
Le fleet manager d’une entreprise a toujours été une figure de premier plan. Peu de choses étaient en effet plus importantes que la voiture de société. Même en dehors des murs de l’entreprise, il était une personne appréciée. Entre essais routiers et présentations : les fleet managers étaient constamment sur la route. Mais les temps changent… La gestion d’un parc automobile est aujourd’hui devenue si complexe que la plupart des fleet managers quittent à peine encore leur bureau.
Pour gérer un parc, il faut désormais des compétences en ressources humaines, en finances et en fiscalité. Ces dernières années, une dimension supplémentaire est venue s’ajouter avec la durabilité. Pour le fleet manager, il est impossible de tout savoir et de tout faire. D’autres départements et équipes doivent apporter leur contribution. Ce qui rend souvent incertain le budget auquel rattacher la gestion de flotte. RH ? Ou plutôt IT ?
La perception de la voiture évolue
La génération actuelle de fleet managers doit en tout cas disposer d’un large niveau de connaissances pour suivre le rythme rapide des évolutions. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises confient ce rôle à un prestataire externe disposant de toutes les compétences nécessaires. Et ce n’est pas seulement la gestion du parc qui change, mais aussi le rôle de l’automobile dans nos vies.
Autrefois, notre rapport à la voiture relevait du pur plaisir, mais aujourd’hui la donne est différente. En particulier pour les jeunes générations, une voiture n’est plus un symbole de statut. Beaucoup de gens redoutent par exemple l’électrification. Toutes les objections à ce sujet – comme la question de savoir comment partir en vacances avec un véhicule électrique – reviennent également sur le bureau du fleet manager.

Sans données, pas de flotte efficace
Les situations complexes appellent la technologie, et plus particulièrement les données. Les fleet managers pensent trop vite avoir tout sous contrôle parce qu’ils connaissent le TCO et le TCU de leur flotte. Mais sans données pertinentes, il est impossible de gérer de manière optimale un parc moderne. Ils se basent souvent sur les informations fournies par leur société de leasing, mais celles-ci sont généralement incomplètes puisque tous les véhicules ne sont pas connectés. Et lorsqu’ils travaillent avec plusieurs sociétés, il devient encore plus difficile d’avoir une vision correcte du parc.
C’est pourquoi il est conseillé aux fleet managers de garder une partie des données en interne. Celles-ci recèlent une richesse d’informations sur les véhicules de la flotte, mais tout le monde n’en a pas conscience ni ne sait quoi en faire. Les informations utiles varient selon les flottes. Le relevé kilométrique, par exemple, peut être précieux pour l’élaboration des contrats et pour éviter que l’entreprise ne paie trop ou trop peu. Ce qui est généralement réglé seulement en fin de contrat, via une note de crédit.
Celui qui veut vérifier si une carte de recharge est utilisée correctement a également besoin des données issues du véhicule. La planification de l’entretien du parc devient elle aussi plus fluide grâce aux informations en temps réel. Bien sûr, les données seules ne suffisent pas : encore faut-il les exploiter concrètement. D’un côté, il faut établir un business case avant de collecter des données. De l’autre, le fleet manager doit dégager du temps ou des ressources pour les utiliser.

Les temps passés ne reviendront sans doute plus. Mais la technologie peut rendre à nouveau le travail complexe du fleet manager bien plus agréable. Et la perception de la voiture par les collaborateurs s’améliorera elle aussi sans aucun doute si tout fonctionne efficacement. La « fun-factor » de la conduite automobile comme de la gestion de flotte n’en sera que mieux assurée.
Auteur : Paul Verkinderen, Sales Director International Accounts chez Targa Telematics
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