La nouvelle étude réalisée par TRAXIO montre une fois de plus que le principal souci du secteur belge de la distribution automobile reste la rentabilité. Les comptes annuels de 2.188 entreprises ont été analysés entre 2010 et 2014. Outre la nécessité de se moderniser, des marges minimales au niveau de la vente et de l’après-vente, plusieurs économies d’échelle et un modèle d’entreprise classique obligent les concessionnaires à surveiller en permanence leurs structures de coûts et leurs investissements.
Un grand point positif est que les concessionnaires automobiles et utilitaires parviennent à maintenir leurs liquidités à niveau, ce qui prouve qu’ils sont de vrais entrepreneurs qui combinent leurs structures d’entreprise, développées pas à pas, avec une énorme créativité et beaucoup d’engagement dans la gestion quotidienne. Ils parviennent ainsi à surmonter quand même les difficultés en restant sur la corde raide ou en préservant un fragile équilibre entre coûts et bénéfices.
Services plutôt que produits
Malgré tout, de grands défis les attendent. Le « downsizing » ou le passage à des voitures et utilitaires toujours plus petits, plus propres et moins chers. Un changement d’attitude des consommateurs et des entreprises à l’égard de leurs véhicules. Une tendance évoluant vers un ensemble de services remplaçant la vente traditionnelle d’un produit. La solution à cette tendance négative touchant plusieurs indicateurs financiers est la mise en place d’un nouveau modèle d’entreprise.
La chute de la marge brute entre 2010 et 2014 fut plus brusque en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre. En 2014, la marge brute moyenne des concessions, des agents et des succursales s’élevait au total à 2,5 % contre 2,8 % en 2013. La marge nette s’est légèrement redressée, en passant de 0,85 % en 2013 à 0,95 % en 2014 grâce aux entreprises flamandes et au secteur des voitures particulières. Le segment des véhicules d’entreprise, quant à lui, réalise à nouveau de moins bons résultats, tandis que les entrepreneurs wallons et bruxellois sont confrontés à des marges nettes toujours plus faibles. Ce sont les investissements et les amortissements qui pèsent le plus lourd à Bruxelles.
La rentabilité nette des fonds propres et le taux d’endettement restent stables dans les différents secteurs. Malgré ces indicateurs plus négatifs, TRAXIO souligne que les ratios de liquidité se maintiennent dans les trois régions.
Downsizing, stocks, fleet, investissements,…
Pour TRAXIO, la baisse des chiffres de rentabilité dans le secteur des voitures de tourisme et des véhicules utilitaires légers est principalement due à la poursuite du phénomène du « downsizing » des véhicules vendus, à la pression permanente des stocks renforcés, à la part importante du marché fleet, dont la rentabilité est faible pour les distributeurs, à l’augmentation des investissements demandés au niveau des bâtiments et des équipements (surtout chez les agents) et à une baisse du degré d’absorption de l’après-vente, à savoir dans quelle mesure le bénéfice réalisé sur les activités d’après-vente couvre la totalité des coûts supportés par l’entreprise du concessionnaire.
Au Royaume-Uni, ils formulent ce phénomène comme suit : « The milkcow – aftersales – is dead » (La vache à lait, l’après-vente, est morte).
Léger redressement ?
Dès 2009, la crise connue dans le secteur des garages s’est accompagnée d’une hausse du chômage économique sans licenciements. Le nombre de jours de chômage économique a reculé pour la première fois en 2015, ce qui est le signe d’un léger redressement des activités d’atelier, mais aussi du solide dynamisme dont font preuve nos PME du secteur automobile pour maintenir l’emploi coûte que coûte. Il reste donc un avenir pour tous ceux qui suivent ou veulent suivre une formation automobile dans l’enseignement technique ou professionnel. Néanmoins, les compétences requises évolueront avec les nouveaux concepts de mobilité, les nouvelles technologies et les nouveaux systèmes de propulsion auxquels ces PME seront confrontées.
#Fleet Dealers