Les fédérations sectorielles tirent le bilan de 2020 : voici les grandes tendances

Les fédérations sectorielles Traxio, Febiac et Renta ont fait un tour d’horizon de l’année 2020 dans un communiqué de presse commun. La conclusion la plus importante : espérer une meilleure année 2021, car avec environ 425.000 voitures neuves immatriculées, 2020 est la plus mauvaise année depuis plus de 20 ans.

Les tendances les plus importantes

  • Le nombre total de nouvelles immatriculations diminue de 20 % pour atteindre 425 000 unités
  • Le secteur de la location et du leasing a été touché par des comportements de procrastination
  • Des problèmes de livraison ont entraîné un retard supplémentaire
  • Le marché des voitures d’occasion limite la baisse à 6 %.
  • Les hybrides passent de 4,6 % à 9,5 %, les diesels représentant toujours un tiers du marché.
  • La popularité des SUV continue de croître
  • Le Belge a une préférence pour le transport individuel et la multimodalité (avec surtout plus de vélos)

“Le confinement imposé par la pandémie de coronavirus au printemps a provoqué un tel choc au niveau des ventes et des immatriculations de voitures neuves que le marché ne s’est toujours pas rétabli à ce jour. Le niveau le plus bas a été atteint en avril. À peine un peu plus de 5.000 voitures neuves ont été immatriculées ce mois-là, soit une chute de plus de 90% par rapport au même mois l’année précédente, du jamais-vu.” C’est comme cela que s’ouvre le dossier de presse envoyé par les trois fédérations (Febiac, Traxio, Renta).

Les mois d’été ont été marqués par une brève reprise : en septembre, le marché de l’automobile neuve a même dépassé le niveau de 2019 – même si ce n’était que d’un pour cent à peine – pour chuter à nouveau quelques semaines plus tard en raison de la deuxième vague de coronavirus. Selon les trois fédérations, cette période a toutefois souligné la bonne santé intrinsèque du marché.

Le client conserve sa confiance

“Le client avait répondu présent, ce qui prouve à nos yeux que les garages avaient mis en œuvre et appliqué les protocoles de sécurité de façon convaincante. Le client n’a jamais cessé de nous faire confiance”, poursuit le secteur.

“Pendant le deuxième pic de la pandémie, en octobre, les showrooms ont dû refermer leurs portes mais la livraison des véhicules déjà commandés a heureusement été autorisée – qu’il s’agisse de clients particuliers ou professionnels. Par conséquent, novembre a été moins dramatique que le printemps et le recul s’est limité à 16% (-5,5 % sur le marché automobile de l’occasion).”

La location et le leasing durement touchés

“La fermeture des showrooms n’a cependant pas été le seul facteur à l’origine de la diminution des immatriculations. La mise à l’arrêt du tourisme a également eu un impact important sur la location de véhicules à court terme. Les flottes de location ont donc été fortement réduites et n’ont pas été agrandies par la suite. Selon les estimations, ce seul aspect représente déjà 6.000 immatriculations de moins sur base annuelle.”

Les entreprises ont également été contraintes de donner un coup de frein. Certaines ont reporté leur projet d’élargir leur flotte, d’autres ont dû mettre un terme à des activités et supprimer des véhicules.

“Les entreprises ont également été contraintes de donner un coup de frein. Certaines ont reporté leur projet d’élargir leur flotte, d’autres ont dû mettre un terme à des activités et supprimer des véhicules. En outre, énormément de contrats de leasing en cours ont été prolongés, ce qui a bien sûr influencé le remplacement des véhicules, le renouvellement du parc et le nombre total d’immatriculations.”

Problèmes de livraisons

Un troisième facteur explicatif est l’arrêt de l’assemblage automobile. À cause de la pandémie, la livraison de pièces et, par conséquent, la production des véhicules a été paralysée. Cette situation se reflète également dans les chiffres des immatriculations de 2020, même si nous pouvons compter sur un mouvement de rattrapage l’an prochain.”

“Quoi qu’il en soit, la réouverture des concessions automobiles début décembre arrive trop tard pour compenser l’arriéré cumulé, qui est actuellement de -22 %. Avec un total annuel estimé à quelque 425.000 immatriculations de voitures neuves, les chiffres de l’année 2020 seront certainement les plus faibles depuis plus de 20 ans. Il faut en effet remonter en 1997 (396.240 immatriculations de voitures neuves) pour trouver des résultats encore plus bas.”

Le marché automobile de l’occasion limite son recul à 6%

L”analyse des fédérations sectorielles est la suivante :

“Il est remarquable que le nombre de voitures d’occasion immatriculées de juin à octobre 2020 ait été supérieur à celui de la même période l’an dernier. Cela explique pourquoi le recul du marché global de l’occasion est nettement plus limité (-6%) que celui du marché des voitures neuves (-22%).”

Les bons résultats du marché de l’occasion sont liés au fait qu’en cette période d’incertitude économique, un plus grand nombre de gens choisissent d’acheter une voiture d’occasion plutôt qu’une neuve. En d’autres termes, il faut y voir l’effet combiné de la conjoncture et de la confiance des consommateurs. Certains ont également décidé de se déplacer temporairement en voiture (d’occasion), qui offre une «bulle individuelle» rassurante par rapport aux transports en commun.”

“Par ailleurs, il ne faut certainement pas oublier que la disponibilité immédiate de ces voitures d’occasion représentait un atout supplémentaire au moment où les délais de livraison moyens de véhicules neufs étaient considérablement allongés en raison de la crise du coronavirus.”

“Les véhicules utilitaires légers d’occasion se sont bien mieux écoulés que les véhicules utilitaires légers neufs. Une tendance similaire à celle des voitures particulières se dessine ici, voire mieux même car il semble que les chiffres de cette année seront identiques à ceux de l’année dernière. Un certain nombre de sociétés et d’entrepreneurs indépendants ont choisi d’acheter un véhicule utilitaire léger d’occasion plutôt qu’un véhicule neuf : tout cela est évidemment dû à l’incertitude.”

Les hybrides à la mode, le diesel légèrement à la hausse

Retour au marché automobile, où l’on note un nombre croissant de voitures neuves électriques ou hybrides. La part de marché des voitures électriques à batterie a pratiquement doublé et est passée de 1,5% à 2019 à 2,9% en 2020. Celle des voitures hybrides a progressé de façon encore plus marquée, passant de 4,6% à 9,5%.

“Nul n’ignore que la domination du moteur diesel est révolue, mais son recul semble se stabiliser. Les diesels représentent cette année 33 % du marché, soit une très légère augmentation par rapport à 2019 (31 %). À présent que les moteurs diesel de dernière génération sont capables de réduire radicalement les émissions d’oxydes d’azote en plus des émissions de suie, les avantages du diesel pèsent de nouveau plus lourd du point de vue de la consommation de carburant (et donc des émissions de CO2).”

La part de marché des voitures électriques à batterie a pratiquement doublé et est passée de 1,5% à 2019 à 2,9% en 2020.

Et les fédérations sectorielles de conclure le chapitre automobile comme suit :

“Comme en 2019, les SUV et les crossovers restent les modèles les plus populaires. Quatre voitures neuves sur dix ont une hauteur de caisse surélevée par rapport à une berline, un break ou un véhicule à hayon classique et sont classés dans la catégorie des SUV ou crossovers. Les SUV moyens représentent le segment le plus populaire puisqu’ils s’octroient 23% du marché automobile, devant la petite familiale (19,8%) et le petit SUV (13,9%). Ceux qui assimilent systématiquement les SUV à des véhicules aux dimensions hors normes doivent examiner la part de marché des grands SUV : inférieure à 4%, elle correspond donc à une petite niche. Dans la catégorie des grands véhicules, les grands breaks et les familiales font d’ailleurs mieux que les SUV”.

Le transport individuel est privilégié

Les déplacements de loisirs, motorisés ou non, restent très nombreux et compensent en partie la diminution des déplacements domicile-travail. Les confinements, le travail à domicile, la fermeture des magasins non essentiels, l’arrêt des activités culturelles, les vacances dans lepropre jardin… tout cela a eu un impact sur les déplacements.

“Le fait que nous ayons parcouru beaucoup moins de kilomètres donne encore matière à réflexion sur les recherches relatives à la mobilité, mais le secteur automobile y voit des indications claires sur base des résultats relatifs aux entreprises. Moins d’entretiens, moins de réparations et moins de remplacements de pièces d’usure sont autant de constatations que doivent dresser de nombreuses entreprises automobiles. Outre la baisse des chiffres de vente, ces réalités impactent également leurs résultats d’exploitation.”

“Le vélo est incontestablement le grand gagnant de la crise du coronavirus, et en particulier la variante à assistance électrique. Le vélo électrique avait déjà le vent en poupe depuis un certain temps mais les ventes se sont envolées l’été dernier. Un grand nombre de marchands et de distributeurs de vélos ont tout simplement épuisé leurs stocks.”

Conclusion importante :  les Belges sont devenus plus multimodaux, avec une préférence marquée pour leurs propres moyens de transport, et ils continuent à se déplacer même lorsque le travail l’exige moins et que les possibilités de déplacement et de loisirs sont beaucoup plus limitées.

#Auto #Mobility

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