Aider les entreprises à s’engager sur la voie d’une mobilité nouvelle, c’est la raison d’être de MMBB, société fondée en début d’année par Thierry Devresse. Pour les épauler dans l’implantation du fameux budget mobilité, cet ex-Athlon peaufine un outil de gestion externalisée adaptable aux besoins de la grande majorité des sociétés. Nous l’avons rencontré.
Thierry Devresse, votre parcours dans le secteur de la mobilité est pour le moins atypique…
C’est vrai. Il y a un peu plus de trois ans, j’étais recruté par Athlon Belgique. A l’époque, on me demande d’accompagner la transition de l’entreprise, leaseur soucieux de jouer un rôle de pionnier dans le domaine de la gestion de mobilité. Ils cherchaient quelqu’un capable de poser un regard neuf sur la manière d’opérer cette transition. Au départ, je ne suis pas un spécialiste de la mobilité, j’ai passé l’essentiel de ma vie professionnelle dans des projets de compliance et d’IT. Je suis donc chargé de mener le travail de conceptualisation, d’organisation et de digitalisation des nouveaux services qui seront proposés aux clients d’Athlon. La société est entre-temps rachetée. Comme souvent, les priorités d’un jour ne sont plus celles du lendemain… En début d’année, je lance donc mon activité en solo : MMBB pour My Mobility Budget Butler.
Le budget mobilité est une bénédiction pour la mobilité en Belgique. Mon objectif est d’en faire profiter un maximum de sociétés, grandes ou petites.
Le Butler, c’est le majordome, l’intendant en chef, celui qui veille au confort de ceux qu’il sert… C’est ça le rôle de MMBB ?
C’est tout à fait ça. Le budget mobilité est une bénédiction pour la mobilité en Belgique. Mon objectif est d’en faire profiter un maximum de sociétés, grandes ou petites. Seulement voilà, ce budget mobilité invite les entreprises à faire le choix d’une mobilité à la carte, à la demande, une mobilité où les déplacements ne sont plus dépendants d’un seul mode de transport, à savoir la voiture. Cette mobilité correspond mieux aux enjeux actuels, aux souhaits de l’utilisateur, mais elle est difficile à mettre en place, surtout pour les PME. Quant à sa gestion, elle représente une charge de travail bien plus importante que celle d’un parc automobile. Les PME n’ont ni les ressources, ni les effectifs pour réaliser ce travail…
Faut-il y voir le principal frein à l’adoption du budget mobilité par nos entreprises ?
Non, les obstacles sont multiples. Il y a un problème de ressources et de temps bien sûr, mais il y a aussi une méconnaissance du sujet et la résistance au changement. La voiture de société jouit d’une fiscalité avantageuse et revendique un réel confort d’utilisation. Trop souvent l’employeur ne propose pas d’alternative au quatre roues. Si par bonheur le budget du bénéficiaire augmente, celui-ci commande une voiture mieux équipée alors qu’il aurait pu opter pour un vélo électrique ou un abonnement de transport en commun. Aujourd’hui, le budget mobilité offre un cadre fiscal encore plus avantageux que celui de la voiture de société. Il permet d’opérer de nombreux choix dans un cadre très souple.
L’obstacle n’est-il pas aussi de nature économique ?
En effet. Mais c’est un faux débat ! Le budget mobilité est par définition budgétairement neutre pour l’employeur et le temps passé à le gérer est financé par le budget de mobilité lui-même. Cette neutralité financière est d’ailleurs l’un des engagements de MMBB…
Cela nous ramène donc à la case départ. Le problème réside dans un manque de temps et d’expertise…
Le problème, c’est l’absence de solutions opérationnelles. Les solutions de mobilité ne manquent pas mais il faut les rendre disponibles pour l’utilisateur. Pour ça, il faut des outils de gestion, de l’expérience, une nouvelle politique de mobilité et les procédures pour l’appliquer. C’est là que le bât blesse puisque le gestionnaire de flotte n’est pas armé pour gérer ce nouveau cadre.
Et c’est là que vous intervenez ?
Oui. Pour permettre aux sociétés d’implanter et d’utiliser le budget mobilité sans qu’elle n’aient à dépenser plus et à acquérir ces compétences. Je compare nos services à un taxi, mais gratuit. Il suffit de le commander, de dire où vous voulez aller et vous arrivez à destination sans vous fatiguer et sans devoir connaître le meilleur itinéraire.
Concrètement, quels sont les outils mis à disposition de vos clients ?
La PME n’a pas les ressources nécessaires pour réaliser une évaluation de tous les acteurs/prestataires/fournisseurs de services du marché. Surtout en matière de « nouvelle mobilité ». Pour les évaluer, il faudrait presque qu’elle réalise un appel d’offres, mais pour ça, encore faut-il qu’elle comprenne ce qu’elle achète. En optant pour notre solution standard pour PME, le client profite d’une plate-forme et d’un ensemble de procédures déjà mises en place avec des acteurs de confiance. Il profite ainsi d’un prix d’entrée attractif, avec une solution complète, prête à l’emploi.
La PME n’a pas les ressources nécessaires pour réaliser une évaluation de tous les acteurs/prestataires/fournisseurs de services du marché.
MMBB s’adresse donc au PME ?
Pas seulement. MMBB a développé une solution de gestion utilisable aussi bien par les PME que par les grandes sociétés. J’ai été directeur de PME pendant plus de 20 ans et sais qu’en terme de mobilité elles ont besoin d’aide en conseils et en gérance, mais qu’elles ne peuvent pas compter sur les économies d’échelle des grandes sociétés. Ces dernières ont souvent davantage de ressources mais ont besoin de conseils de gérance car la matière évolue. D’un point de vue pratique, nous offrons à tous nos clients un portail de gestion où chaque utilisateur-bénéficiaire d’un budget de mobilité peut introduire ses questions et ses demandes. Toutes les actions sont auditées puisque derrière chacune d’elles existe une procédure qui garantit la qualité de traitement. A chaque demande correspond un ticket, ticket que le client ne paie que s’il est satisfait, cela fait partie de notre charte de qualité.
Quelles sont les prochaines étapes pour MMBB ?
T.D. : Les sociétés de leasing développent des solutions de mobilité à côté de la voiture mais pas de programme d’outsourcing de gestion de la (nouvelle) mobilité. Nous proposons donc un service qui n’existe pas en Belgique. A nous de le faire connaître…
#Mobility