VAB : “Le principe n’est pas de condamner la voiture de société…”

VAB, organisation de défense de la mobilité, considère que le budget mobilité est un instrument efficace pour mieux contrôler le trafic. VAB entend s’en servir pour modifier le regard que nous portons sur la mobilité, plutôt que de faire de la voiture de société un tabou absolu.

VAB pense que le Belge n’est pas encore prêt à chercher une alternative à la voiture. Pas seulement pour des motifs pratiques, mais aussi parce que pour beaucoup d’entre nous, la voiture reste un symbole de statut social. C’est ce qui explique en partie pourquoi le Belge est aussi réticent face aux alternatives existantes. En moyenne, nous parcourons jusqu’à 2300 kilomètres de plus par an en voiture que nos voisins néerlandais et français. Une situation qui n’est pas près de changer, d’après VAB. Avant de voir s’opérer une évolution, nous devons tous ensemble adapter notre comportement et nous montrer plus responsables à l’égard de la mobilité.

Le parc automobile belge est tellement important que nos routes arrivent peu à peu à saturation. Toujours selon VAB, plus de 10% de la population belge semble s’accommoder des embouteillages structurels sur les Rings d’Anvers et de Bruxelles, préférant passer des heures dans les embouteillages plutôt que d’emprunter les transports publics ou d’opter pour d’autres moyens de locomotion.

VAB mise beaucoup sur le budget mobilité pour modifier ces comportements, à condition qu’il repose sur une vision à long terme. Se contenter d’offrir une rémunération supplémentaire aux travailleurs, comme le prévoit la réglementation ‘cash for car’, n’influencera en rien leur utilisation de la voiture. Sans parler du risque qu’avec ce budget, les salariés s’achètent une voiture d’occasion, non seulement plus polluante, mais surtout sans impact sur la problématique des embouteillages.

S’offrir un smartphone avec son budget mobilité ?

Moyennant une approche intelligente du budget mobilité, les pouvoirs publics et les entreprises peuvent orienter efficacement les travailleurs vers des moyens de transport plus durables. L’objectif de VAB consiste à réduire la densité de la circulation en abaissant le nombre de voitures sur les routes, que ce soit pour se rendre au travail ou à des fins privées. L’organisation de défense de la mobilité entrevoit de nombreuses possibilités. Beaucoup de travailleurs flamands vivent dans un rayon de 10 kilomètres de leur lieu de travail. Ils pourraient donc parfaitement effectuer la navette à vélo. Ils ne sont pourtant que 15% à le faire.

Pour garantir le succès du budget mobilité, il faut offrir au travailleur la possibilité de choisir entre plusieurs moyens de transport. Certains jours, il aura la possibilité d’emprunter les transports publics pour se rendre au travail. D’autres jours, il privilégiera la voiture, notamment s’il doit déposer les enfants à l’école. De cette manière, la voiture devient un choix responsable et rationnel, plutôt qu’une évidence. Cette option n’est évidemment envisageable que si le lieu de travail est bien desservi par les transports publics ou facilement accessible à vélo.

VAB estime également indispensable de rendre plus attrayante l’option du budget mobilité. Notamment en permettant au bénéficiaire de le consacrer à d’autres dépenses, comme des jours de vacances supplémentaires ou l’achat d’un smartphone. La perception en cash d’un solde plafonné devrait également être une option. Et enfin, VAB prône aussi une forme de récompense en faveur des salariés qui acceptent de se rapprocher de leur lieu de travail et donc de limiter le coût de leur mobilité.

Le ‘péage cordon’

VAB n’est pas partisane du péage kilométrique censé inciter les automobilistes à privilégier les transports publics. Cette forme de péage n’a selon elle aucun sens et sera sans effet sur les embouteillages. En guise d’alternative, VAB propose un ‘péage cordon’, sorte de tarification routière imposée uniquement aux endroits où cela s’avère réellement nécessaire et où l’automobiliste dispose d’autres alternatives valables. VAB cite l’exemple du réseau express régional (RER) autour de Bruxelles, un projet qui prévoit de relier les villes de la périphérie bruxelloise à la capitale.

Le gros point faible du RER, toujours d’après VAB, c’est qu’il n’incite pas à recourir à d’autres alternatives. Autrement dit, ça ne fonctionnera pas. Un péage cordon peut modifier la donne. L’organisation de défense des automobilistes a mené une enquête auprès des entreprises du centre de Bruxelles, qui a révélé que 32% des salariés venant travailler en voiture disposent déjà d’une alternative. Dans pareil cas, un péage cordon pourrait l’inciter à franchir le pas.

VAB veut stimuler au maximum les alternatives à la voiture. L’organisation s’engage notamment en faveur de projets destinés à faciliter la circulation à vélo et à promouvoir le principe du covoiturage ou de la voiture partagée. Par le biais de plusieurs actions prévues cette année, VAB espère atteindre les objectifs climatiques. La priorité de ces objectifs réside dans la multimodalité et en particulier dans l’autopartage, le covoiturage et le vélo.

#Business Driver #Fleet Management #Mobility

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