Ce fut – surtout pour la cellule fleet de Mazda Belgique – une attente impatiente : le lancement de la Mazda6e 100 % électrique. La MX-30 n’avait pas vraiment convaincu avec son autonomie limitée. Mais voici la toute nouvelle Mazda6e, qui fait bien mieux sur ce plan. Nous avons pu la tester près de Leverkusen, où se trouve le siège européen de Mazda.
Le look de la Mazda6e reflète clairement le style de la marque : on reconnaît bien le concept « Authentic Modern » et la philosophie « Kodo – Soul of Motion ». Avec ses lignes fluides et son arrière court, la voiture a l’allure d’une berline sportive, mais il s’agit d’un hatchback cinq portes doté d’un coffre de 465 litres (extensible à 1.074 litres) et d’un « frunk » de 72 litres pour un espace de rangement supplémentaire. Le hayon offre une ouverture de 964 mm de large sur 619 mm de haut, ce qui facilite le chargement et le déchargement.
La calandre avec éclairage dynamique indique l’état de charge, tandis que les feux arrière à quatre éléments cylindriques signent son appartenance à la famille Mazda. Un aileron arrière escamotable électriquement et des jantes aluminium de 19 pouces contribuent à l’aérodynamisme et à la stabilité. La Mazda6e est proposée en huit teintes métallisées, dont Melting Copper et Aero Grey.
Interieur : Finesse japonaise
L’intérieur de la Mazda6e s’inspire de la philosophie japonaise ma, qui « crée la sérénité par la simplicité et les espaces vides ». Et ce n’est pas qu’un discours marketing. La Mazda6e ne cherche pas à stimuler sans cesse, au contraire. En matière de matériaux et de finition, elle est irréprochable : la finesse japonaise est bel et bien présente. On retrouve du similicuir (beige ou noir) en finition Takumi de série, ou du cuir nappa et du suède dans la version Takumi Plus.
La planche de bord arbore un design horizontal et « flottant », la console centrale est judicieusement positionnée. Un toit ouvrant panoramique et un éclairage d’ambiance personnalisable (64 couleurs) contribuent à une ambiance spacieuse.
L’architecture électrique offre plus de liberté aux designers, et c’est à prendre au pied de la lettre : les dimensions intérieures sont généreuses, avec 988 mm de hauteur sous plafond à l’avant, 963 mm à l’arrière, et 1.074 mm d’espace pour les jambes à l’avant. Les passagers arrière bénéficient de 921 mm pour les jambes et 1.416 mm pour les épaules, ce qui n’est pas étriqué.
Motorisation chinoise – et pourquoi ce n’est pas une mauvaise chose…
La Mazda6e est proposée avec deux packs batterie… développés en partenariat avec le constructeur chinois Changan Automobile. Et les Chinois ne se sont pas arrêtés là : ils ont aussi pris en charge la motorisation, les batteries et la plateforme, tandis que Mazda – comme vous avez pu le lire – a pu se concentrer sur un design fidèle à sa philosophie. Un mariage qui fonctionne bien. Plus besoin d’être un initié pour savoir que les Chinois n’ont plus rien à apprendre en matière de technologies électriques. Au contraire, cette collaboration asiatique fonctionne à merveille.
Deux packs, deux technologies
Mazda a fait un choix notable : les deux batteries n’utilisent pas la même technologie. La version standard embarque une batterie LFP (lithium-fer-phosphate) de 66 kWh nets, tandis que la version long range utilise une batterie NMC (nickel-manganèse-cobalt) de 75 kWh. La différence majeure : la première offre moins d’autonomie mais se recharge plus rapidement ; pour la seconde, c’est l’inverse.
Version standard : batterie 66 kWh / 258 ch et 320 Nm / autonomie : 479 km WLTP
Version long range : batterie 75 kWh / 245 ch et 320 Nm / autonomie : 552 km WLTP
Les deux versions acceptent une charge AC de 11 kW. En dessous, on ne fait plus le poids face à la concurrence. Par contre, surprise au niveau de la recharge rapide DC : 90 kW pour la long range, ce n’est clairement pas impressionnant dans le marché actuel. Surtout face à la version standard, qui accepte 200 kW. L’explication de Mazda : les utilisateurs de la version long range auront moins souvent besoin de recharge rapide. Mouais… Pas entièrement convaincu, surtout que la différence d’autonomie n’est pas énorme.
Presque sans boutons
La Mazda6e dispose de trois écrans de série. Un head-up display projette les infos essentielles sur le pare-brise, épaulé par un combiné numérique de 10,2 pouces. Au centre, on trouve un grand écran tactile « flottant » de 14,6 pouces. Tous les écrans fonctionnent correctement, mais l’absence quasi totale de boutons physiques oblige à prendre ses marques avec l’écran central. Rien de dramatique, et quasiment inévitable aujourd’hui. Les fonctions sont tellement nombreuses qu’un trop-plein de boutons compliquerait encore l’ergonomie.
Quelques gadgets supplémentaires : reconnaissance vocale (en neuf langues), commandes gestuelles et une clé Bluetooth partageable avec trois personnes. De quoi simplifier l’usage au quotidien.
Six « modes véhicule » permettent d’adapter la voiture à des situations précises, comme le Leaving Mode (pour maintenir la température intérieure) ou le Car Wash Mode (pour éviter les incidents en station de lavage). Le système audio SonyPRO®, avec haut-parleurs intégrés dans les appuie-têtes, promet une expérience sonore inédite.
L’expérience de conduite Mazda est intacte
Les conducteurs Mazda sont exigeants. Ils aiment les voitures qui dirigent avec précision, sans sacrifier le confort. Offrir ce combo en partenariat avec un autre constructeur n’est pas une mince affaire. Avec plus de deux tonnes sur la balance, la Mazda6e n’est pas la plus joueuse, mais la propulsion arrière et la direction précise convaincront largement la majorité des conducteurs. La finesse propre à la marque est bel et bien là. Les aides à la conduite (maintien dans la voie, contrôle de traction) sont parfois un peu trop intrusives. Heureusement, ces systèmes peuvent aujourd’hui être ajustés via des mises à jour logicielles.
La Mazda6e garde le meilleur pour la fin : sur un parcours varié avec pas mal de relief (comparable aux Ardennes), la version long range, conduite de façon dynamique, a affiché une consommation moyenne de 14,8 kWh/100 km. Sur nos routes plus plates en Flandre, avec une bonne dose de freinage régénératif et de trafic urbain, descendre sous les 14 kWh est tout à fait envisageable.
Un prix canon (avec remise fleet)
Pour un véhicule électrique aussi bien équipé (presque tout est de série), la facture est raisonnable.
La version standard est proposée à partir de 42.890 € TVAC, et la version long range à 45.290 €, soit un écart modeste. Mazda vise clairement le marché des véhicules de société en Belgique, comme en témoigne la remise fleet de 10 % sur le prix HTVA. Ainsi, on peut prendre le volant d’une Mazda6e Takumi standard dès 31.902 € HTVA.
Les plus
- Sensations de conduite Mazda préservées
- Intérieur spacieux et apaisant
- Prix attractif
- Faible consommation
Les moins
- Recharge rapide décevante pour la long range
- Aides à la conduite un peu trop présentes
- Comportement pas très sportif
