Werner Franck (KBC Autolease) : « La multimobilité ne fonctionne que si les gens en sont contents »

La société de leasing qui, à l’heure actuelle, n’investit pas fortement dans la multimobilité risque de manquer un train qui est bel et bien parti. KBC Autolease a élaboré en la matière une stratégie qui repose sur trois piliers qui ont pour premier objectif de ne pas créer de souci au client. Werner Franck, CEO, nous explique de quoi il retourne.

Toutes les grandes sociétés de leasing misent aujourd’hui sur la multimobilité. Pour quelles raisons les clients doivent-ils s’adresser à KBC Autolease pour leurs solutions de mobilité?

La multimobilité est aujourd’hui un concept cadre, mais ce n’est pas pour autant qu’il correspond toujours à une série de services qui rencontrent les exigences du client. Avec notre stratégie à trois piliers, nous sommes uniques sur le marché. Notre activité principale demeure le leasing opérationnel automobile. Mais ici les choses bougent pas mal et nous privilégions la satisfaction des besoins de notre clientèle. Je pense ici, notamment, au passage aux modes de propulsion dits “alternatifs”. Voici 5 ans, le moteur diesel dominait le marché du leasing. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le passage à d’autres modes de propulsion se poursuit. C’est ici que nous jouons notre rôle en conscientisant les clients : pour chaque conducteur, il faut d’abord être attentif au TCO, en fonction de l’utilisation qui sera faite du véhicule. Dans de nombreux cas, le diesel reste intéressant, mais dans d’autres mieux vaut opter pour une solution différente. Il revient donc au client de faire un choix plus conscient. Et les chiffres le confirment : en moyenne, 20% de notre production mensuelle concerne des carburants alternatifs. Lorsqu’il s’agit de véhicules électriques, il est important de ne retenir cette solution qu’à la condition qu’elle convienne parfaitement au profil de l’utilisateur. Last but not least – et là nous sommes l’un des acteurs importants sur le marché – il faut bien sûr être attentif aux infrastructures de recharge, que ce soit au sein de l’entreprise ou au domicile des membres du personnel. Les entreprises et leur personnel sont prêts à opter pour des solutions alternatives, mais uniquement si cela ne leur occasionne aucun souci. C’est pourquoi nous travaillons avec Eneco, qui nous garantit un service professionnel.

Et le deuxième pilier?

C’est le leasing vélo en tant que produit leasing à part entière, donc service compris et sans reprise du vélo en fin de contrat. Voici deux ans, alors que j’étais directeur régional de KBC Bank à Anvers, j’ai moi-même mis sur pied un projet dans ce domaine. Nous l’avons proposé sous la forme d’un plan « cafétéria » – donc moyennent une petite retenue sur le salaire brut. Il a été accueilli avec enthousiasme par les employés. Sur les 300 personnes auxquelles il a été proposé, 100 ont signé. Nous en avons ensuite fait un authentique produit leasing, offert aux clients de KBC Autolease. Pour le moment, nous disposons d’une flotte de 1.000 vélos, soit l’une des plus grandes de Belgique.

C’est à nouveau le même principe que pour le leasing automobile : les clients y sont ouverts, mais il leur faut une formule sans souci. Ce qui a également boosté ce produit, c’est que le leasing vélo est proposé à tous les salariés, et pas uniquement à ceux qui disposent d’une voiture de société. Nous offrons le libre choix du vélo et travaillons avec des distributeurs locaux. Nous stimulons ainsi l’économie sociale, ce qui est important pour un groupe bancaire et d’assurances comme le nôtre. C’est un produit positif en termes de mobilité, mais qui est également favorable à la santé des personnes qui y ont recours.

La mobilité n’est pas une charge, mais une opportunité. Ça ne fonctionne que si les gens en sont contents.

Les transports publics constituent probablement le troisième pilier…

Absolument. Mais ici aussi les choses ne se sont pas faites en un jour. Car que souhaitent les entreprises ? Une flexibilité totale, sans la corvée administrative que constituent les cartes et tickets de train, tram et bus. Nous avons donc recherché la solution optimale sur le marché. Et c’est Olympus. Il s’agit d’une appli qui permet à l’utilisateur de recourir à toutes les formes de transport public et qui permet d’obtenir une facturation claire après coup. De nouveau, c’est une formule « zéro souci » qui répond à un besoin réel.

Le leasing opérationnel automobile est un business model qui marche, mais peut-on gagner de l’argent avec la multimobilité ? En d’autres mots, n’est-ce pas de la poudre aux yeux ?

En ce qui concerne les marges, on ne peut bien sûr pas comparer avec le leasing automobile, je le concède volontiers. Mais ce n’est pas de la poudre aux yeux. Quand on voit la congestion automobile qui ne cesse d’augmenter, mais aussi les changements auxquels on assiste dans la façon de vivre et de travailler, on est vraiment au cœur de la révolution en matière de mobilité. De plus en plus, on se déplace uniquement quand c’est nécessaire et en utilisant le moyen de transport le plus adapté au moment. En la matière, nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser distancer. Le leasing automobile reste naturellement important pour nous, mais elle est aujourd’hui intégrée dans un pack de mobilité totale. Nous sommes devenus aujourd’hui un fournisseur de mobilité à part entière. Je trouve que c’est une évolution très positive pour notre secteur. En fait, je ne déplore qu’une seule chose : si l’on doit se contenter d’une formule « cash-for-car », on aura vraiment manqué une opportunité de taille.

#Business Driver #Fleet Management #Mobility

Autres articles récents

Inscrivez-vous maintenant à FLOW, l’e-letter hebdomadaire de FLEET.be !

/ newsletters
La newsletter FLEET Flow est un compte rendu hebdomadaire des dernières nouvelles du monde FLEET.
Recevez l'e-letter
/ magazine
Vous préférez un magazine papier ? Recevez gratuitement notre magazine bimestriel FLEET dans votre boîte aux lettres !
Recevez le magazine