Taxe sur les voitures électriques : le secteur tire la sonnette d’alarme sur un “mauvais signal”

Le gouvernement flamand souhaite réintroduire à partir du 1er janvier 2026 une taxe de mise en circulation (TMC) ainsi qu’une taxe de circulation annuelle pour les nouveaux véhicules électriques. Ce que le ministre flamand des Finances et du Budget, Ben Weyts (N-VA), qualifie de « logique après une exonération trop réussie », suscite toutefois l’inquiétude dans le secteur de la mobilité.

electric car

Tant EV Belgium que Renta réagissent avec déception et parlent d’un « mauvais timing » qui risque de freiner l’électrification du parc automobile.

« Le marché privé des voitures électriques n’a pas encore décollé », explique Philippe Vangeel, directeur d’EV Belgium. « Ceux qui parlent aujourd’hui d’un ‘succès trop grand’ ne regardent que les véhicules électriques d’entreprise. Les familles flamandes qui veulent passer à l’électrique ont encore besoin de règles stables et de modèles abordables. »

« Une myopie fiscale »

Selon EV Belgium et Renta, l’augmentation prévue des taxes compromet la crédibilité de la politique climatique flamande. La mesure toucherait surtout les familles flamandes, alors que le marché B2B — où les voitures électriques sont déjà la norme — serait à peine affecté.

Stijn Blanckaert, directeur général de Renta, qualifie la décision de « frein à la transition écologique » : « L’introduction de taxes supplémentaires sur des véhicules déjà plus chers à l’achat que leurs équivalents essence ou diesel n’aide personne. La transition n’est pas encore achevée, et le marché de l’occasion pour les voitures électriques est à peine en place. »

Les deux fédérations reconnaissent que les exemptions fiscales ne peuvent pas durer éternellement, mais demandent une stratégie de transition cohérente.

« Taxer l’électrique aujourd’hui crée de la méfiance chez les familles que nous voulons justement convaincre », souligne Vangeel. « C’est de la myopie fiscale. »

La Flandre veut un « système plus équitable », mais le timing suscite des critiques

Selon le ministre Weyts, le gouvernement flamand entend introduire davantage d’équité dans la fiscalité avec cette réforme. L’exemption pour les véhicules électriques serait, selon lui, devenue « trop efficace », mettant sous pression les recettes de la taxe de circulation.

La mesure s’inscrit dans une opération budgétaire plus large visant à libérer des moyens supplémentaires pour l’entretien des routes et des infrastructures. Pourtant, les experts soulignent que réduire trop tôt les incitations fiscales peut s’avérer contre-productif.

Dans les pays voisins comme les Pays-Bas ou l’Allemagne, les véhicules électriques restent encore plusieurs années partiellement ou totalement exemptés de taxe de circulation, précisément pour stimuler le marché privé. La Belgique risque ainsi de prendre du retard en matière d’adoption des VE et de valeur résiduelle des véhicules électriques.

De plus, la décision intervient à un moment où le coût total de la conduite électrique — surtout pour les familles — reste supérieur à celui des voitures à carburant classique. Le prix d’achat élevé, le marché de l’occasion limité et les tarifs de recharge variables compliquent la justification de la transition.

Le secteur réclame une politique stable et tournée vers l’avenir

Renta et EV Belgium appellent le gouvernement flamand à associer la réforme fiscale à des mesures de soutien capables de soutenir la transition. Concrètement, les fédérations plaident pour des tarifs de recharge transparents et bas, des incitations à l’achat pour les véhicules électriques petits ou d’occasion et une réglementation stable renforçant la confiance des consommateurs.

Selon ces organisations, il est incompréhensible que l’État flamand abandonne le principe du « pollueur-payeur » en taxant à nouveau la mobilité durable. « La mesure n’est pas en ligne avec les ambitions climatiques européennes et fédérales », avertit Renta. « Elle est contre-productive pour le plan climatique flamand. »

Incertitude pour les familles et les entreprises

La décision du gouvernement flamand intervient à un moment où la croissance du marché privé des VE est encore fragile. Les entreprises restent pour l’instant le moteur de l’électrification, mais sans stabilité fiscale, ce moteur risque de caler.

« Si nous voulons que les particuliers franchissent le pas, il faut aider tout le monde », conclut Vangeel. « Avec des règles claires, pas des surprises fiscales. »

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