A quel point l’automobiliste belge est-il fan des marques chinoises ?

La transition vers la conduite électrique provoque un bouleversement inédit dans le monde de l’automobile. L’expansion du marché chinois en est un exemple éloquent. Comment réagissent les automobilistes belges et européens à l’arrivée de ces nouvelles marques (chinoises ou autres) ? La réponse ici !

Selon des données de Wikidata, plus de 20 marques ont vu le jour sur le marché chinois en un peu plus de 20 ans. C’est bien connu : ces marques développent – pour la plupart – des modèles électriques. “Sans parler des marques déjà présentes sur le marché qui, à l’instar de MG et davantage encore BYD, entendent le bousculer et séduire les automobilistes avec des véhicules électriques low cost, un oxymore jusqu’alors, proposés à des prix comparables à ceux des véhicules thermiques”, peut-on lire dans une étude internationale “L’automobiliste dans le brouillard” réalisée dans 16 pays (*) – dont la Belgique -, par l’Observatoire Cetelem de l’Automobile, en France.

Constructeurs chinois référencés sur Wikidata par date de création

Leur succès possible et probable inquiète les marques historiques et les pouvoirs publics au point de voir, par exemple, l’Union européenne engager le 13 septembre dernier une enquête visant à déterminer si les marques chinoises ne bénéficieraient pas de subventions publiques qui fausseraient la concurrence et leur permettraient de pratiquer des véhicules prix (très) attractifs.

Au-delà de ça, ces marques peuvent-elles s’imposer sur notre Vieux Continent ? L’Observatoire Cetelem a tenté de le savoir par le biais de plusieurs questions à des automobilistes répartis dans 16 pays (*).

(*) L’enquête a été menée par Harris Interactive du 28 juin au 17 juillet 2023 dans 16 pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Chine, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Mexique, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Turquie. Au total, 15 000 personnes ont été interrogées en ligne. Ces personnes âgées de 18 à 65 ans sont issues d’échantillons nationaux représentatifs de chaque pays. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge). 3 000 interviews ont été réalisées en France et 800 dans chacun des autres pays.

Question d’image

On le sait : l’image d’une marque peut influencer son succès éventuel sur un marché.

La question a été posée comme suit : Avez-vous une bonne ou mauvaise opinion des voitures de marque américaine, chinoise, coréenne, européenne et japonaise ?

Force est de constater que les marques européennes restent la valeur la plus sûre en termes d’image. 90% des automobilistes interrogés ont en effet une bonne opinion de ces constructeurs européens. Et ce, même si elles ont été moins plébiscitées par les Chinois, les Japonais et les Américains (sans surprise !).

Suivent ensuite les voitures japonaises, avec 82% des suffrages positifs. Les marques américaines prennent la troisième position (73%). Les voitures coréennes s’emparent de la quatrième place, avec 63%. Les marques chinoises arrivent bonnes dernières, avec seulement 48% (44% auprès des européens).

L’automobiliste belge accorde manifestement moins facilement sa confiance que la moyenne des 16 pays et même que la moyenne des pays européens :

  • 65% d’opinion positive envers les marques américaines
  • 41% pour les Chinoises
  • 59% pour les voitures coréennes
  • 87% pour les Européennes
  • 74% pour les modèles japonais

Rapport qualité-prix

Un deuxième élément pouvant influencer la notoriété d’une marque, c’est son rapport qualité-prix.

Ici, les automobilistes des 16 pays plébiscitent clairement les marques asiatiques, avec les Japonaises en tête (38%). Les marques européennes n’arrivent qu’en quatrième position, avec 30% des participants qui estiment qu’elles disposent d’un bon rapport qualité-prix.

“Sur ce dernier point essentiel – rappelons l’importance constamment accordée au prix dans l’achat d’une automobile – les marques coréennes et chinoises soutiennent la comparaison avec les Japonaises. Concernant les marques chinoises, c’est de loin le critère le plus cité, leur atout majeur pour séduire les automobilistes alors qu’il leur reste beaucoup d’efforts à faire pour les convaincre de leurs performances, de leur esthétisme et de leur sécurité. Tous ces critères obtiennent moins de 20 % des suffrages”, précise l’étude de Cetelem.

Envie d’acheter ou pas ?

Les automobilistes des 16 pays sont-ils prêts à acheter des voitures émanant de certains pays plutôt que d’autres ?

Une préférence est accordée aux marques européennes pour un peu plus de 8 personnes interrogées sur 10, les Japonais se montrant toujours fermement réfractaires à l’envisager (et de façon générale tout ce qui n’est pas estampillé « Japon »).

Viennent ensuite les marques japonaises, américaines et coréennes. Les marques chinoises continuent de fermer la marche, avec 4 personnes sur 10 prêtes à acheter un de leurs modèles.

Un résultat à prendre en compte de deux façons. Soit un chiffre plutôt faible, soit un score plutôt encourageant si l’on considère la distribution parfois discrète de ces marques en-dehors de leur pays d’origine. Lorsqu’elles auront franchi les frontières, ce résultat risque de rapidement évoluer. Et les volumes que cela représentera seront déjà conséquents pour initier un effet d’entraînement plus difficile à contrer.

#Auto

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