Après 4 années d’absence pour autant d’annulations, le Salon de Genève était de retour… à Genève. Mais autant l’écrire d’emblée, ce qui était jadis le plus prestigieux des Salons n’est plus que l’ombre de lui-même… Si l’on se souvient d’une époque pas si lointaine où les grandes premières dévoilées à Genève dépassaient largement la centaine, elle sont aujourd’hui tout au plus une quinzaine…
MG MOTOR
Au nombre des annonces et des nouveautés, MG était sans doute le principal animateur de cette édition du 100e anniversaire.
Il y dévoilait d’abord et surtout sa MG3, citadine polyvalente de segment B à propulsion full hybride. Baptisée Hybrid+, son groupe propulseur associe un 1.5 l essence à une partie électrique ambitieuse, composée d’un puissant moteur électrique et d’une batterie de 1,83 kW – ça paraît peu comme ça, mais c’est beaucoup pour une citadine autorechargeable… Le tout développe 194 ch et doit offrir un bel agrément au modèle. S’il interpelle, le choix du full hybride sur une citadine pourrait séduire des particuliers encore effrayés par le prix de l’électrique et le manque d’(accès aux) infrastructures de recharge en ville.
Chez MG, il y avait aussi la MG7, berline midsize à propulsion thermique – essence – et qui a peu de chance d’être distribuée chez nous… Pourraient l’être en revanche la MG9, grande limousine électrique, et son pendant SUV, la MGS9…
Autre attraction majeure de cette édition, la MG Cyberster. Il fut une époque où la spécialité de MG c’était le roadster. En voilà donc un qui sent bon la nostalgie, mais avec tous les ingrédients d’une sportive moderne : un groupe propulseur composé de un ou deux moteurs électriques pour respectivement 340 ou 544 ch (475 ou 725 Nm), une transmission aux quatre roues, et des performances annoncées détonantes.
Mais la grande annonce de MG sur ce Salon, c’est le lancement d’une marque sœur, premium, à la manière de ce que représente Lexus pour Toyota. Son nom : IM, pour Intelligent Mobility !
L’acronyme se justifie par le recours massif à l’intelligence artificielle pour franchir un nouveau cap en matière d’assistances à la conduite et de services connectés. Ce sera notamment la cas de la IM L6, grande berline présentée à Genève en Première mondiale. Il se dit qu’une version équipée de batteries solides sera capable de parcourir 800 km sur une seule charge… A vérifier sur la route dès 2025.
RENAULT
L’autre attraction majeure de ce Salon c’était bien sûr la R5 électrique, un revival signé Renault. Qualifiée par la constructeur « d’icône pop », la citadine se veut toujours avant-gardiste, polyvalente et économique. Baptisée E-Tech, le modèle embarque pour ça deux batteries au choix, de 40 ou 52 kWh pour des autonomies respectives de 300 et 400 km WLTP et des moteurs de 110, 90 ou 70 kW… La Renault 5 E-TECH est aussi le premier véhicule entièrement conçu sur AmpR Small, la nouvelle plateforme Ampere dédiée aux véhicules électriques du segment B. D’après Renault, cela lui permettrait notamment de revendiquer un poids contenu, à moins de 1 500 kilos. A noter enfin que la Renault 5 E-Tech electric inaugure un nouveau chargeur AC bidirectionnel compatible avec les technologies V2L (vehicle-to-load) et V2G (vehicle-to-grid). Prix de base à moins de 25 000 euros !
Le constructeur français profitait aussi de ce Salon pour dévoiler le Rafale, nouveau représentant de sa gamme hybride. Avec le même moteur que l’Espace et des dimensions extérieures fort proches.
DACIA
Chez Dacia, le Duster de 3e génération aura fort à faire puisque les deux précédentes se sont écoulées à plus de 2 millions d’unités. Le modèle sera disponible en motorisations hybride et mild hybride, ainsi qu’en deux ou quatre roues motrices.
Sur le même stand, on trouve la Dacia Spring faceliftée… C’est à ce jour la seule électrique du marché à moins d’une tonne et de 20 000 euros !
MICRO
Ce qui est dit au paragraphe précédent n’est en fait pas tout à fait vrai puisqu’il y a aussi la nanocar de Micro… Sur ce Salon, le marque Suisse présentait la Microlino Lite, une déclinaison limitée à 45 km/h, à conduire sans permis, toujours avec le même châssis mais avec des couleurs spécifiques : bleu ou gris et des touches d’orange autour des vitres latérales et au niveau des rétroviseurs…
BYD
Quelques nouveautés aussi chez BYD, avec d’abord le Tang, le grand SUV électrique. Long de 4,97 m, il accueille jusqu’à 7 passagers sur trois rangées. A Genève, il profite d’un style remanié, d’un nouvel interface homme-machine – jusqu’ici le gros point faible du modèle – et d’une batterie dont la capacité a été portée à 108 kWh pour une autonomie annoncée de 530 km. Et tout ça avec 516 ch et 680 Nm sous le capot !
A Genève, BYD exposait aussi son Seal-U, un SUV de segment B, long de 4,78 m, désormais disponible en plug-in hybride sur certains marchés, mais uniquement en full électrique chez nous… Pour ceux qui auraient du mal à situer, c’est La concurrente désignée de la Tesla Model Y…
Et pour ceux qui l’ignorent encore,BYD dispose aussi division premium, Denza, développée en partenariat avec le Groupe Daimler. Si ces produits ne sont pas encore distribués chez nous, la marque était présente à Genève avec une première réalisation, un grand van électrique ultra luxueux, le D9…
Enfin, le public du Salon prendra sans doute plaisir à découvrir le Yangwang U8, un grand franchisseur façon Defender chinois. Un engin aux dimensions camionesques de près de 3,5 tonnes, à prolongateur d’autonomie grâce à un 4 cylindres essence et une batterie de 49 kWh. Le monstre développe la bagatelle 1 194 ch (!) et serait capable de se jeter à l’eau tout en flottant 45 minutes durant ! En plus de sa partie thermique, l’insubmersible est équipé de 4 moteurs électriques indépendants – un sur chaque roue – qui lui permettent de pivoter sur lui-même à 360°, à la manière d’un tank ! Une certaine idée de le démesure…
DU REVE !
Après tout, le Salon de Genève c’est aussi ça, des fantasmes et du rêve… A Genève, quelques pères de famille s’imaginaient sans doute prendre la route des vacances au volant du Lucid Gravity électrique… Un grand SUV américain de plus de 5 mètres, capable d’accueillir 7 occupants, full électrique et pouvant parcourir 700 km sur une seule charge…
Du rêve, il y en avait aussi chez Kimera, spécialiste italien des restomod à la sauce Lancia. A Genève, l’artisan présentait non seulement un somptueux plateau de modèles jadis engagés en rallye, mais aussi sa dernière création, la Kimera EVO38. Le modèle rend hommage au Lancia Beta engagée en championnat du monde des rallyes dans les années 80 et 90. Cette EV038 en reprend les bases mais avec une carrosserie en fibre de carbone et un 4 cylindres 2.0 l en position centrale arrière de 600 ch ! Comptez 880 000 euros l’exemplaire. Il n’y en aura que 38…
Ecrit par Alain Vandersande.
#Auto