
Avec la récente annonce du Concept ID.Every1 et l’aboutissemnt à venir du projet ID.2All, Volkswagen semble enfin être dans la capacité de proposer des voitures abordables et 100% électrique à l’avenir. Des lancements important pour la marque de Wolfsbourg afin de proposer de vraies « voitures du peuple » de l’ère moderne avec son lot de changements potentiels pour le marché européen.
Volkswagen a bâti sa légende grâce à la Coccinelle, cette petite voiture mignonne et abordable, lancée dans un contexte historique particulier. Depuis, la marque est devenue un géant de l’industrie automobile, dominant aussi bien le marché européen que mondial. Cependant, le Dieselgate et la fin programmée de la voiture thermique neuve en 2035 ont ébranlé le groupe, lui imposant une transition forcée vers l’électrique. Bien que Volkswagen ait pris ce virage au sérieux, proposer rapidement une voiture électrique abordable n’est pas une mince affaire, d’autant plus face au retard technologique accumulé par rapport à la Chine, où le développement du secteur est soutenu par le gouvernement.
Volkswagen et son héritage
VW a pourtant tenté de s’implanter avec la e-Up!, une version électrique de sa petite citadine, mais vendue près de 10 000 euros plus cher que la version thermique, avec une autonomie très moyenne. Cependant, cette tentative peut être excusée, car elle date des débuts de l’ère électrique. En parallèle, la marque allemande a lancé sa gamme ID avec les ID.3, ID.4, ID. 5 et ID.7, mais ces modèles, plus grands et plus onéreux, restent difficilement accessibles aux particuliers. À titre d’exemple, le prix de l’ID.3 a chuté à environ 34.000 euros aujourd’hui.
Heureusement, les entreprises ont contribué au développement de l’électrique chez VW grâce aux flottes.Volkswagen a toujours affirmé vouloir produire une voiture électrique à moins de 25.000 euros, et cela semble enfin se concrétiser avec les concepts ID.2All et ID.Every1. Si le pari est réussi, la marque pourrait retrouver sa notoriété d’antan en proposant des modèles 100 % électriques à prix compétitif, potentiellement plus abordables qu’une Polo neuve actuelle.
Une nécessité pour l’Europe

2035, c’est demain. Au vu de l’évolution du marché de l’électrique en Europe, de nombreux sceptiques doutent que la transition complète soit réalisable dans les délais impartis. Plusieurs facteurs – sociaux, économiques, géopolitiques et même émotionnels – freinent encore l’adoption massive de l’électrique. Toutefois, la Belgique s’en sort plutôt bien, notamment grâce au verdissement des flottes. Le principal obstacle à l’achat reste le prix des véhicules électriques européens.
Baisse des prix et voitures chinoises
Actuellement, comptez (hors promotions éventuelles) environ 42.000 euros pour une ID.4, 46.950 euros pour une Renault Scénic E-Tech et 53.240 euros pour une Mercedes EQA. Ces modèles sont souvent de grand gabarit, car il existe peu de petites voitures électriques réellement attractives, si ce n’est la Renault 5 E-Tech (voiture européenne de l’année 2025), qui parvient à tirer son épingle du jeu.
Volkswagen a donc tout intérêt à se positionner sur ce segment afin d’intensifier la concurrence entre marques européennes et ainsi contribuer à la baisse des prix. Mais elle devra également affronter la montée en puissance des constructeurs chinois, qui séduisent de plus en plus grâce à des tarifs défiant toute concurrence, portés par leur propre technologie. À titre d’exemple, le BYD Atto 2 est proposé à partir de 29.990 euros, et une éventuelle embuscade Muskienne avec une petite Tesla à 20.000 euros pourrait bouleverser encore davantage le marché. Avec l’ID.2All et l’ID.Every1, Volkswagen mise sur les petites voitures électriques.
La première devrait avoir un gabarit proche de la Polo, tandis que la seconde serait légèrement plus grande qu’une Up!. Les ambitions sont grandes : proposer une ID.2All à 25.000 euros et une Every1 à 20.000 euros. Si ces prix se confirment (contrairement à la Renault 5 E-Tech, qui peine encore à descendre sous la barre des 25.000 euros), ces modèles pourraient bien changer la donne. D’ici leurs lancements respectifs en 2026 et 2027, le marché aura probablement évolué, offrant des conditions plus favorables à l’objectif de 2035.
Un outil de confiance

Les Européens ont longtemps rejeté les véhicules chinois, qu’ils soient thermiques ou électriques. Mais la tendance évolue rapidement : les constructeurs chinois rivalisent désormais avec leurs homologues européens en matière de technologie, tout en pratiquant des prix bien plus attractifs. Cependant, passer à une voiture 100 % électrique d’origine chinoise reste un frein pour de nombreux consommateurs, particuliers comme professionnels. Un certain chauvinisme européen persiste, ce qui peut jouer en faveur des marques locales.
Avec l’ID.2All et l’ID. Every1, Volkswagen pourrait donc regagner la confiance des acheteurs européens et inciter les autres constructeurs du continent à proposer des modèles abordables. Un premier pas vers une démocratisation de l’électrique, qui pourrait s’étendre à des segments plus grands par la suite.
Et les professionnels là-dedans ?
Si ces nouvelles petites électriques ciblent en priorité les particuliers, elles pourraient également profiter au verdissement des flottes, notamment pour les trajets domicile-travail. L’ID.2All est annoncée avec 450 km d’autonomie (reste à voir si cela concernera bien la version à 25.000 euros), tandis que l’Every1 offrirait environ 250 km.
Dans un contexte de concurrence acharnée et de transition accélérée vers le 100 % électrique, le retour de la « voiture du peuple » pourrait bien être un tournant décisif pour Volkswagen. Un retour aux fondamentaux qui, s’il est réussi, pourrait non seulement aider le groupe à reprendre l’avantage face aux marques chinoises, mais aussi redynamiser toute l’industrie automobile européenne.
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