Mobia, la coupole des fédérations de mobilité Febiac, Renta et Traxio, a pris note ces derniers mois des questions les plus importantes auxquelles sont confrontés les secteurs que les trois organismes représentent aujourd’hui. Il en est résulté un Mémorandum de la mobilité comportant 3 grandes priorités et 101 recommandations politiques pour que notre mobilité reste durable, fluide, abordable, sûre et tournée vers l’avenir. Un an avant les élections de 2024, les fédérations sectorielles indiquent quelles sont leurs priorités …
Avec ce mémorandum, les fédérations tendent la main aux hommes politiques pour relever ensemble les défis de la mobilité. Elles combinent leurs recommandations politiques de manière claire, mais surtout, elles souhaitent entamer un dialogue et écouter comment elles peuvent, en tant que secteur, contribuer encore mieux aux objectifs en termes de durabilité, de fluidité du trafic, d’accessibilité financière, de sécurité routière et d’emploi.
Droit à la mobilité pour tous
C’est en ces termes très clairs que Mobia rappelle que la mobilité ne doit pas devenir un privilège réservé à une minorité : “La mobilité est un droit fondamental que nous nous devons de défendre tout autant que le droit du citoyen de pouvoir choisir librement sa mobilité, que ce soit à des fins privées ou professionnelles, et ceci à des conditions abordables. La digitalisation et la coordination des différents modes nous paraissent incontournables, tout comme une offre confortable et diversifiée. L’émergence des nouvelles technologies ne peut en aucun cas déboucher sur un appauvrissement de la mobilité en privant certaines personnes de leur mobilité individuelle. L’accès à une mobilité individuelle financièrement accessible au plus grand nombre doit être préservé. Dans l’actuelle phase de transition énergétique, il faut veiller à ce que l’accès à une offre de véhicules récents, qui répondent déjà aux normes strictes en matière d’émissions et de qualité de l’air, reste attrayante.”
Le ton est donc clairement donné : l’électrification ne sera pas réalisable/abordable pour tout le monde. Mobia plaide pour que la voie des autres solutions durables reste ouverte.
Trois priorités
Outre plus de 100 recommandations, Mobia met l’accent sur trois priorités dans ce mémorandum.
Moderniser la fiscalité pour une mobilité zéro émission abordable
“Le nombre croissant de véhicules “zéro émission » et la congestion de nos routes nécessitent une approche plus moderne de la fiscalité automobile. Les taxes uniques ou annuelles sur les voitures ont peu d’impact sur les comportements de mobilité. La charge fiscale globale pesant actuellement sur les automobilistes est déjà très élevée. Nous préconisons de ne pas l’accroître davantage. À terme, de nouvelles redevances devraient donc remplacer les taxes existantes, toute personne utilisant nos infrastructures de circulation devant contribuer à leur coût.”
“A ce jour, le pas vers la conduite zéro émission est encore trop important pour l’automobiliste moyen. Certains seront plus enclins à continuer à conduire leur véhicule actuel, plus polluant, pendant plus longtemps qu’à passer à un véhicule plus respectueux de l’environnement. Il est donc important d’abaisser les seuils pour les particuliers et de les encourager à échanger les véhicules les plus polluants, généralement les plus anciens, au profit de technologies plus récentes.”
“Il convient de prévoir des incitants financiers et fiscaux pour les particuliers et les entreprises qui optent pour une conduite zéro émission, tant pour le transport de personnes que de marchandises. Ceci non seulement pour les véhicules eux-mêmes mais aussi pour les infrastructures de ravitaillement ou de recharge qui y sont associées.”
Infrastructure de recharge : le temps presse
“Dans l’état actuel de la technologie, la voie vers une mobilité zéro émission, qu’il s’agisse de biens ou de personnes, passe inévitablement par l’électrification. Cette transition se fera à une vitesse accélérée dans les années à venir. C’est pourquoi nous demandons à toutes les Régions de donner aux gestionnaires de réseaux les moyens d’adapter leurs infrastructures à cette nouvelle réalité.”
“A cet effet, il convient de lever les obstacles pour les installateurs, les propriétaires et les gestionnaires de parkings et de bâtiments ainsi que les opérateurs d’infrastructures de recharge afin qu’ils puissent faire leur part du travail au maximum. Les leviers sont la fiscalité, l’octroi de permis et le cadre réglementaire au sens large.”
“Il est également extrêmement important que l’approvisionnement en électricité pauvre en CO2 soit suffisant et à tout moment et de ne pas devenir otage des oscillations géopolitiques.”
Préparer le secteur de la mobilité aux emplois de demain
- Investir dans la formation et l’enseignement afin de garantir que les travailleurs du secteur de la mobilité possèdent les compétences et les connaissances nécessaires pour répondre aux besoins de demain.
- Promouvoir l’innovation et la recherche avec les universités et les centres de recherche car le secteur de la mobilité est en constante évolution.
- Encourager l’inclusion et la diversité, non seulement des personnes mais aussi des idées et des perspectives.
- Promouvoir la durabilité pour faire en sorte que le secteur de la mobilité soit prêt à relever ces défis.
Vous pouvez télécharger le memorandum complet en cliquant ici.
