Stefan Delaet, CEO KBC Autolease : “Beaucoup de fleetowners vont appuyer sur le bouton reset”

Il est CEO de KBC Autolease depuis juin 2019. Un an plus tard, il est déjà élu président de Renta. C’est ce qu’on appelle ‘ne pas perdre de temps’ dans le chef de Stefan Delaet. Dire qu’il endosse cette présidence en période de turbulences, c’est un euphémisme. Mais comme vous le découvrirez au cours de cette interview, son expérience de la navigation peut aussi être utile pour guider son navire et les flottes dans la tempête.

Nous ne pouvons pas nous empêcher de poser la question évidente : quel a été l’impact du corona sur le secteur jusqu’à présent ?

Si l’économie se contracte de 10% sur une base annuelle, des secteurs facilitateurs tels que la location et le leasing de véhicules sera impacté. C’est inévitable.

Les sociétés de location à court terme ont été particulièrement touchées ces derniers mois. Bien qu’avec Renta, nous ayons réussi à faire reconnaître cette activité comme un service essentiel pendant le confinement, l’activité de location dans les aéroports s’est pratiquement arrêtée. Aujourd’hui encore, les loueurs ne réalisent qu’une fraction du chiffre d’affaires dans les aéroports. Les secteurs de l’événementiel et de la restauration, friands de la location de camionnettes et de camions, sont quasiment à l’arrêt aussi. Heureusement, la croissance explosive des activités de livraisons express a entraîné un besoin de fourgons supplémentaires. Une petite compensation…

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Et où en est la location longue durée ?

Les chiffres de Febiac montrent que le nombre total de voitures de société a diminué d’environ 0,3 % entre janvier et juin de cette année. C’est minime, mais symbolique après une période de croissance constante depuis 2015. Les entreprises ne se débarrassent donc pas en masse de leurs voitures. Notre gouvernement a apporté un soutien important aux entreprises, notamment par le biais du chômage temporaire. L’emploi est donc resté assez stable jusqu’à présent. Et donc le marché des voitures de société aussi.

Nous devons nous attendre à des effets à moyen terme. Les faillites ne sont pas exclues, mais avec les voitures en guise de garantie et un marché de l’occasion qui résiste assez bien jusqu’à présent, nous espérons que notre secteur disposera d’assez de capital pour s’en sortir.

Dans une économie incertaine, les clients demandent-ils davantage de flexibilité ?

Le marché fonctionne de plus en plus avec des structures temporaires et par projet. Ce qui demande davantage de flexibilité. Aujourd’hui, nous constatons un effet ‘harmonica’. Les gestionnaires travaillent avec une sécurité. Par exemple, la voiture d’un travailleur ayant quitté l’entreprise est transmise à un aute collaborateur. Bien sûr, ça ne peut pas perdurer.

Si nous faisons un bond en avant de trois ou quatre ans, je pense que de nombreux clients vont vouloir appuyer sur le bouton ‘reset’ et passer à des formules plus souples qui, par exemple, autorisent une utilisation au kilomètre. On constate déjà cette tendance chez la jeune garde. Ils font passer la facilité d’utilisation et les déplacements avant la possession, posant ainsi les jalons de la mobilité partagée. Cette évolution peut aller beaucoup plus loin que ce que nous l’imaginons aujourd’hui. Le concept de bring your own device, par exemple. L’employé vat au travail avec sa propre voiture et l’employeur lui verse une indemnité. Quand il y a beaucoup d’incertitude, les gens préfèrent payer pour l’usage des choses. De ce point de vue, nous voyons également des possibilités de private lease. Une solution ‘sans souci’ pour laquelle l’employeur paie une contribution.

Et comment réagissez-vous à cette tendance ?

Chez KBC Autolease, nous avons un produit clé sur porte pour soutenir nos clients dans leurs besoins évolutifs. L’un de ces outils, c’est ce que nous appelons la matrice : le client peut prolonger lui-même en fonction de ses besoins. Et il sait aussi à l’avance ce que ça lui coûtera. Jusqu’à présent, nous avons toutefois constaté que les clients y ont recours plus occasionnellement et que ce sont principalement les circonstances qui déterminent les besoins. Cela pourrait donc changer suite au Covid.

Chez KBC Autolease, nous réfléchissons déjà à de nouvelles plateformes numériques pour un confort optimal des utilisateurs, mais aussi à des partenariats (en termes de véhicules électriques) pour assurer un flux logistique optimal lorsqu’il s’agit de volumes vraiment importants.

Pour terminer, que fait le CEO de KBC Autolease de ses temps libres ?

Je fais du catamaran ! L’énergie du vent me passionne. Lorsque vous naviguez, vous utilisez les forces en présence. Vous pouvez naviguer encore plus vite que le vent. C’est fascinant. J’essaie d’inculquer cette manière de penser dans l’entreprise : si vous suivez la tendance et que vous faites ce qu’il faut, vous pouvez prendre beaucoup de vitesse. C’est l’histoire de ma vie : régler les voiles en permanence, au propre comme au figuré. Et qui sait, peut-être louerons-nous aussi des bateaux un jour ! (rires)

#Fleet Management

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