La stratégie américaine dans le domaine des véhicules électriques semble marquer un net recul, tandis que la Chine accélère à grande vitesse pour s’imposer en leader mondial. Un rapport de Bloomberg révèle que les politiques menées sous l’administration Trump fragilisent la compétitivité des États-Unis dans ce secteur stratégique.
Des prévisions américaines largement révisées à la baisse
Initialement, les objectifs américains visaient à ce que près de 50 % des ventes de véhicules neufs aux États-Unis soient des voitures 100 % électriques d’ici 2030. Pourtant, ces projections ont été abaissées à seulement 27 %, soit une diminution de plus de 40 % des attentes initiales.
Cela se traduit concrètement par une perte potentielle de 14 millions de véhicules électriques qui ne seraient pas vendus sur le marché américain d’ici la fin de la décennie. Cette régression pourrait également ralentir les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, responsable d’une large part de la pollution américaine.
La Chine creuse son avance avec des chiffres impressionnants
De son côté, la Chine affiche des chiffres très solides. En 2024, elle a écoulé plus de 7 millions de véhicules à énergie nouvelle (VE 100 % électriques, hybrides rechargeables et hybrides étendus), soit une hausse de plus de 50 % en un an.
Le prix moyen des véhicules électriques en Chine est inférieur à celui des véhicules thermiques comparables, grâce à des subventions gouvernementales qui dépassaient 60 milliards de yuans (environ 8 milliards d’euros) en 2023. BYD, le géant chinois, a vendu près de 3 millions de voitures électriques l’an dernier, avec des modèles proposés à partir de 20 000 euros environ, un seuil inatteignable pour la plupart des constructeurs occidentaux.
Bloomberg estime que d’ici 2026, plus de 60 % des voitures neuves vendues en Chine seront des véhicules à énergie nouvelle, surpassant largement les ventes de voitures thermiques.
L’impact pour les États-Unis et l’enjeu géopolitique
La politique américaine actuelle, en limitant les aides et en freinant la montée en puissance des VE, a indirectement offert à la Chine une fenêtre d’opportunité stratégique majeure. Non seulement sur le plan économique — avec des milliards d’investissements dans les batteries et les chaînes d’approvisionnement — mais aussi au niveau géopolitique, la domination chinoise pourrait peser dans la course à la souveraineté énergétique.
Cette situation questionne le positionnement des États-Unis dans une industrie clé du 21e siècle, alors que la mobilité électrique est appelée à remodeler l’économie mondiale.
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