Bart de Hoog (Dragintra) : « Le diesel demeure un bon choix pour le TCO »

“Si l’on ne regarde que les chiffres du TCO pour les voitures de classe moyenne, il reste plus intéressant de choisir un moteur diesel moderne à partir de 20.000 km/an”, affirme Bart de Hoog, General Manager de Dragintra, société qui offre aux gestionnaires de flotte un support pour la gestion opérationnelle et la gestion financière des parcs automobiles.

Cette interview a eu lieu le 12 novembre dernier, dans le cadre d’un FLEET in Belgium Special TCO qui analyse le TCO de plus de 6.000 déclinaisons de modèles. Une édition à paraître en janvier. Cliquez ici pour la recevoir gratuitement !

Nous sommes le 12 novembre. Les valeurs WLTP de toutes les marques sont-elles aujourd’hui connues ?

Non. Pour les marques du groupe Volkswagen, ce n’est le cas que pour 80% des modèles. Et cela pose problème. Nos clients nous disent qu’ils ne disposent pas des données de toutes les marques. Et comme ces informations ne sont pas là, nous ne pouvons pas réaliser nos calculs. Nous devons investir beaucoup de temps et d’énergie pour communiquer aux clients que les données ne sont pas encore disponibles et nous devons contacter de manière répétée les constructeurs pour actualiser les informations. Je me demande vraiment comment il est possible que certains constructeurs – qui se sont quand même pris un sérieux coup avec le Dieselgate – parviennent encore à ne pas être prêts. Il n’y a pas de réponse claire au pourquoi de l’absence de ces données. Doivent-ils attendre l’homologation ? Est-ce parce que les moteurs ne sont pas prêts ? Nous ne recevons que des réponses vagues comme ‘Elles vont arriver’ et ‘Nous ne savons pas encore’. C’est dommage et à mes yeux, c’est une occasion manquée.

“Il y a eu un vrai mouvement de panique. À un moment donné, nous avons conseillé à certains de nos clients de ne plus passer de commandes.”

Au-delà de l’affaire VW, quel est l’impact auprès de vos clients ? Comment ont-ils réagi au cours des derniers mois et quelle est la situation aujourd’hui ?

Le marché a été très perturbé. Surtout pour les clients. Il y a eu un vrai mouvement de panique. À un moment donné, nous avons conseillé à certains de nos clients de tout arrêter. De ne plus passer de commandes. Mais on ne peut évidemment utiliser indéfiniment cette solution. Et de toute manière, cela ne va toujours pas. Les travailleurs qui font beaucoup de kilomètres doivent quand même à un moment commander une nouvelle voiture. Et là aussi, il faut prendre des initiatives supplémentaires. Passer à une location à court terme avant de changer à nouveau pour le véhicule définitif. À cause du WLTP, nous avons dû apporter un support complémentaire à de nombreux clients. Pour nous aussi, la période a donc été très lourde sans rien apporter sur le plan financier. Les clients ne sont pas contents non plus car ils constatent une certaine démotivation chez leurs travailleurs. Ils se retrouvent au volant d’une voiture provisoire qui ne répond pas vraiment à leurs souhaits et ils doivent attendre sans savoir précisément quand ils recevront leur véhicule définitif. Ce ne sont pas des choses très agréables à communiquer en interne dans les entreprises.

Ces valeurs de CO2 plus élevées ont aussi des conséquences pour le TCO des flottes et l’ATN des travailleurs. Comment les entreprises gèrent-elles cela ?

De nombreuses car policies intègrent une limite de CO2. Il faut alors prendre la décision de l’appliquer ou pas. Depuis cinq ans, nous parvenons – grâce aussi aux constructeurs – à faire baisser le TCO pour nos clients. Mais lorsque les limites de CO2 sont relevées, cela a un impact – financier – à la fois pour l’employeur et pour le travailleur. Pour l’instant, nous sommes en train d’examiner avec nos clients le TCO de leur flotte actuelle et nous faisons des projections pour savoir ce qui est possible pour eux sur le marché avec les nouvelles normes WLTP, qui sont de facto les valeurs NEDC 2.0. Cela leur permet au moins de disposer d’une base pour prendre des décisions pour le futur.

“Lorsque l’on examine les alternatives, le CNG est un bien meilleur choix que l’essence.”

Le diesel est fortement pointé du doigt par le monde politique, qui encourage le passage à l’essence. Est-ce aussi un bon choix au niveau du TCO ?

Les études relatives au TCO montrent que l’essence n’est pas nécessairement un meilleur choix pour tous les profils. Si l’on ne regarde que les chiffres du TCO pour les voitures de classe moyenne, il reste plus intéressant de choisir un moteur diesel moderne à partir de 20.000 km/an. Sur le plan fiscal, c’est même tout simplement le meilleur choix malgré l’augmentation des prix à la pompe et la hausse des accises. Ces moteurs consomment moins que les moteurs à essence et ils nécessitent aussi moins d’entretien. Lorsque l’on examine les alternatives, le CNG est un bien meilleur choix que l’essence. Une solution vraiment intéressante, aussi sur le plan fiscal. Mais ces véhicules sont bien trop peu nombreux dans les flottes. Il existe pourtant plus de 180 stations en Belgique et Colruyt fait de gros efforts dans ce domaine avec son réseau DATS24. Cette motorisation semble oubliée par la majorité des entreprises.

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#Fleet Management

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