Cash-for-car : le choix électoraliste de Didier Reynders (MR) ?

A plusieurs reprises, Tim Gijbels, l’étudiant néerlandais qui a mené les entretiens sur lesquels nous nous appuyons pour réaliser ce feuilleton #Mobilité2019, a tenté d’obtenir un rendez-vous (ou du moins, des réponses) auprès du parti libéral francophone, le MR. En vain.

Dommage pour un parti qui, non seulement, a fourni le Premier Ministre à ce pays (Charles Michel), mais aussi le ministre fédéral en charge des Transports et de la Mobilité, François Bellot…

Non à la taxe kilométrique !

« La taxe kilométrique, c’est non ! », s’exprimait Charles Michel à la veille des élections de 2014, alors qu’il était encore à l’époque président du MR. « Outre les questions de protection de vie privée qu’un tel système suppose (de par la géolocalisation), il n’est pas question de s’en prendre aux travailleurs qui utilisent leur voiture pour se rendre au boulot ou aux familles qui conduisent les enfants à l’école. Ce serait aussi totalement nier les personnes qui vivent dans les milieux ruraux et qui doivent rejoindre des centres urbains pour exercer un emploi, sans avoir d’alternatives efficaces en termes de transports publics. D’autant que cette taxe au kilomètre existe déjà au travers des accises élevées sur les produits pétroliers. Cette taxe, payée par les travailleurs, serait un piège supplémentaire à l’emploi, alourdissant considérablement les déplacements. »

En cela, le MR n’a pas changé d’avis au fil du temps, François Bellot rappelant ces arguments voilà quelques mois dans une interview accordée à La Libre Belgique.

Le cash-for-car, c’est Didier Reynders !

S’il n’est pas question de toucher « aux travailleurs qui utilisent leur voiture pour se rendre au boulot », il est toutefois envisageable de leur proposer d’échanger leur voiture de société (pour ceux qui en disposent, évidemment) contre du salaire-poche.

Ainsi, lors du contrôle budgétaire d’octobre 2016, Didier Reynders était le premier à l’affirmer : « On parle des voitures de société depuis des années. Il y en a environ 400.000 sur nos routes. J’ai proposé – et cela a été accepté par le gouvernement – de laisser le choix aux détenteurs d’une voiture de société de l’échanger contre un revenu-poche net plus élevé. Il faut savoir que l’avantage représente, en moyenne, 450 euros par mois. Je sais que, à Bruxelles, pas mal de jeunes préféreraient disposer d’un salaire plus élevé, plutôt que de bénéficier d’une voiture. Si l’on pouvait transformer cet avantage en nature en salaire, ce serait bon pour la mobilité, pour l’environnement mais aussi et surtout pour le pouvoir d’achat des gens. »

Les mauvaises langues diront qu’il n’y a là qu’une manœuvre électoraliste d’un Didier Reynders qui ambitionne de devenir Ministre-Président de la Région Bruxelloise…

A peine quelques jours plus tard, tant Didier Reynders que Charles Michel, nuançaient déjà ces propos. « Pour les gens qui décident de délaisser leur voiture de société, on leur proposera une allocation de mobilité. Cela veut dire que l’on peut y placer toute une série d’autres modes de transport avec les avantages qui existent déjà aujourd’hui. On peut aussi passer à du salaire-poche, purement et simplement. Les 450 euros évoqués ne constituent que la moyenne de ce que représente aujourd’hui l’avantage ’voiture’. »

Fiscalité basée sur l’Ecoscore ?

Si, tant à Bruxelles qu’en Wallonie, le MR prône pour un système fiscal qui se rapprocherait de celui adopté en Flandre (promouvant ainsi les véhicules les plus propres, notamment les hybrides et les électriques), le MR bruxellois s’est montré plus concret dans ses propositions.

« En 2014, le parc bruxellois de voitures obtenait en moyenne un Ecoscore de 57 sur 100. Nous proposons que chaque propriétaire d’une voiture qui obtient un score supérieur à cette moyenne paie moins de taxes », a expliqué Vincent De Wolf, chef du groupe MR au Parlement bruxellois. « Cette réforme relève du bon sens et améliorera le pouvoir d’achat et la qualité de vie des Bruxellois, tout en ne représentant une manque à gagner que de 56 millions d’euros, soit 1,7 % du budget de la Région bruxelloise », assure-t-il encore.

Intervenue fin août 2016, cette proposition se superposera-t-elle pas, du moins en partie, avec l’accord de majorité (survenu en juin 2016) sur l’instauration d’une zone à faibles émissions à Bruxelles ? La question est posée…

#Business Driver #Fleet Management #Mobility

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