Les ventes fleet fragilisent-elles la rentabilité des concessionnaires ?

TRAXIO, la Confédération du commerce et de la réparation automobiles et des secteurs connexes, a une nouvelle fois analysé la santé financière du secteur de la distribution automobile belge. Malgré une conjoncture économique globalement positive et un chiffre d’affaires en hausse, les marges étaient en baisse en 2017. La faute au fleet ?

2017 fut marquée par la fin de la relance que les distributeurs de marque avaient connue en 2015 et 2016. Les cinq indicateurs contrôlés ont reculé en 2017. 2016 avait déjà montré des signes d’un ralentissement de la croissance par rapport à 2015, année où un plus grand bond en avant avait été réalisé.

En voici les grandes conclusions :

  • La marge brute médiane a perdu en moyenne 0,16 point en 2017 pour atteindre 2,6 %.
  • Les marges nettes ont enregistré une baisse de 0,14 point, un peu plus forte qu’en 2016.
  • Les marges nettes médianes, pour lesquelles on tient également compte des investissements (amortissements), ont atteint 1,6 % en 2017.
  • Le rendement net moyen des capitaux propres (RCP) après impôts chez les distributeurs de marque se situait à 7,3 % en 2017 et à 6,9 % sur la période 2013-2017.
  • Le taux d’endettement a augmenté en 2017 pour atteindre 66,0 %, contre 64,6 % en 2016, ce qui représente néanmoins un niveau parfaitement acceptable.
  • De même, le taux de liquidités, qui indique dans quelle mesure l’entreprise peut remplir ses obligations de paiement à court terme, a baissé de près de 1 point en 2017 pour atteindre 2,03.

Les causes

“Cette fragilisation est le résultat d’une multiplicité de facteurs avec, au premier rang, une croissance très sensible (+6 %) des ventes fleet”, affirme-t-on chez TRAXIO. “Ces dernières, si elles contribuent à l’augmentation des ventes de véhicules et donc des immatriculations en Belgique, pèsent néanmoins sur la rentabilité des entreprises de distribution dont le chiffre d’affaires en dépend.” Ajoutons quand même que ces ventes fleet permettent souvent aux concessionnaires d’atteindres leurs objectifs, avec des bonus financiers à la clé…

Dans un autre registre, la pénurie de main d’œuvre qualifiée induit, pour les employeurs, l’obligation de tirer les salaires vers le haut s’ils souhaitent au moins conserver leur personnel.

“Enfin, les investissements à consentir pour satisfaire aux exigences imposées par les constructeurs rognent, eux aussi, les marges, augmentent le taux d’endettement et réduisent le taux de liquidités”, ajoute encore TRAXIO.

L’avenir

La Confédération  n’est très optimiste pour l’avenir : “Certains phénomènes comme le redimensionnement, déjà en cours, des réseaux  et son corollaire qui est la révision des contrats de distribution ; l’arrivée annoncée d’une voiture qui sera électrique, autonome et sans doute partagée ; sans parler des mesures gouvernementales prises en Belgique ou à l’étranger en matière de mobilité, constituent à n’en pas douter de nombreuses incertitudes qui vont avoir des implications sur le devenir de la distribution automobile”.

#Fleet Dealers

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