Erik Swerts (Alphabet) : « La croissance ? Toujours ! Mais seulement si c’est rentable »

Erik Swerts est le nouveau patron d’Alphabet Belgium. Faisant partie de la société depuis 1988 déjà (CW Lease à l’époque), il était donc le successeur désigné de Christel Reynaerts, qui endosse désormais la même fonction au sein d’Alphabet Nederland. Une interview inaugurale s’imposait !

Autant de temps au sein de la société et aujourd’hui Directeur Général, quel sentiment cela génère-t-il ?

Je suis très heureux et fier bien entendu ! C’est prenant aussi, mais je trouve que c’est bien comme ça. Je n’ai pas une attitude du genre « il faut que je règle ça », mais plutôt un stress sain. La fonction de directeur général est aussi très différente de celle de directeur de branche. Vous avez d’autres responsabilités et devez prendre d’autres décisions. C’est un atout de très bien connaître la maison. Je me suis toujours bien senti ici parce qu’il règne une culture d’entreprise qui correspond à ma personnalité. Ici, vous pouvez vous épanouir comme vous l’entendez. Pour moi, il n’y a pas de meilleur environnement pour faire ce job.

Qu’est-ce qui vous attend dans les semaines et mois à venir ?

En août et septembre, c’est la période du budget. C’est à ce moment-là que nous déterminons la colonne vertébrale de l’année suivante. Priorité numéro 1 ! Après quoi nous allons assurer les objectifs fixés pour 2017. Et ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses tâches qui m’attendent.

Par rapport à votre prédécesseur, pouvons-nous attendre une approche différente de votre part ?

Nous sommes deux personnes différentes, nous avons donc aussi notre propre style de management. Mais je ne vais pas bouleverser la stratégie. Au cours des deux dernières années, nous avons établi une stratégie totalement neuve, en équipe avec Christel. Il ne serait pas raisonnable de jeter cette base par-dessus bord. Ce que nous allons faire, c’est confronter en permanence le développement de cette stratégie à la réalité qui évolue rapidement, et l’ajuster le cas échéant.

Depuis le début de 2015, votre flotte a augmenté de 20 %. Ambitionnez-vous encore des chiffres de croissance comparables ou allez-vous davantage vous concentrer sur le phénomène plus large de la mobilité ?

C’est une question difficile car je ne peux pas prédire l’avenir. Naturellement, notre flotte et sa croissance restent des priorités absolues. Mais nous allons aussi miser pleinement sur de nouveaux produits de mobilité. J’ai une vision claire à ce niveau : il faut toujours de la croissance et idéalement un peu plus rapide que celle du marché. Mais cela doit rester une croissance rentable. Les chiffres de croissance sont aussi relatifs. Je donne toujours l’exemple de l’Espagne : en 2008, l’économie a entraîné une lourde chute des résultats et aujourd’hui, avec le rétablissement de l’économie, on voit des chiffres de croissance incroyables. Dans un marché stable comme le nôtre, c’est une autre histoire. Par ailleurs, il y a aussi des facteurs externes qui ont une influence sur le niveau de croissance, comme par exemple la fiscalité fluctuante.

Vous parlez de nouveaux produits. Pouvez-vous lever un coin du voile ? 

B2E, Business to Employee, est un nouveau produit que nous lancerons bientôt. Il est conçu pour les clients d’Alphabet qui leur permet d’offrir un contrat de leasing full-service à leurs employés à des conditions intéressantes. L’employeur opère donc uniquement en tant qu’intermédiaire et le contrat de leasing est conclu directement entre l’employé et Alphabet. Etant donné que ceci ne se compose pas d’une voiture de société, il ne faut pas non plus payer d’ATN. Délibérément, nous n’avons pas opté pour le private lease, contrairement à ce que certains de nos collègues proposent. Ceci pour différentes raisons, dont la rentabilité, mais également parce qu’avec ce private lease classique, on n’a que peu de vue sur ces clients particuliers. Je parle ici de risque, de crédit, etc. Avec B2E, c’est autre chose. Vous avez une meilleure idée du profil des clients potentiels car il s’agit d’employés de nos clients. Le produit B2E est aujourd’hui déjà prêt. Dans la mesure où il s’agit de personnes privées, nous devons observer une règlementation très sévère. Il faut maintenant encore attendre la validation finale par les comités compétents.

Avec AlphaFlex, vous proposez aussi une solution de mobilité all-in. Comment le marché réagit-il ?

Avec un grand intérêt. Et en même temps on remarque qu’il existe toujours une certaine crainte. Lorsque vous comparez cela au nombre de voitures en leasing, les volumes sont aujourd’hui encore limités. Cette crainte va disparaître, c’est sûr, et de grands volumes vont certainement arriver. Le moment exact où cela va se produire est plus délicat à estimer et sera en partie déterminé par les facteurs environnementaux.

D’autre part, la voiture sera toujours une partie importante de notre mobilité même si on ne peut nier qu’il existe un immense problème de congestion sur nos routes. C’est précisément pourquoi nous investissons dans ces solutions de mobilité. Nous devons faciliter cette évolution pour nos clients et c’est justement ce que nous faisons avec AlphaFlex.

Que pensez-vous du cash for car ?

J’ai été très déçu lorsque j’ai entendu la nouvelle. C’est le monde à l’envers : les sociétés de leasing sont prêtes à devenir de véritables fournisseurs de mobilité… et puis le gouvernement vient avec quelque chose qui n’a absolument rien à voir avec la vraie question de la mobilité. Je trouve cela presque injurieux. Ce qui me gêne surtout, c’est la malhonnêteté intellectuelle. Le débat devrait porter sur la mobilité et on dit : « vous savez, restituez votre voiture et nous vous donnons 500 euros ». Etant donné que le ‘cash for car’ n’offre aucune solution aux besoins de mobilité des employés/employeurs, je pense que l’impact sur notre secteur sera plutôt limité.

#Fleet Management

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