Les véhicules électriques gagnant en popularité, de nouvelles exigences s’imposent à tous les usagers de la route. C’est ce qui ressort d’études et de tests réalisés par la compagnie d’assurances AXA sur les véhicules électriques.
Les premières statistiques disponibles montrent que la fréquence de sinistres des véhicules électriques est globalement comparable à celle des autres véhicules. Les “micro-cars” et les petites citadines provoqueraient même 10% de sinistres en moins que les voitures traditionnelles de mêmes catégories.
Par contre, les modèles les plus puissants des catégories luxe et SUV affichent une fréquence d’accidents de 40% plus élevée.
Trois facteurs entrent en ligne de compte, selon les spécialistes en accidentologie d’AXA Suisse, où 25.000 voitures électriques circulent aujourd’hui :
1. L’accélération
C’est bien connu : les voitures électriques accélèrent (très) rapidement et toujours avec le même couple, indépendamment du régime du moteur.
“Savoir conduire une voiture ne veut pas forcément dire savoir conduire n’importe quelle voiture”, explique Bettina Zahnd, responsable Recherche accidentologique et Prévention chez AXA.
“Pour les voitures électriques, il faut s’habituer au freinage et à l’accélération avant de pouvoir conduire de manière sûre.”
Les occupants d’une voiture électrique sont exposés aux mêmes risques que ceux d’une voiture traditionnelle. Mais même si l’installation électrique est désactivée en cas de collision grave, il se peut que les batteries soient endommagées et provoquent un incendie.
“Les voitures électriques ne brûlent pas plus souvent que les autres, mais lorsqu’une batterie prend feu, il est presque plus possible de l’éteindre, vu la rapidité de la combustion.”
2. Le silence
Le démarrage du moteur est pratiquement inaudible. Une manoeuvre a priori anodine peut donc causer un accident.
Ce problème est en passe d’être résolu. En effet, les nouveaux modèles électriques, hybrides rechargeables et à pile à combustible lancés sur le marché depuis juillet 2019 doivent être pourvus d’un système sonore en marche avant, mais aussi en marche arrière.
D’ici deux ans, tous les véhicules produits devront en être équipés.
AXA recommande cependant aux propriétaires de véhicules électriques déjà en circulation de faire équiper leur voiture d’un générateur de son.
3. L’intégration technologique
99% des utilisateurs de voiture électrique dotée du pilote automatique interrogés par AXA indiquent l’utiliser. La moitié précisent même le faire souvent ou toujours.
Si l’assistance à la conduite peut éviter des accidents, l’automatisation croissante engendre une risque potentiel d'”over-reliance”, le conducteur se fiant de plus en plus à la technologie et se montrant de plus en plus distrait au moment de reprendre le commandement du véhicule…
Conclusion
Aujourd’hui, il existe des assureurs qui proposent des tarifs moindres pour l’usage de véhicules électriques. Les choses changeront-elles ?
« Nous prendrons des mesures dès que nous serons sûrs que les tendances sont significatives ou dès que nous verrons que les coûts des accidents impliquant des véhicules électriques sont nettement plus onéreux que d’autres », conclut Bettina Zahnd.
#Auto #Mobility