Le Néerlandais Lex Kerssemakers est – après Håkan Samuelsson – la deuxième personnalité la plus importante à la tête du Groupe Volvo Car. Nous l’avons rencontré lors de la présentation de la nouvelle V60 et lui avons demandé quels étaient les projets et les ambitions du constructeur suédois.
Volvo a récemment déclaré avoir l’intention d’électrifier sa gamme de moteurs dans les années à venir. Pourtant la nouvelle V60 est lancée avec des moteurs diesel et à essence. Cela cadre-t-il avec la future stratégie de la marque ?
Nous ne sommes pas encore prêts à supprimer le diesel, car il reste très populaire sur de nombreux marchés. Mais notre position est très claire : l’avenir sera électrique ! Des solutions hybrides assureront la transition. Cette évolution aura atteint sa vitesse de croisière en 2019. Par ailleurs, le lancement de la V60 inclut déjà les hybrides plug-in T6 et T8.
Dans le contexte de cette électrification, Volvo prévoit-elle aussi de développer son propre réseau de ‘superchargers’, comme Tesla ?
Non. Notre priorité consiste à développer des voitures électriques et tout ce qui a trait à la voiture autonome de demain, comme les systèmes d’info-divertissement. La responsabilité d’installer un réseau de chargement incombe avant tout aux pouvoirs publics. Beaucoup de pays disposent déjà d’une infrastructure correcte. L’évolution est donc bien là. Mais il est grand temps que les autorités se réveillent et collaborent par-delà les frontières pour créer une norme standard. Comment justifier l’existence de trois, quatre standards différents pour le chargement de voitures électriques ? C’est grotesque !
La V60 ressemble à un break traditionnel, et ce sur un marché où les SUV et les crossovers sont de plus en plus populaires. Y a-t-il encore suffisamment de demande pour ce genre de modèles ?
Bien sûr ! Tout le monde n’a pas forcément envie d’une position de conduite surélevée. Par ailleurs, ce break offre beaucoup d’espace et de confort. Ce genre de véhicule reste très prisé en Europe surtout. D’autant plus qu’il offre des avantages que les SUV et les crossovers n’offrent pas, du fait d’un centre de gravité plus haut. Je veux parler notamment d’une meilleure tenue de route. Bref, c’est un modèle qui privilégie l’agrément de conduite.
Qu’espérez-vous de la V60 sur le marché fleet belge ?
Nous sommes très ambitieux et assez sûrs de nous sur le marché fleet, où les breaks détiennent une importante part de marché. Près de 80% de la production est destinée à des clients fleet. De plus, nous voyons la Belgique comme un marché domestique, puisque nous y produisons des voitures. Nous prévoyons même d’adapter les moteurs en fonction du régime fiscal belge.
La construction de la V60 se fera-t-elle en Suède ? Ou aussi dans l’usine Volvo de Gand ?
En Suède et à Gand. Notre usine de Gand fait partie de la famille Volvo depuis 50 ans. Et avec la production de la XC40, son avenir est garanti encore au moins 7 ans. Tant que l’on continuera de travailler sérieusement et de produire de bonnes voitures à Gand, nous continuerons d’y monter des voitures. Il va de soi que cela va également dépendre du climat de l’entreprise et du soutien des autorités… mais ça, c’est une autre histoire.
Vous pouvez nous en dire un peu plus sur la formule d’abonnement ‘Care by Volvo’ ?
Le principe de la vente en ligne s’impose de plus en plus. La première exigence des clients, c’est la simplicité. L’offre est très étendue et la plupart des clients potentiels n’ont pas envie de passer des heures à configurer leur future voiture. Avec ‘Care by Volvo’, nous leur faisons l’offre qui nous semble la plus intéressante pour eux. Le client passe commande et nous nous occupons du reste. En Europe, le prix moyen de l’abonnement pour une XC40 est de 699 euros. Un prix ‘tout compris’, hormis les frais de carburant. Il englobe même une assurance flat fee sans distinction pour tous les clients, un service pick-up and delivery… Un problème avec la voiture ? Nous le résolvons ! C’est une formule qui décharge le client de tout souci, et qui va plus loin que le leasing privé. Nous venons de la lancer, sans trop de publicité, et nous avons déjà enregistré 1000 commandes. Il y a donc clairement un marché pour ce genre de forfait. Et cela nous prouve aussi que les gens sont prêts à faire des achats importants en ligne, comme une voiture par exemple, alors qu’il règne encore beaucoup de scepticisme à ce sujet.
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