Une conclusion étonnante du Bureau fédéral du Plan… Selon une étude du bureau, la voiture à conduite autonome ne serait pas synonyme de progrès sur tous les fronts. Le nombre d’embouteillages augmenterait. Vraiment ?
Tout d’abord, précisons que le Bureau fédéral du Plan voit de nombreux avantages dans cette technologie. Les voitures entièrement autopilotées conduiront plus efficacement et utiliseront mieux la capacité des routes. En outre, la grande quantité de capteurs et de technologies permettra à la voiture autonome de prendre ses propres décisions et de communiquer avec les autres voitures, ce qui réduira le nombre d’accidents à pratiquement zéro. En d’autres termes, les conducteurs peuvent s’asseoir et lire tranquillement un livre ou regarder un film.
Dans un premier temps, le flux de trafic s’améliorera grâce à ces optimisations. Cependant, quand les gens verront qu’ils peuvent mieux “rentabiliser” leur temps assis dans une voiture autonome que sur, par exemple, un vélo, qu’il faut toujours piloter “manuellement”, la popularité de ces véhicules autonomes va continuer à croître. Cinq minutes de lecture d’un article intéressant sur le chemin de la boulangerie sont pour beaucoup plus intéressantes que dix minutes à pédaler sur un vélo. Et c’est précisément la raison pour laquelle l’effet de la voiture autonome est annulé : grâce à la commodité de la voiture autonome, nous passerons tous plus de temps en voiture.
+12,8 milliards de passagers-kilomètres par an
Le Bureau du Plan a pris pour hypothèse une étude dans laquelle toutes les voitures sont à conduite autonome, un scénario qui n’est réaliste qu’à partir de 2040. Les chercheurs pensent que nous utiliserons davantage nos voitures autonomes pendant notre temps libre ou pour faire les courses. Le nombre de kilomètres parcourus lors de ces déplacements pourrait augmenter de 13,7%. Pour les déplacements domicile-travail, le nombre de kilomètres parcourus n’augmenterait “que” de 3,8%. Les déplacements en voiture deviendraient également plus attrayants : le rapport prévoit une augmentation de 18 à 23% du trafic.
En ce qui concerne le trafic automobile total, le Bureau du Plan prévoit une augmentation de 12,8 milliards de kilomètres-passagers. Et cela n’est pas sans conséquences : la vitesse moyenne dans les zones sans encombrement diminuerait de quelque 5%, tandis qu’à Bruxelles, capitale de l’encombrement, un scénario de ralentissement de 28% ne serait pas impossible. Ou comment le progrès peut soudainement provoquer une régression.
Enfin – pour ne pas être complètement pessimiste – une note positive : le Bureau fédéral du Plan voit une solution pour inverser ce scénario : le covoiturage. Et c’est précisément là que se trouvent les opportunités : des “taxis” autonomes qui prennent les gens en charge et les emmènent à leur destination de manière totalement autonome. Aujourd’hui encore de la science-fiction, mais en 2040 peut-être pas …
#Auto #Mobility