Vendredi dernier, la Région flamande a enfin pressé le bouton visant à optimaliser la capacité du Ring de Bruxelles via une séparation des voies rapides et du trafic local. Immédiatement, cette décision a mené plusieurs membres du gouvernement et du parlement bruxellois à donner un coup de frein à ce projet en appelant à une opposition contre la décision du gouvernement flamand.
FEBIAC soutient pleinement la ministre flamande Hilde Crevits dans sa décision et invite les autres gouvernements régionaux à œuvrer dans la même direction. Des interventions sur les infrastructures sont indispensables et urgentes dans notre pays. Regardons vers les Pays-Bas où les files ont diminué suite à un élargissement de quelques autoroutes. Par ailleurs, FEBIAC souligne la nécessité d’adopter une série de mesures d’accompagnement afin de fluidifier à nouveau la circulation.
Ainsi, il faut davantage se concentrer sur la gestion du trafic afin d’obtenir un meilleur usage de nos infrastructures.
Parallèlement aux mesures d’infrastructures, il convient aussi d’orienter le comportement de l’usager de la route afin de décourager le trafic “récréatif” aux heures de pointe. Dans ce contexte, nous renvoyons aux propositions fiscales que nous avons présentées la semaine dernière en compagnie de PwC : une fiscalité kilométrique intelligente selon le lieu, le moment et l’impact écologique du véhicule – ainsi que les ajustements sociaux nécessaires – en lieu et place des taxes existantes, l’encouragement du télétravail, la mise à disposition de davantage de places de parkings en périphérie des grandes villes, un budget mobilité, des avantages fiscaux pour les deux-roues motorisés et un soutien des véhicules propres.
A côté des infrastructures et des mesures fiscales doivent enfin être développées des alternatives multimodales.
Dans ce contexte figure la proposition lancée aujourd’hui par le CDH, qui vise à la création d’un réseau de covoiturage (RECO – Réseau Express de Covoiturage). FEBIAC se félicite des efforts supplémentaires que propose ce plan, tels la mise en place d’une plate-forme en ligne, la création de places de stationnement supplémentaires et le lancement d’une campagne de sensibilisation et de promotion. FEBIAC se montre par contre moins enthousiaste face à la proposition de création de bande(s) réservée(s) aux véhicules à occupation multiple pendant les heures de pointe. De nombreux sites propres (bandes de bus, par exemple) sont aujourd’hui complètement sous-exploités. Ces bandes devraient également être accessibles aux deux-roues motorisés ainsi qu’aux véhicules électriques et, pourquoi pas, aux camionnettes. Par ailleurs, FEBIAC craint que la mise en place de bandes dédiées au covoiturage soit effectuée au détriment de la capacité actuelle, laquelle est déjà nettement insuffisante.
Dans ce même contexte figurent en bonne place le RER et ses parkings, de même qu’un réseau cycliste dans et autour de Bruxelles. La capitale et son hinterland doivent se désenclaver par les transports en commun. Bien qu’il tarde à venir, le RER est indispensable au déploiement de la région et en guise d’alternative à la redevance kilométrique. Le succès de cette taxe et celui du RER dépendront tous deux de la disponibilité des parkings de transit et de dissuasion autour de Bruxelles.
Ce serait une concrétisation de la vision comodale que FEBIAC préconise avec insistance : un large choix de moyens de transport coordonnés, attrayants et abordables, afin que chacun puisse opter pour le mode de transport ou la combinaison qui convient le mieux à son déplacement.
Les mesures d’amélioration de la mobilité sont de nature à se renforcer mutuellement. Telle doit être l’approche de la problématique du ring bruxellois. Les autorités ont intérêt à ne négliger aucune piste. Nous n’avons pas le choix : il faut affronter la demande croissante de mobilité.
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