Comment les nouveaux droits de douane de Trump peuvent fragiliser l’automobile et la voiture électrique en Europe

Donald Trump secoue l’économie mondiale avec ses nouveaux droits de douane. Des montants affolants qui font tourner la tête des marchés, des secteurs industriels et, notamment, de l’automobile en Europe avec des conséquences potentielles pour le développement de la voiture électrique sur le Vieux Continent.

Le 2 avril a été désigné comme le « Liberation Day » par le président américain, marquant l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane. En réalité, Donald Trump a mis les menottes à de nombreux pays et secteurs économiques avec des taxes astronomiques, parfois à la limite du ridicule, mettant en péril l’économie mondiale… et presque celle de son propre pays. Parmi les secteurs touchés : l’automobile, avec une surtaxe de 25 % sur les véhicules particuliers et utilitaires produits à l’étranger et importés aux États-Unis. Une mesure qui pourrait rapporter jusqu’à 100 milliards de dollars aux États-Unis.

Face à cette décision, plusieurs pays et constructeurs automobiles ont tenté de limiter la casse – pour ne pas dire supplier – afin de réduire, voire annuler, ces nouvelles taxes. Les Big Three américains (GM, Ford et Stellantis) ont réussi à faire pression pour annuler les droits de douane sur leurs véhicules, biens et services en provenance du Mexique et du Canada. De son côté, Hyundai a promis un investissement de plusieurs milliards de dollars pour produire des véhicules directement sur le sol américain, destinés à ce marché. Une stratégie payante : le constructeur sud-coréen a récolté les faveurs du 47e président américain, sauvant du même coup une partie de l’économie sud-coréenne. Une tactique que l’Union européenne a également tentée, sans parvenir à convaincre Donald Trump.

« Nuts! »

Les États-Unis ont catégoriquement refusé toute forme d’assouplissement en faveur du secteur automobile européen. Une décision motivée, entre autres, par un déséquilibre commercial flagrant : en 2023, les importations américaines de voitures européennes ont atteint 57 milliards d’euros, contre seulement 13 milliards d’exportations en sens inverse, selon Eurostat. Pour Donald Trump, il est temps de rétablir l’équilibre par le biais de taxes plus sévères. En réaction, l’Union européenne a menacé de répliquer avec ses propres droits de douane sur les véhicules américains, mais Bruxelles a préféré suspendre temporairement cette mesure, laissant la porte ouverte aux négociations.

Un coup dans l’aile pour l’électrique

Déjà fragilisés par la transition vers l’électrique, les constructeurs européens voient leur rentabilité sous pression, les marges sur ce type de véhicule étant généralement plus faibles. Si les surtaxes américaines venaient à se maintenir, cela pourrait accentuer leurs difficultés financières. D’après le cabinet Innovev, les exportations vers les États-Unis chuteraient de plus de 20 %, générant des pertes estimées à plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaires pour les marques européennes.

La solution britannique

Pour amortir le choc, le Royaume-Uni a adopté une approche plus souple : les obligations de vente de véhicules électriques ont été allégées, et les constructeurs sont également autorisés à vendre des hybrides et hybrides rechargeables jusqu’en 2035. Une stratégie pragmatique qui pourrait, à terme, inspirer l’Europe, si les tensions commerciales venaient à durer.

Certains groupes automobiles du Vieux Continent limitent les dégâts grâce à leurs sites de production installés au Mexique ou au Canada. Néanmoins, si la guerre des taxes devait s’intensifier, les répercussions pourraient être profondes, et redessiner durablement le paysage automobile européen.

#Auto

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