La Commission européenne suspecte une entente entre certains constructeurs pour gonfler leurs valeurs CO2 lors des tests WLTP. Ce faisant, les constructeurs seraient en mesure d’atteindre plus aisément les objectifs CO2 fixés par l’Europe à l’horizon 2025, évitant ainsi de lourdes amendes. Ce sont nos confrères du Tijd qui publiaient ce matin cette information plutôt surprenante.
Vous le savez, tous les constructeurs soumettent désormais leurs voitures aux tests WLTP sensé donner une information plus précise sur les consommations et émissions réelles. Nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises : ces valeurs devraient augmenter de 15 à 30% avec la nouvelle méthode de mesure.
Sans doute le savez-vous aussi : la moyenne des nouvelles voitures vendues d’ici 2021 en Europe ne pourra pas dépasser les 95 grammes de CO2, avec des niveaux de rejets négociés entre constructeurs pour atteindre cette moyenne. Si cette limite n’est pas atteinte, les constructeurs se verront infliger de lourdes amendes. En 2025, cette moyenne devra encore diminuer de 15%, sachant que cette diminution sera calculée sur base des valeurs moyennes atteintes en 2021.
Test WLTP trafiqué ?
Et c’est précisément pour atteindre cet objectif 2025 que certains constructeurs manipuleraient actuellement à la hausse leurs valeurs WLTP. Plus hautes sont ces valeurs en 2021, plus hauts seront également les seuils à atteindre quatre ans plus tard. La Commission dit avoir la preuve que, en gonflant leurs chiffres aujourd’hui, ces constructeurs pourront atteindre (près de) la moitié des 15% de réduction de CO2 attendus en 2025.
Toujours selon la Commission, les constructeurs manipulent leurs résultats en coupant la fonction start-stop, en faisant rouleur leurs modèles plus rapidement et en déchargeant la batterie (pour qu’elle soit rechargée par l’alternateur durant les tests).
La Commission a fait part de ces suspicions au Parlement européen et aux Etats-membres, sans citer aucune marque.
Bizarre à plus d’un titre
Cette information est d’autant plus étonnante que pas mal de fiscalités nationales sont basées sur les valeurs CO2. Les constructeurs sont-ils prêts à prendre le risque d’être pénalisés aujourd’hui en termes de ventes pour économiser quelques millions d’ici 2025 ? Difficile à croire. D’autant, que les amendes seront déjà dues en 2021…
Autre chose : les constructeurs s’entendent-ils si bien qu’ils sont prêts à tous s’asseoir autour d’une table pour convenir d’une exagération de leurs chiffres ? Des sources sectorielles sont claires à ce sujet : c’est impossible !
#Auto #Fleet Management
