Webinaire Car-Pass | “Les prix de l’occasion montrent une reprise en V”

Cette semaine, Car-Pass a organisé un webinaire sur l’impact du coronavirus sur le marché de l’occasion. Le CEO de Car-Pass, Michel Peelman, a réuni trois experts qui ont chacun donné leur vision : Marc Gros, Product Manager Data chez Gocar.be ; Wim Vos, conseiller chez Cardoen et Q Team et Johan Meyssen, CEO ADESA Europe. Voici les tendances principales qui ont été relevées…

Marc Gros : les acheteurs en mode d’attente

Le premier intervenant s’est appuyé sur une enquête réalisée par Gocar.be en collaboration avec Traxio et Febiac, au cours de laquelle ont été étudiées les intentions d’achat du consommateur. 31 % d’entre eux ont déclaré vouloir reporter l’achat d’une voiture neuve ou d’occasion d’au moins 1 à 3 mois. Et 33% veulent attendre six mois ou plus. Une partie des personnes interrogées qui ont toujours l’intention d’acheter une voiture comptent se tourner vers un modèle plus petit (5%) ou moins cher (7%), soit sur un modèle d’occasion (9%).

Ils ont également examiné l’intérêt des visiteurs sur Gocar.be et ont montré que pendant le lockdown, les informations générales sur les voitures ont continué à bien se porter, mais qu’il y a eu une forte baisse de l’intérêt pour les annonces de voitures neuves et d’occasion (une chute de 41%). Depuis le mois de mai, ce chiffre a toutefois de nouveau fortement augmenté pour atteindre 36 %, ce qui est encore mieux qu’avant le confinement et comparable aux statistiques d’une période de salon.

Si vous regardez l’offre récente de publicités, elle a triplé dans la semaine du 15 juin par rapport au début du mois d’avril. “Les prix montrent une légère baisse mais rien de catastrophique, que ce soit pour les véhicules neufs ou d’occasion”, déclare Marc Gros. “La baisse des prix concerne surtout les véhicules de stock actuellement sur le marché. Ces derniers vont de quelques centaines à quelques milliers de véhicules, alors que l’offre sur le marché belge est d’environ 200.000. D’autres mesures prises par les importateurs sont des financements bon marché, voire gratuits, et des reports de paiement de quelques mois”, poursuit Marc Gros.

Après le confinement, l’intérêt pour les publicités automobiles a atteint le même niveau que lors d’un Salon de l’auto sur le site Gocar.be.

Sur le marché B2B, Marc Gros constate la même tendance que pour les particuliers : un attentisme dû à la situation économique. Autre phénomène : le leasing de voitures d’occasion. Cette formule présente des avantages tant pour le bailleur (amortissement moindre et donc moins de risques) que pour le preneur (prix de location plus bas, éventuellement durée de location plus courte).

Wim Vos : le secteur de l’occasion doit, lui aussi, se digitaliser

Wim Vos constate une intention d’utiliser davantage la voiture. Cela vaut aussi bien pour l’usage quotidien que pour les déplacements pendant les vacances. Pour cela, il se base sur une étude du BOVAG (l’équivalent de Traxio aux Pays-Bas). 50 % des personnes qui utilisent normalement les transports publics cherchent aujourd’hui une alternative et 57 % choisissent la voiture. Parmi ceux qui ne veulent pas prendre les transports publics, 8 % achèteraient une voiture. Cela représente un potentiel de 175.000 voitures. En extrapolant ces statistiques à la Belgique, il y aurait 140.000 voitures supplémentaires. En accord avec les chiffres de Gocar.be, il voit donc aussi un potentiel de croissance pour les voitures d’occasion. Wim Vos cite également une enquête d’Autoscout24 qui montre que 74 % des Belges considèrent désormais la voiture comme plus importante qu’avant le coronavirus.

En ce qui concerne plus particulièrement la deuxième main, Wim Vos évoque la tendance à la numérisation. Il cite l’exemple de Cardoen, qui a déjà vendu 15% de ses voitures en ligne. Selon lui, la numérisation se poursuivra, mais de nombreux clients considèrent toujours que l’inspection physique du véhicule – certainement pour les voitures d’occasion – est importante.

Depuis le coronavirus, le consommateur a digitaliser encore davantage ses comportements d’achats.

“Les concessionnaires et les vendeurs d’occasion considèrent encore trop leur site web comme une plateforme d’information et de canal pour amener des clients dans leur showroom. Ce n’est pas la bonne attitude. Un site web est un showroom. Le client s’attend à y trouver un parcours entièrement numérique sans tracas administratif par la suite”, explique Wim Vos.

Selon lui, ce client attend des outils en ligne tels que des photos à 360° pour ceux qui veulent acheter entièrement en ligne. “La vitesse de réaction via le site web, que ce soit via une fonction de chat ou une réaction directe par téléphone, peut également être bien meilleure”, déclare Wim Vos. “Cela doit être fait aussi vite que dans le showroom. Aujourd’hui, la norme reste une réaction par e-mail dans un délai de quelques heures. Le client habitué au commerce électronique n’accepte plus cela”.

Selon Wim Vos, les gagnants dans le secteur du commerce automobile seront ceux qui pourront se connecter de manière transparente en ligne et hors ligne pour une expérience client uniforme.

Johan Meyssen : reprise en V

Pour sa part, Johan Meyssen aborde la vente transfrontalière de voitures d’occasion, c’est-à-dire de voitures vendues dans un pays autre que le pays d’origine. Avant le Covid, ce taux était de 97 % chez ADESA et en mai, il était tombé à 94 %. 93-94%, c’est également le taux enregistré en pleine crise (mars/avril).

“Ce fut une agréable surprise pour nous que de constater que la baisse était minime, étant donné la perturbation de la chaîne logistique pendant la crise. Il est normal que ces transactions transfrontalières diminuent aujourd’hui, puisque les marchés sont plus que jamais desservis localement. Autre tendance : nous avons pu attirer un certain nombre de nouveaux clients B2B pendant la crise et immédiatement après. Une tendance qui existait auparavant mais qui se poursuit aujourd’hui”, déclare Johan Meyssen.

Il n’y a pas de changements majeurs en termes de pays de destination, mais il y a des changements majeurs en termes de pays d’origine. Par exemple, un plus grand nombre de voitures d’occasion en provenance des Pays-Bas sont vendues à l’étranger parce que le pays n’a pas connu de véritable confinement comme en Belgique et d’autres pays.

En ce qui concerne l’évolution des prix, on observe une nette reprise en forme de V : une baisse considérable pendant la crise, mais aujourd’hui, le niveau moyen des prix dans les enchères atteint déjà presque les valeurs d’avant-crise.

En ce qui concerne l’évolution des prix, une nette reprise en forme de V se dessine.

“L’évolution des prix a de quoi nous laisser espérer. Pendant la crise bancaire de 2008, il a fallu un an avant que les prix ne reviennent à la normale. Aujourd’hui, cela semble être différent. Comme certains pays d’Europe stimulent les ventes de voitures et d’autres pas, je m’attends également à ce que les flux en provenance et à destination de certains pays soient très importants. Le trafic classique à sens unique de l’Europe occidentale vers l’Europe orientale pourrait également changer dans les années à venir, en partie en raison d’une meilleure qualité de l’approvisionnement en Europe orientale. Cela signifie des opportunités en termes d’approvisionnement et de ventes. Dernier point, mais non des moindres : en ce qui concerne les groupes motopropulseurs, nous ne voyons aujourd’hui qu’une confirmation des tendances : davantage d’essence au détriment du diesel.”

“Comme il se vend moins de nouveaux véhicules diesel, nous prévoyons même une pénurie dans les années à venir pour répondre à la demande en Europe centrale. Le coronavirus n’a pas changé cela”, conclut Johan Meyssen.

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