Dossier Diesel (3) : La nouvelle technologie diesel de Bosch

Deux paramètres étaient jusqu’à présent particulièrement déterminants pour la réduction des émissions de NOx sur les véhicules diesel. Le premier, c’est le comportement du conducteur. Bosch a trouvé la solution en développant un système d’air particulièrement réactif. Plus le conducteur a une conduite dynamique et plus dynamique sera la recirculation des gaz d’échappement. Ce principe est notamment rendu possible par l’adoption de turbos réagissant plus rapidement que par le passé. Et en combinant hautes et basses pressions pour la recirculation des gaz d’échappement, le système est encore plus flexible. Le conducteur peut donc adopter une conduite sportive sans faire augmenter fortement les émissions. La température est également un facteur important.

Pour une conversion optimale des NOx, les gaz d’échappement doivent dépasser les 200 degrés – une température qui n’est pas souvent atteinte lors des trajets en ville. Pour résoudre cet obstacle, Bosch fait appel à une gestion thermique évoluée du moteur diesel. Bosch contrôle ainsi de manière active la température des gaz d’échappement : le système d’échappement reste chaud et à une température stable, ce qui permet de préserver un faible niveau d’émissions.

La nouvelle technologie diesel de Bosch repose sur des composants existant déjà sur le marché. Cette technologie est dès à présent disponible pour les clients et peut être produite en série.

Le Heimat protège son industrie

Au-delà de l’évolution technico-environnementale, d’autres facteurs interviennent dans le débat autour du diesel, ceux des intérêts économiques et nationaux. La technologie diesel a été inventée en Allemagne, et elle demeure aujourd’hui encore importante pour l’économie allemande. L’industrie automobile représente en effet 13 % du produit intérieur brut et emploie directement 800 000 travailleurs. Lorsque le secteur automobile est touché, c’est tout le pays qui souffre. Grâce à la recherche et au développement, c’est l’ensemble de l’industrie nationale allemande qui est liée à l’automobile. Selon le syndicat IG Metall, une interdiction des voitures diesel dans les centres urbains entraînerait une perte de 84 000 emplois. Un cauchemar pour les régions qui dépendent de l’industrie automobile, comme la Basse-Saxe, la Bavière et le Bade-Wurtemberg, où sont établis les groupes Volkswagen, BMW et Mercedes.

Cela explique en partie la retenue de certains acteurs politiques allemands face aux mesures drastiques contre le diesel. Dans les grandes villes, les zones à faibles émissions sont de plus en plus nombreuses, mais les diesels Euro 6 récents peuvent encore y circuler. Une interdiction totale du diesel à l’échelle nationale ne figure donc pas à l’agenda politique.

D’un autre côté, les constructeurs allemands investissent beaucoup dans les propulsions électriques, mais essentiellement en fonction de l’exportation, notamment l’important marché chinois. L’an dernier, le nombre de voitures diesel vendues a baissé de 3 % en Allemagne. Mais avec un peu plus de 40 % de parts de marché, il est difficile de prétendre que les Allemands veulent se défaire totalement du diesel. Les parts de marché perdues par le diesel profitent essentiellement aux moteurs à essence (+22 %), pas aux voitures électriques. Le nombre de voitures électriques nouvellement immatriculées a doublé l’an dernier pour atteindre presque 2 200 unités. Mais cela demeure une niche avec seulement 0,6 % de parts de marché.

#Auto

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