Les ventes de voitures d’occasion perdent de plus en plus de terrain

Le déclin du marché de l’occasion se poursuit en mars : il s’est immatriculé 57.215 voitures d’occasion le mois dernier, soit une baisse de -16,2 % comparé à l’an passé (68.310).  Les statistiques sont difficilement comparables à 2020 car à la mi-mars à l’époque, les showrooms avaient dû fermer en raison du premier confinement corona.  Les immatriculations cumulées du premier trimestre chutent de plus de -8,4 % à 167.628 unités par rapport à 2021 (183.063).  Ici non plus pas de comparaison possible avec 2020.  Volkswagen reste en tête à titre de marque d’occasion la plus populaire, suivie de BMW, Opel, Mercedes et Peugeot.

Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO, résume : « Les immatriculations de voitures d’occasion ont à nouveau décliné en mars, de -16,2 % à 57.215 unités contre 68.310 en 2021.  La comparaison avec 2020 n’est pas pertinente car tous les secteurs non-essentiels étaient entrés dans le premier confinement le 18 mars 2020.  Les statistiques d’immatriculations s’étaient alors effondrées et étaient restées anormalement basses des mois plus tard.  D’où la hausse trompeuse de mars 2022 (+ 44,6 %) par rapport à mars 2020.  Nous ne disposons donc d’aucun point de comparaison ‘normal’ à moins de remonter jusqu’à il y a trois ans. »  Il est frappant de constater que le marché d’occasion se porte mal depuis quelques mois d’affilée, ce qui plonge le premier trimestre dans le rouge : le marché de l’occasion ne parvient plus à compenser les pertes du marché du neuf et cette tendance frappe durement l’ensemble du secteur.

“Les prix ont fortement augmenté (+15%)”

TRAXIO a également prêté l’oreille aux réseaux de concessions.  Henri de Hemptinne, président du groupement des concessionnaires (GDA) explique : « Les livraisons de voitures neuves présentent toujours des retards importants : la pénurie de semi-conducteurs, le conflit en Ukraine, le récent tremblement de terre au Japon et le reconfinement de certaines régions en Chine continuent de jouer les trouble-fêtes.  En mars, il s’est par ailleurs signé nettement moins de bons de commande : l’inflation et la guerre en Ukraine ont cloîtré le particulier chez lui, mais les entreprises aussi ont différé leurs achats.  Sur le marché de l’occasion, les prix ont fortement augmenté (+15 %) en raison de l’offre réduite et la situation internationale ainsi que l’inflation ont porté atteinte à la confiance à la consommation.  Nous constatons un important déclin des ventes.  La flambée des prix de l’énergie a également affecté les ventes.  Il fait par conséquent particulièrement calme dans les showrooms. » 

“Le marché des occasions anciennes n’est pas épargné”

Ivo Willems (Cardoen) fait retentir le même son de cloche : « Tout comme les mois précédents, les voitures d’occasion souffrent de pénurie.  Les livraisons de voitures neuves étant peu nombreuses, tout le monde continue de rouler dans son ancienne voiture, ce qui freine l’arrivée de véhicules sur le marché de l’occasion.  Nous observons que le consommateur est en quête d’une occasion meilleur marché (- 15.000 €) mais elles sont introuvables.

La nouveauté, et c’est inquiétant, est que le marché des occasions anciennes n’est pas épargné.  Je veux   parler des voitures de sept ans et plus qui s’exportaient principalement vers les pays de l’Est.  Ce marché est paralysé par la guerre.  Pour l’instant, la Pologne, la Roumanie, l’Ukraine et les pays baltes ne montrent plus aucun intérêt dans les voitures plus anciennes.  Un gros problème pour les distributeurs parce que ces marchés offraient des débouchés pour les reprises.  Les deux dernières années, nous obtenions un bon prix pour nos reprises plus anciennes, ce qui n’est plus le cas actuellement.  Cette situation a pour conséquence que l’achat d’une occasion coûte plus cher (+ 15 % sur six mois de temps) et qu’alors qu’auparavant le bon prix de reprise comblait la différence, le consommateur doit mettre davantage la main au portefeuille. »

Les plus populaires

Volkswagen, BMW, Opel, Mercedes et Peugeot composent le Top 5 des marques les plus vendues de voitures de tourisme d’occasion.

En mars, les modèles les plus populaires étaient une fois encore les VW Golf (2.450 exemplaires) et VW Polo (1.853 exemplaires), suivies de l’Opel Corsa (1.600 exemplaires), la BMW série 3 (1.331 exemplaires) et la Ford Fiesta (1.299 exemplaires).

Diesel encore en déclin

Dans la catégorie des voitures d’occasion, nous avons observé la poursuite du déclin des diesels, ce qui creuse un fameux écart à l’avantage des modèles essence : essence 52,1 % contre diesel 40,7 %.  La part des autres carburants croît lentement mais demeure relativement faible pour l’instant.  La part des voitures hybrides (c-à-d. tous types de voitures électrifiées à moteur thermique et assistance électrique, donc tant les hybrides ordinaires que les hybrides rechargeables et les mild hybrids) augmente à 5,3 %, tandis qu’il s’est à peine immatriculé 1,4 % de voitures 100 % électriques sur le marché de l’occasion.  Ces proportions diffèrent beaucoup des immatriculations de voitures de tourisme neuves où les véhicules électrifiés représentent entre-temps plus de 42,4 % des ventes (17,9 % HEV y compris les milds hybrids ; 15,4 % PHEV et 9,1 % full EV).  En marge, nous remarquons que les véhicules hybrides et électriques ont fait leur entrée sur le marché du neuf récemment, ce qui explique leur part encore faible sur le marché d’occasion.

#Auto

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