
Dans sa Déclaration de politique régionale bruxelloise, base pour tenter de créer un gouvernement en Région bruxelloise, le Mouvement Réformateur (MR), emmené par Georges-Louis Bouchez et David Leisterh, a détaillé – entre autres – sa stratégie de mobilité pour Bruxelles. Parmi les éléments clés : la fiscalité automobile, le plan Good Move, la gestion du trafic automobile et les transports en commun.
Réforme de la fiscalité automobile
Le MR propose une refonte majeure de la fiscalité automobile, visant un système basé sur l’usage, en coordination avec les autres régions belges pour préserver la compétitivité économique de Bruxelles. Les points principaux incluent :
Transition vers une taxation à l’usage : La taxe de circulation annuelle serait remplacée par une taxe kilométrique avec des tarifs différenciés pour les heures de pointe, creuses et hyper-creuses. La taxe de mise en circulation (TMC) serait maintenue et revue.
Nouveaux critères de taxation pour la TMC : Le MR tentera probablement de se rapprocher de ce qui vient d’être voté en Wallonie pour la TMC. En tout cas, selon la note, la masse des véhicules remplacerait la cylindrée comme critère principal de taxation, reflétant mieux les impacts environnementaux et encourageant l’utilisation de véhicules adaptés aux zones urbaines. Les émissions de CO2 et la taille des véhicules seraient également prises en compte, avec une tolérance de 300 kg pour les véhicules électriques afin de promouvoir leur adoption. Les véhicules utilitaires seraient exemptés pour soutenir l’activité économique.
Taxation progressive : Les taxes de circulation et de mise en circulation deviendraient plus progressives pour réduire le poids fiscal sur les ménages modestes tout en incitant à l’achat de véhicules urbains.
Mesures transitoires : En attendant un accord national, Bruxelles ajustera la fiscalité pour compenser la baisse des revenus due à la réduction des cylindrées et à l’électrification, en se concentrant sur les externalités environnementales comme les émissions de CO2 et le poids des véhicules.

Révision du plan Good Move
Le MR prévoit d’abroger le plan Good Move actuel, le remplaçant par un nouveau plan régional de mobilité qui équilibre la fluidité du trafic, la sécurité routière et le transfert modal vers des transports durables. Les aspects clés incluent :
Nouveau plan de mobilité : Ce plan priorisera la fluidité du trafic, des routes plus sûres et l’accessibilité pour les résidents et les commerces, tout en encourageant les alternatives à la voiture individuelle. Il proposera des mailles plus restreintes, adaptées à l’échelle des quartiers, et une révision du plan de spécialisation multimodale des voiries pour répondre aux contraintes spatiales et assurer une mise en œuvre réaliste.
Consultation publique renforcée : Un « préférendum » (consultation non contraignante) sera introduit à l’échelle des quartiers pour recueillir l’avis des citoyens sur les mesures de mobilité proposées. La mise en œuvre se fera par phases pour permettre une meilleure appropriation des projets et une coordination avec les améliorations des espaces publics.
Gestion intelligente du trafic : Les filtres modaux en béton seront remplacés par des solutions intelligentes comme les caméras ANPR pour gérer l’accès aux zones restreintes, tout en garantissant l’accès des résidents. Une autorité régionale unique supervisera l’installation des caméras et les sanctions administratives.
Convivialité urbaine : Le plan met l’accent sur la création d’espaces publics conviviaux grâce à des pistes cyclables sécurisées, des trottoirs améliorés et des zones piétonnes, favorisant les interactions sociales et l’attractivité des commerces locaux.

Gestion du trafic automobile et infrastructures
Pour lutter contre la congestion et maintenir l’attractivité économique, le MR propose une approche globale pour la gestion du trafic et le développement des infrastructures :
Préservation des axes clés : Les grands axes routiers et l’accès aux zones économiques seront maintenus pour assurer une circulation fluide et éviter la congestion dans les quartiers résidentiels. Par exemple, une bande centrale réversible sera ajoutée au projet de l’Avenue Van Praet pour améliorer l’accès à la zone portuaire.
Rénovation des tunnels : Le gouvernement poursuivra un plan pluriannuel d’investissement pour la rénovation des tunnels, avec une priorité pour Vleurgat, Bailli et l’Avenue Louise avant 2029. Pour l’Avenue Louise, trois scénarios sont envisagés : une rénovation complète des tunnels, leur remplacement par un boulevard urbain, ou leur liaison par un nouvel ouvrage souterrain financé via un partenariat public-privé (PPP). La rénovation du complexe Loi/Belliard minimisera les perturbations sur la mobilité.
Politique de stationnement : La suppression des places de stationnement ne sera pas une fin en soi, mais s’inscrira dans une vision d’aménagement urbain. Le gouvernement rendra le stationnement plus accessible dans les zones commerciales, améliorera l’équité des tarifs et proposera des alternatives hors voirie en cas de suppression de places en rue.
Coordination simplifiée des chantiers : La plateforme Osiris sera remplacée par un système simplifié, garantissant des autorisations rapides (6 jours pour les petits chantiers, 11 pour les plus complexes) et une signalisation améliorée pour renforcer la sécurité et la fluidité du trafic.

Transports en commun et développement du métro
Le MR s’engage à renforcer les transports en commun, avec un accent particulier sur l’expansion du métro et l’efficacité opérationnelle :
Extension du métro 3 : Le gouvernement avancera le projet de métro 3 d’Albert à la Gare du Nord et son extension vers Bordet. Pour maîtriser les coûts, Bruxelles-Mobilité optimisera le projet en réduisant la taille des stations, en supprimant éventuellement certaines stations et en explorant des méthodes de construction moins coûteuses. Le financement inclura des partenariats avec la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque de développement du Conseil de l’Europe (CEB) et des PPP, avec 75 % du budget Beliris alloué au métro. Une obligation verte, inspirée du Grand Paris, est également à l’étude.
Extension sud : Une étude sur l’extension vers les squares Marlow et Héros à Uccle, privilégiant la méthode cut-and-cover pour réduire les coûts, est attendue pour l’automne 2027, avec des demandes de permis d’urbanisme prévues avant la fin de la législature.
Optimisation des transports de surface : La STIB maintiendra l’offre actuelle sans nouvelles extensions, en se concentrant sur l’amélioration de la vitesse commerciale via le programme réformé AVANTI. La STIB pilotera les projets, avec l’obligation d’améliorer l’efficacité. Une politique de « standstill » empêchera la suppression des voies réservées aux transports en commun sans garantir l’absence de dégradation du service.
Améliorations Noctis : Le réseau de bus de nuit Noctis introduira des arrêts à la demande entre les arrêts officiels les week-ends et jours fériés, pour un accès plus sûr et pratique, notamment pour les usagers vulnérables.
Soutenabilité financière : Pour remédier à la baisse du taux de couverture des dépenses de la STIB, le gouvernement ajustera les tarifs préférentiels en fonction de la capacité financière, indexera les tarifs à partir de février 2026 et réduira les coûts opérationnels, notamment l’absentéisme, pour augmenter les capacités d’investissement.
Conclusion : il n’y a plus qu’à former un gouvernement bruxellois… On en rirait si la situation bruxelloise n’est pas si triste…
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