Bientôt une voiture à moins de 100 euros par mois en Belgique, grâce au leasing social ?

La déclaration gouvernementale de l’Arizona aborde (très brièvement) la notion de leasing social. Cette notion existe notamment en France. De quoi s’agit-il ? Comme cela fonctionne-t-il (en France) ? Et quelles réflexions pour le marché belge ? FLEET.be fait le point.

« Le gouvernement examinera un mécanisme de soutien pour le leasing social (« Social Lease ») de véhicules électriques, ciblant les travailleurs dont les revenus sont inférieurs à un certain seuil. »

Voilà ce que l’on peut lire dans la déclaration du gouvernement Arizona, dont nous partagions les éléments principaux samedi.

Le leasing social existe déjà dans d’autres pays, notamment en France.

Le leasing social vu de France

Pour accélérer la transition vers le véhicule électrique, le gouvernement français avait mis en place, au 1er janvier 2024, un leasing électrique (aussi appelé « leasing social »). Cette initiative permet de bénéficier d’un véhicule électrique en leasing avec des mensualités inférieures à 100 euros pour une citadine (inférieures à 150 euros pour des véhicules familiaux).

Ce dispositif avait été suspendu quelques semaines après son lancement, victime de son succès. L’Etat français avait en effet tablé sur 20 à 25.000 bénéficiaires. En quelques semaines, ce sont quelque 50.000 bons de commande qui ont été signés. A noter que plus de 90.000 demandes avaient été enregistrées en seulement six semaines.

50.000 commandes multipliées par 13.000 euros (qui représente le soutien de l’Etat français), cela représente un budget de quelque 650 millions d’euros pour l’Hexagone.

Le leasing social, c’est quoi, pour qui ?

Le leasing social concernait aussi bien les location de longue durée que des location avec option d’achat. Il pouvait s’agir de véhicules d’occasion ou rétrofités.

Cette formule est un mécanisme destiné à promouvoir la mobilité électrique pour les déplacements domicile-lieu de travail.

Voici les conditions auxquelles il fallait satisfaire en 2024 pour prétendre à un leasing social en France :

  • Être majeur et domicilé en France
  • Le revenu du ménage ne pouvait dépasser les 15.400 euros par an
  • Être domicilié à plus de 15 km de son lieu de travail
  • Se rendre au travail avec sa voiture personnelle ou faire plus de 8.000 km par an dans le cadre de sa profession
  • La durée du contrat de location devait être de trois ans minimum

Ce leasing social ne nécessitait aucun apport de départ, celui-ci étant pris totalement en charge par l’Etat. En fait, les concessionnaires devaient « avancer » cet apport et en demander le remboursement aux autorités françaises.

A noter, toutefois, que ce prix inférieur à 100 euros – un plafond imposé par l’Etat – ne comprenait pas le coût de l’assurance, ni celui de la recharge électrique.

Quelles étaient les voitures éligibles au leasing social ?

Pour être éligibles dans la « shopping list », les voitures ne pouvaient pas afficher un prix dépassant les 47.000 euros. Leur masse ne pouvait pas non plus dépasser les 2,4 tonnes. Elles devaient enfin avoir un certain score environnemental (pour entrer dans un bonus écologique spécifique à la France).

Parmi les citadines, on retrouvais ainsi une Renault Twingo E-Tech à 40 euros/mois, une Citroën ë-C3 à 54 euros, une Fiat 500 électrique à 89 euros ou encore une Hyundai Kona Electric à 95 euros ou une Nissan Leaf à 65 euros. La liste n’est pas exhaustive.

Du côté des « familiales », on notait par exemple une Volkswagen ID.3 à 109 euros/mois, une Renault Megane E-Tech à 150 euros, une Skoda Enyaq à 149 euros ou encore le Peugeot e-Rifter à 139 euros.

Le leasing social reconduit en 2025 ?

Le leasing social sera reconduit en 2025 en France (probablement au deuxième semestre), mais avec une enveloppe rabotée, passant de 650 millions à 300 millions. Ainsi, l’aide étatique de 13.000 euros par voiture a été ramenée à 3.000 euros. De ce fait, le loyer mensuel minimum devrait être à 100 euros…

Quid pour la Belgique ?

Nous avons posé la question à la direction de la Fédération des Loueurs de Véhicules en Belgique, Renta, qui a préféré ne pas réagir, se contentant d’un laconique : « Nous préférons attendre de voir ce qu’ils entendent exactement par là. Ce n’est pas encore clair pour l’instant ».

Il semble donc assez évident que les professionnels du secteur du leasing et de la location n’ont pas (encore) été approchés par les équipes qui ont négocié l’accord de gouvernement.

Du côté des analystes de FLEET.be, nous sommes partagés entre deux pistes de réflexion :

  1. Et si ce leasing social était l’une de solutions permettant de créer enfin un marché de l’occasion pour les EV, une attente de la part du secteur du leasing, comme nous le disait le président de Renta, Johan Portier, dans un podcast (à (ré)écouter ici) ?
  2. A moins que les sociétés de leasing ne soient à nouveau confrontées à des questions portant, notamment, sur la solvabilité du groupe-cible (qui n’est pas encore déterminé), comme cela s’est produit lors du lancement des premières formules de leasing pour particuliers ?

Aucune réponse ne peut être apportée pour le moment. FLEET.be suivra en tout cas ce dossier de très près.

#Auto #Fleet Management #Mobility

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