Ce pays africain compte plus de voitures électriques que certains Européens

Plongée dans une conjoncture particulière, l’Éthiopie a pris la décision d’interdire l’importation de véhicules thermiques sur son territoire. Seules les voitures hybrides échappent à cette mesure entrée en vigueur en 2024. Résultat : le pays est devenu le premier du continent à miser massivement sur l’électrique et l’un des rares au monde à bannir les moteurs à combustion.

L’interdiction des véhicules thermiques répond à un double enjeu : économique et écologique. Très dépendante des importations d’hydrocarbures, l’Éthiopie veut réduire sa facture énergétique. Le Premier ministre Abiy Ahmed voit dans l’électrique une façon à la fois de verdir l’économie et de limiter la fuite de devises.

500.000 voitures électriques dans 10 ans

Selon Bareo Hassen Bareo, ministre d’État chargé de la mise en œuvre des mobilités vertes, le pays compte déjà environ 115.000 voitures électriques sur un total de 1,6 million de véhicules, soit près de 7 % du parc. L’objectif est ambitieux : atteindre 500.000 véhicules électrifiés d’ici dix ans.

Un plein moins cher et moins long

Pour les conducteurs, l’électrique est aussi synonyme d’économies. Une automobiliste interrogée par l’AFP explique qu’elle dépensait près de 4.000 birrs par mois (environ 24 €) en carburant, contre seulement 600 birrs (3,60 €) pour recharger sa voiture électrique.

En outre, si la recharge peut prendre du temps, elle évite les longues files d’attente d’une centaine de mètre devant les stations-service, fréquentes dans ce pays enclavé qui dépend du port de Djibouti pour ses importations et subit régulièrement des pénuries de carburant.

Des infrastuctres à développer et une électricité à assurer

Reste que la transition est loin d’être achevée. Le réseau de recharge demeure insuffisant : « Il faudrait plus de 2.300 bornes, mais nous n’en avons pas plus de 100, et uniquement à Addis-Abeba », reconnaît le ministre. Les trajets longue distance restent donc compliqués hors de la capitale, même si des bornes privées à domicile et sur les lieux de travail commencent à apparaître.

À proximité de l’aéroport d’Addis-Abeba, l’opérateur national Ethio Telecom a déjà installé plusieurs bornes, régulièrement prises d’assaut par les conducteurs de taxis et VTC. Mais un autre défi subsiste : la stabilité du réseau électrique, souvent perturbé par des coupures de courant. L’inauguration, en septembre dernier, d’un gigantesque barrage sur le Nil — présenté comme le plus grand du continent — devrait toutefois doubler la capacité énergétique du pays et soutenir la montée en puissance de l’électrique

Quelles marques dominent et pour combien ?

Le coût d’achat reste néanmoins un obstacle majeur. Pour s’offrir une BYD, l’une des marques chinoises les plus présentes, un Éthiopien doit débourser environ 29.300 euros, une somme énorme dans un pays où 38 % de la population vit avec moins de trois dollars par jour, selon la Banque mondiale.

Outre les constructeurs chinois, Tesla et son Cybertruck ont déjà fait son apparition en Éthiopie, tout comme certains bus électriques destinés au transport urbain.

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