Qstomize : au cœur des adaptations sur mesure de Renault Group

Filiale méconnue de Renault Group, Qstomize adapte pourtant chaque année plus de 250.000 véhicules. Entre délais serrés, sur-mesure et transition électrique, Helene Bonniere, Directrice Sales & Marketing – que nous avons rencontrée au salon Solutrans où était présenté le nouveau Renault Trafic E-Tech -, raconte le fonctionnement réel de l’entreprise… aussi active en Belgique.

FLEET.be : Qstomize, c’est donc l’héritier de Renault Tech ?

HELENE BONNIERE : Oui. Qstomize s’appelait auparavant Renault Tech. Le changement de nom est intervenu quand l’entreprise est devenue une filiale à 100 % de Renault Group. L’objectif était d’avoir un nom qui corresponde à son identité : la customisation, l’aménagement sur mesure, tout ce qui permet à un client – surtout professionnel, mais pas seulement – d’obtenir un véhicule vraiment adapté à son usage, que ce soit via un aménagement ou simplement un sticker pour représenter son identité.

FLEET.be :  Comment fonctionne votre implantation industrielle ?

HB : Le siège est en Normandie et Qstomize s’appuie sur 13 satellites industriels. Un satellite, c’est une petite unité située directement au bout d’une usine Renault. À Batilly, par exemple, là où est produit le Master, notre satellite est littéralement dans la continuité de l’usine. Cela permet de récupérer le véhicule immédiatement et d’effectuer l’adaptation sans perte de temps.

FLEET.be :  Il y a un objectif précis en termes de délai ?

HB : Oui. L’idée, c’est que le véhicule soit adapté en moins de 48 heures. En 2024 et 2025, environ 80 % de nos volumes devaient respecter ce délai. L’objectif est d’atteindre 90 % en 2026.

FLEET.be :  Qstomize, est-ce une marqueet un service franco-français ?

HB : Non. Pour la partie industrielle, nous sommes aussi implantés en Roumanie et au Maroc. Et côté commercialisation, nous couvrons la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre, la Belgique et les Pays-Bas, où nous réalisons une grosse partie des ventes. En moyenne, 54 % de nos volumes sont en France ; le reste à l’international.

FLEET.be :  Vous travaillez via le réseau Renault, jamais en direct ?

HB : Exactement. Nous ne vendons pas en direct. Tout passe par le réseau. L’objectif n’est pas de faire connaître la marque Qstomize, mais de rester sous l’ombrelle Renault et Dacia. Ce que je souhaite, c’est que le groupe utilise davantage Qstomize comme son carrossier interne, c’est-à-dire l’intégrateur de toutes les solutions de personnalisation.

FLEET.be :  Qstomize intervient aussi pour des particuliers ?

HB : Oui. Nous nous appuyons sur 40 ans d’expérience dans les aménagements pour le transport de personnes à mobilité réduite (TPMR). Ce savoir-faire vient de Renault Tech et continue aujourd’hui. Il concerne des particuliers, mais aussi des associations et des sociétés. Et au-delà de ces adaptations, Qstomize réalise aussi des véhicules particuliers pour d’autres usages.

FLEET.be :  Vous travaillez également avec des grands comptes ?

HB : Oui. Dans le cadre d’appels d’offres, les autres pays et marchés peuvent nous solliciter directement. Nous réalisons alors du sur-mesure pour des clients comme Orange, Enedis, EDF, La Poste, DHL ou Deutsche Telekom. Ou encore bpost en Belgique.

FLEET.be :  Quel volume traitez-vous chaque année ?

HB : Plus de 250.000 véhicules, avec plus de 600 types d’adaptations possibles.

FLEET.be :  Comment se passe la préparation d’un véhicule sur mesure ?

HB : Elle ne commence pas au moment où le véhicule arrive. Tout le travail préparatoire – définition, études, validations – prend plusieurs semaines, avec plusieurs dizaines d’ingénieurs . Le véhicule n’est adapté qu’une fois que tout est finalisé et validé avec le client.

FLEET.be :  Vous travaillez beaucoup avec des partenaires locaux ?

HB : Oui, c’est une clé de notre business model. Nous cherchons des partenaires, fournisseurs et équipementiers locaux, adaptés à chaque pays. Un exemple : récemment, pour un client italien, certains éléments ont été achetés en Italie afin d’être montés par Qstomize. Cela fait partie de notre façon de fonctionner.

FLEET.be :  L’électrification change-t-elle votre manière de travailler ?

HB : Oui, clairement. Un utilitaire électrique pèse plus lourd, ce qui réduit la charge utile. Cela nous oblige à chercher des solutions et des matériaux permettant d’économiser chaque kilo superflu. C’est un vrai enjeu dans l’adaptation des véhicules électriques. Cela nous oblige aussi à aller sans cesse à la recherche de nouveaux partenaires.

FLEET.be :  Vous parlez souvent d’agilité. Pourquoi est-elle essentielle ?

HB : Contrairement à une usine classique où la production est planifiée des semaines ou des mois à l’avance, notre activité dépend du calendrier des flottes. Ce sont des métiers « à date ». Il peut donc y avoir des périodes de surchauffe totale : les satellites tournent alors en capacité maximale, parfois en 3×8, pour absorber des clients très impatients et des délais incompressibles liés, par exemple, à des dates limites sous peine de pénalités. Et à d’autres moments, lorsque les volumes baissent, nous pouvons avoir des postes vides. Cette variabilité extrême nous oblige à être très agiles dans notre capacité d’adaptation.

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