Invité du Grand Oral La Première-Le Soir, le chef de file du groupe Ecolo-Groen à la Chambre, Jean-Marc Nollet, ne s’est pas privé pour planter de nouveaux poignards dans les pneus des voitures de société. Voyez plutôt… “Avant de parler d’énergies renouvelables et d’efficacité, il faut parler de la diminution de la consommation énergétique”, affirme Jean-Marc Nollet en évoquant la conférence de Paris sur le climat, prévue dans un mois et demi. “C’est cela aussi qui permet de réduire les émissions de CO2. On a le volet fiscal, le volet soutien aux entreprises.”
“Et au-delà de ça, il faut une réflexion sur le transport. On sait que la question climatique est liée à la question du chauffage dans les maisons, dans les entreprises, dans les collectivités, etc. Mais on parle top peu de l’impact de la mobilité sur les émissions de CO2.”
Orienter les choix de mobilité
De la mobilité, la journaliste du Soir commet sans doute l’erreur de glisser immédiatement vers la voiture de société, comme si le débat sur la mobilité se limitait à voiture de société. Soit. Voici comment embraie le représentant Ecolo : “Le dossier sur la voiture de société est un dossier emblématique. Je me souviens de la position de Didier Renders quant aux voitures de société avant l’ouverture des débats sur le tax shift au sein du gouvernement. Le vice-premier ministre MR disait qu’on pouvait faire un pas en la matière. Il parlait d’un pas à la fois budgétaire et environnemental. Ce qui s’est passé, c’est la N-VA qui a mis son veto, interdisant même l’évocation du sujet. Or, si l’on veut un véritable virage fiscal, il faut pouvoir orienter les choses. Et notamment les choix de mobilité.”
“Aujourd’hui, le gouvernement de Charles Michel fait le choix de désinvestir dans les transports en commun, dans la SNCB… 2,1 milliards d’euros en moins, ajoutés aux 900 millions du gouvernement Di Rupo, cela veut dire 3 milliards d’euros en moins en 5 ans pour la SNCB. Et par contre, les voitures de société continuent chaque année à bénéficier de plus que ce que la SNCB ne touche. Ce n’est pas crédible.”
Refinancement de la sécu et de… la SNCB !
Se basant sans doute sur les rapports répétés (sont-ils pour autant vrais ?) de l’OCDE, Nollet insiste :
“Pour l’instant, la Belgique est en tête des pays qui soutiennent la voiture de société. Si l’on se met au niveau de l’Allemagne, qui est deuxième dans le soutien accordé à ce régime, on pourrait récupérer un à deux milliards d’euros par an. Ce qui permettrait de compenser ce qui n’est pas octroyé à la SNCB (à savoir 663 millions d’euros par an, en vitesse de croisière). D’autre part, si l’on récupère cela, on participe au refinancement de la sécurité sociale. D’autres besoins peuvent alors être couverts puisque, pour l’instant, c’est du salaire qui passe par la voiture de société sans financer la sécurité sociale. C’est là que l’écologie peut s’allier aux combats sociaux.”
Comment compenser ?
Question logique de Jacques Crémers, journaliste de la RTBF : que donnez-vous en compensation aux tranvailleurs alors ?
#Fleet Management #Mobility“Aux travailleurs disposant actuellement d’une voiture de société, Ecolo propose de leur donner un « pass » qui leur permette de choisir leur mobilité. Il est possible de leur garantir, en net, une formule similaire sans pour autant soutenir le ‘tout à la voiture’. Nous ne remettons par contre pas en question la voiture de fonction pour les personnes qui en ont absolument besoin dans le cadre de leur travail. Nous établissons très clairement la différence entre la voiture cadeau et la voiture réellement nécessaire et utile. Mais faisons d’autres cadeaux, ceux qui sont bénéfiques pour la planète.” Cette formule, Monsieur Nollet, c’est le budget mobilité qui figure dans l’accord de gouvernement qui dispose encore de trois bonnes années pour le réaliser !
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