Il y a à peine plus d’un demi-siècle, la ceinture de sécurité (à trois points d’ancrage) faisait son apparition pour la première fois à bord d’une automobile. Aujourd’hui, les voitures utilisent des caméras, des radars ou encore des capteurs lasers pour protéger leurs occupants. Et demain, elles communiqueront entre elles…
Le projet s’appelle CAR 2 CAR. Et ce n’est pas de la science-fiction puisqu’il réunit un large consortium de constructeurs et d’équipementiers. Le but : mettre en œuvre, à partir de 2016, une technologie commune de communication inter-véhicules fonctionnant avec l’ensemble des modèles, quelle que soit leur marque. Ambitieux, mais pas irréaliste puisque l’échange d’informations s’effectue via un réseau sans fil (de type WLAN) et fait appel aux systèmes existants comme la navigation GPS.
CAR 2 CAR s’est d’ailleurs vu accorder une fréquence spécifique afin que les véhicules circulant dans un périmètre donné soient automatiquement reliés entre eux pour pouvoir échanger des données telles que leur position, leur vitesse et leur direction. L’installation d’émetteurs au sein des infrastructures routières, comme les panneaux et les feux de signalisation, étend encore davantage le réseau de communication.
Nombreuses applications
Opel, BMW, Daimler, Honda, Renault, Volkswagen et Volvo se sont lancés dans cette aventure technologique aux champs d’applications multiples.
- Fluidifier le trafic : grâce à l’implantation d’un émetteur dans les feux de signalisation, le conducteur est informé de la vitesse idéale pour passer tous les feux au vert.
- Véhicules d’urgence : ambulance, pompiers, police sont signalés en temps réel lors de leurs interventions.
- Travaux : les véhicules et équipements lourds de chantier peuvent transmettre des données aux automobilistes bien avant la zone de travaux.
- Véhicules lents : les usagers circulant à faible vitesse ou en panne sur la chaussée envoient un signal, évitant ainsi les mauvaises surprises.
- Embouteillages : le conducteur est alerté en cas d’interruption du trafic ou de bouchon.
- Météo : envoi d’informations sur les mauvaises conditions locales (forte pluie, neige, verglas…).
- Moto en approche : les automobilistes sont alertés de l’arrivée d’une moto aux endroits dangereux (carrefours).
Le train sur la route
Toujours en matière de communication, le projet SARTRE (Safe Road Trains for the Environment) mobilise sept partenaires européens, dont Volvo. Il s’agit de mettre en place des convois routiers automatisés en confiant la maîtrise du véhicule à la technologie.
Actuellement en phase de test, le convoi est constitué d’un camion de tête conduit par un chauffeur, auquel sont « accrochées » trois voitures. Tous les véhicules suiveurs circulent de manière autonome grâce à un mélange de technologies d’aujourd’hui et de demain. Un radar et une caméra sont utilisés en combinaison avec le cruise control adaptatif, le city safety (freinage automatique), le lane assist (aide au maintien dans la voie) et le blind spot assist (détection d’angle mort).
Un prototype d’unité de communication inter-véhicules y a été intégré afin que tous les véhicules du convoi puissent communiquer entre eux.
Voir dans le noir
La nuit, tous les chats sont gris. Et même avec les incroyables progrès réalisés ces dernières années au niveau des phares (Xénon, bi-Xénon, directionnels, adaptatifs, etc.), la visibilité en conduite nocturne réserve encore souvent bien des (mauvaises) surprises.
Depuis quelques années, certains constructeurs proposent sur leurs modèles haut de gamme un système de vision nocturne utilisant une caméra infrarouge. Mais l’un des dispositifs les plus incroyables concerne la détection des animaux sauvages.
Un système actuellement mis au point par Volvo, capable de reconnaître la silhouette des animaux et leur manière de se déplacer pour ensuite déclencher automatiquement le freinage, de jour comme de nuit. Une technologie qui, outre son caractère étonnant, permettra d’éviter les très nombreux accidents causés par les manœuvres d’évitement d’urgence.
Détecter la somnolence
Plusieurs constructeurs proposent des dispositifs permettant de surveiller le comportement du conducteur. Chez Mercedes-Benz, l’Attention Assist génère ainsi un profil individuel qui est comparé en permanence à une série d’informations fournies par des capteurs.
En plus de la vitesse du véhicule et de l’accélération (longitudinale et latérale), l’Attention Assist enregistre les mouvements du volant, l’activation des clignotants, la pression sur les pédales ainsi que l’utilisation de différentes commandes et les influences extérieures comme le vent latéral ou le caractère irrégulier du revêtement. Si le système détecte des signes de fatigue en analysant ces différents paramètres, il envoie un signal visuel et acoustique.
Frédéric De Backer
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