Touring : « Les politiciens réduisent la mobilité à une question budgétaire »

Selon l’organisation de mobilité Touring, les politiciens réduisent la mobilité à une affaire budgétaire. Un grand nombre de mesures, comme la réduction de la déductibilité fiscale de la carte carburant, servent avant tout à remplir les caisses.

Touring estime que les voitures de société ne sont pas à l’origine des files. Elles ne représentent qu’un faible pourcentage du nombre total de voitures. En outre, elles sont généralement moins polluantes.

Par ailleurs, Touring contre la critique selon laquelle la voiture de société serait ‘sur-subsidiée’. Les 3,5 milliards d’euros qui reviennent à la voiture, c’est le montant que l’employeur paie en moins en salaire. La voiture de société remplace donc une partie du salaire.

En plus, les voitures de société contribuent à l’économie : elles génèrent des emplois et des revenus pour l’Etat, notamment par le biais d’accises sur le carburant. D’après des chiffres de Febiac, la voiture rapporte chaque année aux alentours de 16 milliards d’euros aux autorités. Dont 4 milliards à peu près que l’on peut attribuer aux voitures de société. Pour Touring, le débat politique concernant le budget mobilité tourne plutôt autour des charges salariales que des voitures.

Un budget mobilité au même tarif que la voiture de société

Dans la discussion, Touring est partisane d’un budget mobilité mais au même tarif fiscal que les voitures de société. Ce qui permet de garantir le libre choix des salariés. « Chacun(e) a en effet le droit de se déplacer au moment où il le veut et avec les moyens qu’il veut », déclare l’organisation de mobilité. La question est de savoir si ce sera toujours le cas demain.

Il y a en effet tellement de propositions de loi sur la table qu’il est difficile d’avoir une vue d’ensemble. Touring regarde dès lors avec scepticisme ce qui se passe actuellement sur le théâtre politique.

Et Touring de prendre l’exemple de la taxe kilométrique sur les poids lourds. Le politique prétendait qu’elle serait budgétairement neutre. Alors qu’elle coûte quand même de l’argent, ce coût étant répercuté sur le client. Il a aussi été dit que les revenus de cette taxe seraient totalement investis dans l’infrastructure. Ce qui n’est pas le cas pour le moment, alors que c’est nécessaire.

Infrastructure et parking

Touring l’affirme : (quasiment) rien n’a été investi dans l’infrastructure routière au cours des 30 ou 40 dernières années. Pourtant, en s’attaquant aux goulots d’étranglement, la mobilité s’améliorerait déjà sérieusement. Les différents parkings de délestage doivent être améliorés et étendus de toute urgence. Si l’on veut, à l’avenir, introduire un budget mobilité, ils doivent être accessibles et gratuits. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Touring cite la politique de mobilité bruxelloise comme un exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Récemment, le gouvernement bruxellois a fermé un parking de dissuasion pour faire place à un nouveau bâtiment. Les parkings près du Stade Roi Baudouin sont redevenus payants avec une durée de stationnement maximum de 3 heures. Du coup, les utilisateurs du métro n’ont pas la possibilité d’utiliser le parking.

Et cet exemple bruxellois n’est pas le seul. Selon l’organisation de mobilité, les transports publics affichent un taux de pénétration d’à peine 14 % en dehors des villes, principalement parce que les équipements n’ont pas suivi. Il faut faire mieux, surtout si l’on tient compte du grand nombre de navetteurs en dehors des grandes villes.

Les navetteurs ? Pas un problème bruxellois !

En même temps, attirer les gens dans les villes reste compliqué. Non seulement l’immobilier y est cher, mais les écoles sont généralement remplies et elles sont de fait plus denses que la périphérie.

Pour convaincre les gens de faire le pas, il faut pouvoir leur proposer les mêmes facilités qu’en dehors de la ville. Pour Touring, il est en effet important de casser la tendance à la navette. Car si la régionalisation se poursuit, il sera plus difficile de développer un bon réseau de transport public. Là encore, la politique a du retard. Et Touring reprend à nouveau l’exemple bruxellois. Jadis, les bourgmestres bruxellois ont empêché l’expansion du métro. Un ministre bruxellois a même osé dire qu’il ne se soucierait pas des parkings de délestage, puisqu’ils ne servaient pas à ses habitants.

Cartes carburant

Touring n’est pas non plus convaincue par la nouvelle réglementation pour les cartes carburant. L’avantage imposable passe de 17 à 40 %. Une mesure purement budgétaire selon l’organisation de mobilité, tout comme l’augmentation des accises sur le diesel.

Pourquoi ne pas baisser le prix de l’essence puisqu’il s’agit quand même d’une mesure écologique, se demande-t-elle…

Taxe kilométrique ou RER ?

Selon Touring, le problème de mobilité actuelle a plusieurs causes. Il y a un certain nombre de goulots d’étranglement existants sur les routes. Pensez aux rocades avec bandes de circulation rétrécies ou aux routes avec de nombreux accès et sorties. En outre, on utilise toujours trop peu, en Belgique, les systèmes dynamiques de gestion du trafic. Les problèmes de capacité constituent aussi un problème, notamment parce qu’il n’y a pas assez d’alternatives. Enfin, Touring pointe l’abondance du trafic de loisir pendant les heures de pointe. Cela peut grimper à 32 % du nombre total de voitures.

Pour retirer ces voitures des routes, Touring ne se tourne pas aveuglément vers la taxe kilométrique. L’organisation de mobilité a collaboré au premier test des autorités flamandes pour savoir dans quelle mesure les gens adapteraient leur comportement routier. Comme il s’agissait d’un test à petite échelle, Touring n’a pas obtenu suffisamment de réponses. Avant de mettre en pratique la taxe kilométrique, un grand test national est donc nécessaire. D’autant que Touring ne veut pas alourdir la facture finale pour le consommateur, ce qui est loin d’être garanti avec les propositions de loi actuelles.

Touring envisage dès lors le réseau express régional (RER) comme une solution possible. Les travaux devaient normalement être achevés en 2012 déjà. Suite à divers retards, il ne faut rien attendre avant 2025.

#Business Driver #Fleet Management #Mobility

Autres articles récents

Inscrivez-vous maintenant à FLOW, l’e-letter hebdomadaire de FLEET.be !

/ newsletters
La newsletter FLEET Flow est un compte rendu hebdomadaire des dernières nouvelles du monde FLEET.
Recevez l'e-letter
/ magazine
Vous préférez un magazine papier ? Recevez gratuitement notre magazine bimestriel FLEET dans votre boîte aux lettres !
Recevez le magazine