
Rien ne va décidément plus pour Tesla en Europe. Après des ventes (ou en tout cas, des immatriculations) en berne depuis le début de l’année, l’Europe fait perdre un potentiel beau jackpot d’un milliard d’euros à l’entreprise d’Elon Musk.
Les immatriculations de Tesla sont en berne cette année en Europe et ailleurs dans le monde. Rien qu’en février : -76% en Allemagne, -26% en France, -49% en Chine. En Belgique, au cumul des deux premiers mois : -50%. Seul le Royaume-Uni semble aller à contre-courant : +21% !
Ces résultats en recul un peu partout sont souvent imputés aux positions d’Elon Musk, proche de Donald Trump au point d’être nommé à la tête du nouveau département américain de l’efficacité gouvernementale.
Entre mi-décembre et fin février, la capitalisation de Tesla a fondu comme neige au soleil, passant de 1.540 milliards de dollars à 950 milliards. Ce sont près de 600 milliards volatilisés en l’espère d’à peine trois mois.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’Europe vient encore de faire perdre de l’argent à Tesla. Les analystes parlent d’environ un milliard d’euros. En décidant d’assouplir ses exigences en matière d’émissions de CO2 (normes CAFE), tout simplement.
La fin des pools ?
Pour éviter de payer de lourdes amendes de plusieurs centaines de millions d’euros, voire de milliards, plusieurs constructeurs avaient décidé de créer un pool (regroupement) avec un constructeur spécialisé dans les véhicules électriques pour compenser leurs émissions moyennes.
En 2020 et 2021, Tesla avait formé un « pool » avec Fiat Chrysler (FCA, maintenant Stellantis), qui avait un portefeuille très polluant à l’époque (essentiellement des moteurs thermiques et peu d’hybrides).
Ce mécanisme a constitué une source de revenus cruciale pour Tesla en Europe à une époque où elle n’était pas encore aussi rentable qu’aujourd’hui.
FCA avait lors plusieurs centaines de millions d’euros à Tesla pour intégrer ce pool et ainsi éviter de lourdes amendes.
Le délai accordé par l’Europe permettra aux entreprises d’adapter leur stratégie, notamment en ce qui concerne la mise en place de ces pools d’échange de crédits CO₂.
Stellantis, Ford et Toyota avaient donc formé un pool avec Tesla. À court terme, la décision de la Commission européenne pourrait « dépouiller » le constructeur américain d’environ un milliard d’euros, selon certains analystes.
Volvo et Polestar avaient également établi un pool avec Mercedes-Benz et smart. Le jackpot perdu par les filiales du constructeur chinois Geely s’élèverait à plusieurs centaines de millions d’euros.
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