Mathieu de Lophem (Skipr): « Donnons un chèque-mobilité à chaque employé – même à ceux qui ne disposent pas d’une voiture de société. »

Mathieu de Lophem, CEO en medeoprichter Skipr

La crise du coronavirus constitue une onde de choc sévère. Cela apparaît de plus en plus évident : il y aura un avant et un après Covid-19. Des pans entiers de notre vie en société sont ou seront chamboulés, à commencer par nos habitudes de mobilité. Cela crée bien sûr des opportunités pour de nouveaux acteurs, de jeunes start-ups qui disposent encore d’une grande flexibilité. FLEET.be s’est entretenu avec Mathieu de Lophem, CEO de Skipr, l’application de mobilité qui a récemment levé 7 millions d’euros.

La crise actuelle rend-elle la recherche d’investisseurs plus ardue ?

Nos pourparlers avaient déjà été entamés avant la crise du coronavirus. Le virus a seulement prolongé le processus puisque que nous ne pouvions pas nous rencontrer physiquement. Tout s’est passé par téléphone et échanges digitaux, ce qui entraîne bien sûr des retards. De mon point de vue, le coronavirus est source d’opportunités… Les gens commencent à vivre et à penser les choses autrement.

Le principe d’une start-up est de combler un vide et de répondre à de nouvelles évolutions. En ce sens, le coronavirus peut être un accélérateur, un catalyseur pour notre activité. Il nous est plus facile de réagir et de nous adapter aux nouvelles conditions du marché que les grandes entreprises établies du secteur. Raison pour laquelle il est d’ailleurs intéressant d’investir dans une start-up dès maintenant…

Le budget mobilité a été considéré comme un moyen de rendre les nouveaux services de mobilité plus attrayants. Pour l’instant, ce système ne semble pas encore percer. Que faudrait-il pour rendre le plus populaire ?

Je ne suis pas tout à fait d’accord… Les gens sont sceptiques, mais il ne faut pas oublier qu’il n’est pas facile de convaincre les employés de renoncer à leur voiture pour un budget. Et puis tous ces conducteurs ont des contrats de location en cours auxquels ils ne peuvent pas mettre un terme ainsi…

Nous constatons que 60 % des nouveaux arrivants dans une entreprise – ceux qui n’ont pas encore de voiture de fonction – font le choix d’un budget mobilité. Environ 20 % des conducteurs de voitures de société abandonnent leur véhicule. Cela prendra donc du temps, mais les choses se profilent bien…

Une manière d’accélérer la mise en place d’une mobilité alternative est de recourir à un chèque-mobilité pour l’ensemble des employés – en ce compris ceux qui n’ont pas de voiture de fonction – par analogie au chèque-repas. Ce cadre fiscal favorable encouragera les gens à se déplacer de manière « durable ». En voiture si nécessaire, et avec les autres possibilités offertes par notre application lorsque c’est possible.

Quel avenir pour la mobilité partagée ? La crise sanitaire rend les transports publics moins attrayants…

Nous mettons tout en œuvre pour renforcer les mesures d’hygiène (poignées des voitures partagées, etc). Les déplacements « en plein air » marquent aussi des points. La marche à pied – au moins partielle – et le vélo. Nous faisons ce que nous pouvons et misons sur le sens des responsabilités de chacun (lavage des mains par exemple). Pour l’heure, nous ne constatons pas de baisse d’intérêt pour nos services.

Retrouvez l’interview complète de Mathieu de Lophem dans la prochaine édition du magazine FLEET, ainsi qu’un dossier complet sur la mobilité alternative. Pour vous abonner gratuitement au magazine, cliquez ici.

#Fleet Management

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