence même et constitue un exemple d’équité, pour autant qu’elle ne s’ajoute pas à la fiscalité automobile actuelle mais vienne au contraire la remplacer.  Elle concrétise le principe de l’utilisateur payeur, déjà appliqué à d’autres produits et services.  L’usager rationnel et parcimonieux fait des économies ; celui qui consomme davantage contribue en conséquence. La taxe kilométrique ne peut avoir d’autres ambitions que d’induire chez chaque usager de la route un modeste changement de son comportement individuel qui, conjugué aux milliers d’autres, donnera un résultat collectif de grande ampleur se traduisant par une réduction des embouteillages, une diminution de la pollution environnementale et un abaissement du coût pour la société.  Tout le monde en sortira gagnant.

Nous sommes intimement persuadés qu’une fiscalité automobile revisitée et intelligente constitue le fondement incontournable d’une mobilité durable et plus efficace.  Une taxation axée sur l’usage de la mobilité représente un maillon essentiel de la chaîne des mesures à prendre. FEBIAC a compilé les principes de base d’une fiscalité intelligente et durable centrée sur la mobilité ainsi que le package de mesures allant de pair dans son dossier http://www.febiac.be/public/content.aspx?FID=686 .”

FEBIAC plaide donc résolument pour qu’une politique de mobilité intelligente, socialement acceptable et tournée vers l’avenir soit considérée comme une priorité par tous les intervenants concernés.  Nous sommes convaincus qu’en agissant de la sorte, nous pourrons jeter les bases d’une politique de mobilité intéressante, avantageuse et légitime pour notre avenir.