Dans dix ans…

Retrouvez l’humeur souvent
sarcastique de Philippe Quatennens
sur l’actualité du secteur automobile
dans chacune de nos éditions.

Nous sommes en 2029, je suis au volant de mon bolide électrique d’une autonomie de 950 km, je traverse une Belgique dénuée d’embouteillages.

Rouler en voiture est devenu une habitude réservé à l’élite, depuis 2019. Depuis que l’on a, pour ainsi dire, commencé à bannir la voiture du trafic quotidien. A l’époque, il n’y avait pas de vision à long terme sur la mobilité. On lançait des mesures ad hoc, telles que le budget mobilité et le cash for car. Des mesures qui disparaissaient aussi sec, la majorité des gens ne pouvant simplement pas échanger leur voiture, les alternatives étant inexistantes. La carte carburant était également en ligne de mire et ne pouvait plus être utilisée que pour les déplacements professionnels. Les gens payaient donc leur carburant eux-mêmes pour leurs déplacements privés. Un certain parti politique avait même fixé qu’à l’horizon 2023, les flottes des voitures de sociétés ne seraient plus composées que de voitures n’émettant pas de CO2. Pas vraiment réaliste comme plan ! Et parce que les « subsides » accordés à la voiture de société (qui n’étaient en réalité qu’un régime fiscal favorable pour compenser une taxation forte du travail) étaient vus d’un œil jaloux par ceux qui n’en disposaient pas, les populistes politiciens décidaient de la remplacer par un salaire plus élevé.

En conséquence, nombre de travailleurs ont été condamnés à acquérir une voiture d’occasion, en retard en matière d’émissions de CO2. Les milliards que l’Etat extrayait de la voiture (TVA, TMC, taxe annuelle, Eco-malus, accises, ATN) chutaient de manière considérable. Les employés étaient de plus en plus démotivés. Les entreprises étrangères s’installaient plus volontiers en Allemagne, où les voitures de sociétés étaient épargnées. Notre économie faisait un pas en arrière, le chômage connaissait à nouveau une hausse et les moyens pour entretenir, moderniser et optimiser l’infrastructure s’amenuisaient. Les files se sont déplacées des autoroutes vers les quais de la SNCB, vers les désagréables bus du TEC ou de De Lijn. En ville, où on ne roule plus qu’à vélo, il n’y a plus rien à faire. Les magasins ont disparu ! Le petit commerce a été étouffé par l’e-commerce qui a commencé à assurer ses livraisons via des drones.

Il n’y a plus que les membres des classes supérieures qui peuvent se déplacer comme au début du siècle dernier lors de la naissance de l’automobile. 

Il n’y a plus que les membres des classes supérieures qui peuvent se déplacer comme au début du siècle dernier, lors de la naissance de l’automobile. La conduite autonome n’est toujours pas au point et la voiture à pile à combustible commence lentement à être crédible.

J’avais bien réussi et déménagé à l’étranger. Je rentrais sur mes terres avec mon nouveau bolide électrique. J’étais effrayé de l’état dans lequel se trouvaient mon berceau et puis…

…et puis je me suis réveillé et je suis sorti de ce songe trop vraisemblable.

Un cauchemar dont j’espère qu’il ne deviendra jamais réalité…

A moins que je n’aie pu voir dans l’avenir ?

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