FLEET Manager of the Year (pour la deuxième fois). Le Volvo XC40 élu European Car of the Year 2018. Ce même XC40 qui terrasse la concurrence à domicile pour le titre de Lease Car of the Year. Et, cerise sur le gâteau, le XC60 qui termine à nouveau sur la plus haute marche du podium de la catégorie Executive lors de cette même élection après avoir déjà remporté plus tôt le titre de World Car of the Year. L’année a été fertile en trophées pour Volvo et Alain Peers. Nous avons rencontré le Corporate & Authority Sales Manager de Volvo au siège de la marque pour découvrir la recette du succès…
Remporter une récompense, cela arrive. Mais ce que Volvo a vécu cette année en tant que marque et ce que vous avez vécu en tant que Fleet Manager, c’est quand même exceptionnel…
Nous n’avions encore en effet jamais vécu cela. C’est une année vraiment unique pour Volvo Cars dans l’histoire de la marque. Tant au niveau mondial que sur le marché européen ou le marché belge. Nous sommes donc très heureux de ce début d’année 2018.
Quelle est la recette de ce succès ?
De nombreux facteurs s’associent. Depuis 2010, nous avons pris un nouveau départ sous l’égide de Geely, qui nous a donné les moyens pour pouvoir investir dans de nouvelles plateformes. Le premier résultat de ces investissements fut le XC90 en 2014. Et déjà, le public a pu alors voir que Volvo connaissait une nouvelle dynamique. Ensuite, il y a eu la technologie hybride rechargeable que nous avons pu d’emblée proposer sur le XC90. Et puis ensuite sur les S90, V90, XC60, etc. Nos clients constatent que nous investissons beaucoup dans le domaine de la recherche et du développement avec nos nouvelles plateformes. Nous voyons la même évolution avec le XC40 et sa plateforme dédiée aux modèles plus compacts. Dans le domaine de la sécurité aussi – notre marque de fabrique, nous continuons à évoluer. A chaque lancement de modèle, nous présentons de nouveaux équipements de sécurité. Avec aussi l’évolution du style, nous disposons d’un nouveau cocktail d’atouts qui nous donnent aujourd’hui accès à des segments sur lesquels nous étions auparavant plus en difficultés. Naturellement, le rôle de l’équipe fleet est également essentiel, puisqu’elle doit faire passer le message sur le marché. C’est aussi pour cette raison que nous étions tellement heureux de remporter pour la deuxième fois le titre de Fleet Manager of the Year. Et je dis volontairement ‘nous’ car c’est un vrai travail d’équipe.
Quels sont aujourd’hui les modèles se vendant le mieux sur le marché fleet ?
Ce sont toujours les V40, V60 et XC60. Et dans le segment supérieur, la V90 et le XC90 marchent toujours très bien. Le XC40 va devoir faire ses preuves dans un segment nouveau pour nous. Les résultats sont déjà très prometteurs. De 50 à 60% des ventes concernent des clients fleet. Il faut cependant communiquer davantage sur les motorisations auprès de la clientèle fleet. Surtout que c’est la première fois que nous tentons notre chance dans ce segment. Je suis aussi totalement fan de la nouvelle V60. Pour moi, c’est une vraie voiture de flotte. Nous sommes les seuls à présenter un nouveau modèle dans le segment premium cette année. Nous avons le volume de chargement le plus important. Cette V60 est élégante. Elle possède aussi un excellent comportement et regorge de technologies… Nous avons de très grandes ambitions. Volvo est une marque suédoise qui est dix fois plus petite que toutes les autres marques premium. Nous employons 35.000 personnes, soit plus ou moins autant que le seul département R&D de BMW. Proposer d’aussi beaux produits, c’est quand même un peu l’histoire de David contre Goliath.
Le fait que le XC40 est construit à Gand est-il un argument de vente pour le client belge ?
Tout à fait ! L’usine Volvo Cars était sous pression ces dernières années. Qu’allait-elle devenir ? Allait-elle encore produire un modèle ? Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec assurance que la production à Gand est garantie jusqu’en 2025. Le taux d’emploi dans l’usine n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Entre 5.000 et 6.000 personnes y travaillent. L’usine produit aujourd’hui des V40 et des XC40. Et une partie de la production de la toute nouvelle V60 sera aussi assurée à Gand. Ce concept « Made in Sweden, built in Belgium », nous l’avons peut-être par le passé trop peu utilisé dans notre communication. Mais depuis 3 ou 4 ans, nous mettons bien davantage l’accent là-dessus. Et une entreprise belge apprécie aussi que ses produits se vendent sur ses propres terres. Un peu de chauvinisme ne fait pas de mal. Et lors des discussions avec les clients potentiels, c’est un argument.
La norme WLTP entre en vigueur le 1er septembre. Certaines marques attendent la date limite et communiquent encore sur les valeurs NEDC. Où se situe Volvo à ce niveau ?
Nous avons déjà adapté en mars de cette année nos listes de prix avec les valeurs NEDC « corrélées » ou NEDC 2.0. Tous nos modèles sont aujourd’hui testés selon la norme WLTP et les valeurs sont ensuite « corrélées » vers la norme NEDC. Nous sommes donc en avance par rapport à la date limite et cela nous a déjà joué des tours avec certaines entreprises qui affirment que nous sommes trop hauts au niveau des émissions de CO2. C’est une situation difficile, mais cela n’a pas de sens non plus de jouer à cache-cache, puisque tout le monde devra présenter les valeurs WLTP en septembre. Nous jouons donc déjà cartes sur table et c’est quelque chose dont nous pouvons être fiers, d’autant que nous sommes un acteur relativement modeste sur le marché mondial. Nous disons donc : « Voilà, nous sommes prêts ! Et vous ? » (NDLR : rires).
Comment réagissent les clients face à cette saga du WLTP ?
Certaines marques utilisent des valeurs provisoires qui ne sont pas encore officielles. Mais ça, les entreprises et surtout leurs collaborateurs n’en ont que faire. Ce qu’ils veulent, ce sont les valeurs exactes afin de pouvoir calculer l’avantage de toute nature. Sur le marché, les réactions sont très variées. Certaines entreprises ont décidé de tout mettre sur pause jusqu’en septembre. D’autres continuent à passer des commandes mais n’augmentent pas le seuil de CO2. D’autres encore prolongent les contrats. D’ici septembre, toutes les marques vivront une période difficile. Entre janvier et avril, nous avions démarré très fort. Mais aujourd’hui, on ressent bien que le doute s’est immiscé sur le marché.
La norme WLTP peut-elle entraîner un glissement entre les segments ? Les crossovers et les SUV sont aujourd’hui populaires dans les parcs de véhicules. Leur poids plus élevé et leur aérodynamique moins favorable peuvent-ils à l’avenir de nouveau nuire à leur popularité ?
Les arguments que vous avancez sont corrects. Vous pouvez commander avec le même moteur la nouvelle V60 et le nouveau XC40… Dans la V60, ce moteur affiche une valeur d’émissions de 117 g CO2/km. Sur le XC40, c’est 127 grammes. Les questions sont donc nombreuses. Le gouvernement va-t-il décider d’adapter la déductibilité fiscale ? Pour le moment, nous n’avons pas la réponse. Mais je ne m’attends quand même pas à voir disparaître soudainement les SUV de toutes les flottes. Les parcs seront plutôt composés d’un mix de berlines, de breaks et de SUV.
Volvo a annoncé jouer totalement la carte de l’électrification dans le futur. Mais le mix entre l’hybride (rechargeable) et le tout-électrique ne semble pas encore très clair. Quant à la nouvelle V60, on peut encore la commander en version diesel. Pouvez-vous nous éclairer à ce propos ?
Dès l’année prochaine, pour l’année-modèle 2020 donc, chaque Volvo dotée d’un moteur à combustion sera équipée d’une batterie de 48 volts. C’est ce que nous appelons une mild hybrid. Deux versions hybrides rechargeables de la V60 seront proposées. Le moteur T8, qui équipe déjà les XC90, V90, S90 et XC60, développe 390 ch. Il y aura aussi une version moins puissante de 340 ch. Le premier véhicule tout-électrique sera lancé l’an prochain. Ce sera un modèle issu de la gamme 40. Un peu plus tard sera également commercialisée une version entièrement électrique du XC40. Ces modèles auront une autonomie se situant entre 400 et 500 km. L’électrification se poursuivra également sur les autres modèles. Notre ambition chez Volvo est de vendre 1 million de voitures électriques d’ici 2025.
La décision du gouvernement de durcir ses mesures vis-à-vis des hybrides rechargeables ne doit pas être de nature à satisfaire un constructeur comme Volvo…
Nous pensons que c’est une mauvaise décision. En effet, il existe suffisamment de solutions techniques pour contrôler si un automobiliste recharge ou non son véhicule. C’était ça la solution, pas ce qui a été sorti du chapeau à la hâte. Cela dit, il n’y a que le XC90 qui n’atteindra pas à partir de 2020 le taux de 0,5 kWh par 100 kg. Ce sera bien le cas pour le reste de notre gamme hybride rechargeable. Au final, nous avons encore de la chance. Mais le terme faux hybride souvent employé est totalement erroné. Il suffit de contrôler qui recharge son véhicule et le problème sera réglé.
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