Lors d’un événement dédié à la distribution automobile, organisé par nos confrères français d’Auto Infos, Jean-Philippe Imparato, directeur de Peugeot au sein du groupe PSA, a partagé ses convictions personnelles concernant la distribution automobile…
Jean-Philippe Imparato a commencé par aborder la nécessaire réduction dratistique des coûts que vont devoir mettre en oeuvre les concessionnaires.
“Je pense que la distribution automobile va être profondément revue, elle va prendre le chemin de la digitalisation et d’une réduction drastique de sa structure de coûts, de ses coûts immobiliers, de ses frais de structure, mais elle va rester en place. Selon moi, les concessionnaires vont continuer à exister, mais vont se transformer sous l’effet du régulateur et du client.”
“-50% de CO2, c’est 50% d’emplois en moins dans l’industrie automobile.”
Jean-Philippe Imparato, directeur de Peugeot au sein du groupe PSA
Imparato poursuit : “Ventes en ligne, digitalisation, électrification… – 50 % de CO2 en 2030, ce n’est pas simple. C’est désormais le régulateur qui fait le marché, un peu comme dans l’armement, plus le client ou le concessionnaire. Et ceux qui pensent que le régulateur ne va pas aller au bout se trompent. Si je veux être provocateur, je dirais que – 50 % de CO2, c’est 50 % d’emplois en moins dans l’industrie automobile. On va devoir faire une immense migration digitale. Le VO et l’après-vente seront des zones de développement considérables. Sans oublier les pièces de rechange… Alors que nous sommes très centrés sur la pièce d’origine, nous allons devoir nous développer sur l’aftermarket indépendant. En somme, on va devoir faire bouger l’idée qu’on se fait du métier de concessionnaire et de tous nos métiers en général. Mais c’est stimulant, il y a des effets positifs à attendre de cette évolution.”
“A l’horizon 2030, je pense que les frais de structure des distributeurs doivent descendre nettement au-dessous de 3 %.”
Jean-Philippe Imparato, directeur de Peugeot au sein du groupe PSA
Les distributeurs vont-ils devoir pour autant changer de business model ? Pas certain, répond le directeur de Peugeot.
“L’e-business est une clé. À l’horizon 2030, 70 à 80 % de notre business sera préalablement digital, j’en suis à peu près certain, mais il faudra des points de contact aussi. Une voiture, électrique ou non, c’est quand même un peu plus d’une tonne. Et je pense que les acheteurs auront besoin de l’essayer, d’où l’importance de l’expérience clients en complément du digital. Je ne sais pas s’il faut changer pour autant de business model. Mais à l’horizon 2030, je pense que les coûts immobiliers ne peuvent pas se situer au-dessus de 0,5 % du chiffre d’affaires, que les frais de structure doivent descendre nettement au-dessous de 3 %, que le VO va prendre une ampleur inconnue, que l’après-vente va aussi se transformer ».
“Distributeurs et constructeurs vont devoir faire des efforts.”
Jean-Philippe Imparato, au sujet du surcoût des voitures électriques
Jean-Philippe Imparato conclut sur les efforts (financiers) qui attendent constructeurs et concessionnaires dans le cadre de la réduction de CO2.
“Pour atteindre les objectifs de réduction de CO2, il faudra passer par des véhicules électriques, avec des clients qui n’auront pas d’augmentation de salaire et qui ne pourront pas assumer ce surcoût. Distributeurs et constructeurs vont devoir faire des efforts.”
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