Erik Swerts (Alphabet) : « Nous n’utilisons plus que les valeurs WLTP pour éviter le chaos »

En attendant une décision du gouvernement fédéral sur la saga WLTP, Alphabet Belgium a déjà tranché : dorénavant, seules les valeurs WLTP seront utilisées pour le calcul de l’ATN et de la déductibilité fiscale. Pour quelle raison ? “Parce que nous voulons accélérer cette écologisation des flottes. Et attendre encore plus longtemps ne fera que créer de l’incertitude et – de mauvaises surprises dans le domaine de la gestion de flotte”, répond le Managing Director, d’Alphabet, Erik Swerts.

Bien qu’il y ait de plus en plus de rumeurs selon lesquelles, à partir de janvier 2021, seules les valeurs WLTP des voitures de société pourraient être utilisées pour les calculs fiscaux spécifiques aux voitures de société, cela n’a pas encore été officiellement confirmé. Concrètement, cela signifie que la réglementation actuelle est toujours applicable : lorsque le véhicule a une valeur NEDC 2.0 et une valeur WLTP, le libre choix est de mise.

Pourquoi avez-vous décidé chez Alphabet d’établir déjà ce choix en faveur du WLTP ?

Erik Swerts : « Puisque nous voulons jouer un rôle de premier plan en termes de mobilité durable, nous pensons que continuer à travailler avec les valeurs NEDC 2.0 enverrait un mauvais signal. C’est une question de principe. Allons enfin de l’avant et ne nous embrouillons pas avec des solutions provisoires sans fin qui ne profitent ni à l’environnement ni aux clients. C’est pourquoi nous avons déjà adapté nos systèmes informatiques. Désormais, nous ne travaillerons plus qu’avec le WLTP. »

Vous ne comprenez pas pourquoi une mesure transitoire a été élaborée…

Erik Swerts : « Pour être honnête, je pense que c’est un choix curieux de la part du gouvernement, et je ne sais pas exactement à qui cela bénéficie. La réglementation fiscale est logiquement un mécanisme de pilotage qui doit être harmonisé pour toutes les parties concernées. Pour le moment, c’est le contraire qui se produit. Parce qu’il y a aussi beaucoup d’incertitude de la part des constructeurs. Une valeur, deux valeurs, les valeurs NEDC 2.0 jusqu’à une certaine date … un chat n’y retrouverait pas ses jeunes. Ce n’est d’ailleurs pas une critique. Ils travaillent dans le même cadre réglementaire, mais c’est dommage que ce soit si chaotique. »

Si la valeur NEDC 2.0 est inférieure à la valeur WLTP, cla première valeur est quand même à l’avantage des entreprises et des conducteurs…

Erik Swerts : « Oui, mais c’est toujours une vision à très court terme qui ralentit l’écologisation et peut avoir des conséquences désastreuses. En outre, toutes les valeurs de WLTP ne sont pas plus élevées. Certaines sont également plus basses. »

Quelles sont ces conséquences potentiellement néfastes ?

Erik Swerts : « L’attitude ambiguë du gouvernement ne fera qu’embrouiller les clients. Vous courez le risque réel que des conducteurs mal informés fassent aujourd’hui un choix basé sur une valeur NEDC 2.0. Et qu’ils supposent donc un ATN calculé sur cette valeur. Mais qu’en est-il si les règlements changent entre-temps et que la valeur WLTP s’applique ? L’ATN sera peut-être plus élevé. Il en va de même pour la déductibilité fiscale, qui peut être inférieure. N’oubliez pas que vous ne saurez pas s’il y a une ou deux valeurs sur le certificat de conformité avant la livraison du véhicule. Même si la mesure transitoire continue de s’appliquer, vous pourriez avoir une mauvaise surprise. Nous voulons éviter à tout prix de tels scénarios pour nos clients et leurs conducteurs. »

Avez-vous déjà communiqué cette décision à vos clients ?

Erik Swerts : « En effet. Le message à nos clients est le suivant : prenez dès aujourd’hui les initiatives nécessaires pour adapter votre car policy au WLTP, quelle que soit la mesure transitoire. Soyez également le plus transparent possible vis-à-vis de vos conducteurs. C’est la seule façon d’établir une gestion de flotte la plus évolutive possible. Nous joignons déjà le geste à la parole en ne montrant plus la valeur NEDC 2.0. »