Zones à faibles émissions (LEZ) : La voiture de société, le passe-partout idéal !

Environment Zones, Umweltzonen, Milieuzones, Lavutslippssone, Miljozone, Miljözon, ZTL ambiente… Autant de dénominations que vous avez peut-être découvertes sur des panneaux routiers dans d’autres pays européens. Elles désignent toutes des zones à faibles émissions qui vont très prochainement être mises en œuvre en Belgique également. Avec quel impact sur la mobilité et la voiture de société ?

Une zone à faibles émissions (LEZ, pour Low Emission Zone) vise à interdire l’accès à une ville ou partie de ville pour les véhicules ne répondant pas à certaines normes d’émissions ou d’équipement (normes Euro et/ou présence de filtre à particules).

Les véhicules concernés diffèrent d’un pays à l’autre. Très souvent, ce sont les camions et les bus/autocars qui sont visés. Mais en Allemagne, les utilitaires légers et les voitures sont également concernés. Et en Italie, même les deux-roues sont inclus.

La Suède fut le premier pays européen à mettre en œuvre ce principe en 1996. Il a fallu attendre 2008 pour que l’Allemagne et le Royaume-Uni emboîtent le pas. En mars 2015, 211 LEZ étaient recensées dans 10 pays européens différents. Aujourd’hui, 85 % de ces zones sont concentrées en Allemagne et en Italie.

Quid en Belgique ?

Ce 1er février 2017, Anvers deviendra la première ville belge à introduire une zone à faibles émissions. Bruxelles suivra en 2018 et Gand à l’horizon 2020.

Dans la cité chère à Bart De Wever, les voitures Euro 3 roulant au diesel sans filtre à particules devront payer 20 euros par jour pour accéder à la zone délimitée (l’intérieur du Ring anversois et le quartier Linkeroever) ou 350 euros par an.

Les contrevenants s’acquitteront de 125 euros lors de la première infraction en 2017, 150 euros dès 2018. Et la récidive fera monter la note à quelque 350 euros.

Les véhicules diesel Euro 3 sans filtre à particules et antérieurs à cette norme n’auront carrément plus accès à la cité portuaire.

Des caméras intelligentes (ANPR) photographieront le numéro de plaque de chaque véhicule à quatre roues ou plus aux différents accès à la zone à basses émissions, pour ensuite comparer cette plaque (dans les 10 jours) à la liste des véhicules autorisés à pénétrer dans la zone. Cette liste sera établie selon des données établies par la DIV.

Ces règles deviendront plus strictes au fil du temps (en 2020 et 2025).

Des exceptions (ambulances, voitures de collection de plus de 40 ans, etc.) seront toutefois autorisées.

Bruxelles retiendra également le système de vidéosurveillance lors de l’introduction de la LEZ début 2018. Dans la capitale, les voitures affichant la norme Euro 1 ou antérieure aux normes Euro se verront interdire l’accès à la ville. Les voitures Euro 2 en seront bannies à partir de 2019, Euro 3 en 2020, Euro 4 en 2022 et Euro 5 en 2025. La ministre bruxelloise de l’Environnement, Céline Fremault (cdH), présentera les détails du plan prochainement.

Quel impact environnemental ?

La réduction des émissions de polluants liées au trafic routier est bien évidemment significative. Les bénéfices sur la qualité de l’air sont quant à eux plus modérés. Pourquoi ? De par la multitude des sources d’émissions en zone urbanisée et de l’influence (cruciale) des conditions météorologiques.

Ainsi, selon les cas, les mesures montrent une réduction de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM) jusqu’à 15 % et une diminution de suie de quelque 52 %. Le nombre de jours de dépassement de la valeur limite journalière pour les particules fines diminue également de 17 % (pour prendre le bon exemple de Cologne).

A Anvers, l’ambition est de diminuer les émissions de NO2 de 12 % d’ici 2020. Les émissions de particules devraient quant à elles chuter de 41 %.

Quel impact sur le parc de véhicules ?

Finalement, l’impact le plus intéressant est sans doute celui du renouvellement du parc automobile.

A Berlin, par exemple, où la LEZ a été mise en œuvre en janvier 2008, les voitures diesel Euro 3 et Euro 4 équipées d’un filtre à particules représentaient, en 2010, 91 % du parc total. En 2007, elles n’étaient que 34 % à disposer d’un filtre. Et plusieurs projections ont montré que, sans instaurer de LEZ, seulement 49 % de ces véhicules auraient été dotées d’un filtre à particules en 2010…

A Anvers, selon une évaluation établie pour 2016, 75 % de toutes les voitures remplissent les conditions LEZ. La plupart des autres peuvent entrer moyennant paiement.

Compte tenu du renouvellement du parc automobile, 85% de toutes les voitures devraient avoir automatiquement accès à la LEZ en 2020. Les 15 % restants ne pourront plus entrer ou devront acheter une autorisation ponctuelle.

En conclusion, les seuls conducteurs qui seront certains de ne jamais être ennuyés par les formalités des LEZ, ce sont ceux disposant d’une voiture de société. Car, quoi qu’on puisse en dire (notamment par jalousie), elles sont renouvelées trop régulièrement que pour être inquiétée par les mesures LEZ qui fleurissent un peu partout. La moyenne d’âge des voitures de société (hors indépendants et professions libérales) était de 3,77 ans à fin 2015 (contre 9,63 ans pour les voitures particulières)…

En société (leasing ou non), les véhicules Euro 0 à 2 ne représentaient – à fin 2015, toujours – que 2 % du parc « professionnel » (dont 0,8 % d’oldtimers). Du côté des indépendants, ces mêmes véhicules pèsent plus lourd dans le parc total : 12 % (dont 3,4 % d’oldtimers). Mais cela reste malgré tout inférieur au marché particulier qui affiche 14,3 % de véhicules Euro 0-1-2 (dont 4,8 % d’oldtimers).

La voiture, le passe-partout idéal : cqfd !

Pour plus d’informations sur la LEZ anversoise, surfez sur www.slimnaarantwerpen.be (disponible en Français) !

 

#Business Driver #Mobility

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