Voiture électrique d’occasion : la santé des batteries bientôt visible sur le Car-Pass

À partir du début de 2026, le document officiel Car-Pass mentionnera aussi l’état de santé (« State of Health » – SoH) de la batterie, renforçant la confiance des acheteurs. C’est une bonne nouvelle pour le marché des voitures électriques d’occasion qui devrait, espérons-le bénéficier de davantage de confiance de la part de l’acheteur potentiel.

Jusqu’ici, acheter une voiture électrique d’occasion relevait souvent de l’acte de foi. Si le kilométrage ou l’historique d’entretien pouvaient être vérifiés, la véritable inconnue restait la batterie — un composant dont le remplacement peut coûter plusieurs milliers d’euros.

Dès le début de 2026, cette zone d’ombre va s’éclaircir : Car-Pass ajoutera un indicateur d’état de santé de la batterie (SoH, pour “State of Health”) sur ses certificats. Ce pourcentage exprimera la capacité résiduelle de la batterie par rapport à sa capacité d’origine, offrant enfin une donnée tangible sur son usure réelle.

Cette évolution, soutenue par le secteur automobile et les pouvoirs publics, vise à restaurer la confiance dans le marché de l’occasion électrique. Elle s’inscrit aussi dans un contexte européen où la transparence sur les batteries devient un enjeu central, avec le futur “passeport batterie” prévu par la Commission européenne.

Comment ça va marcher ?

Lorsqu’un véhicule électrique ou hybride rechargeable sera mis en vente, un diagnostic de batterie devra être réalisé. Des entreprises indépendantes — comme DEKRA, TÜV Rheinland ou Aviloo — sont déjà sur les rangs pour fournir ces tests certifiés.
Le rapport de test indiquera la capacité utile restante de la batterie, traduite en pourcentage SoH (par exemple 93 %). Cette valeur sera ensuite intégrée dans le Car-Pass, au même titre que le kilométrage, et remise à l’acheteur lors de la transaction.

Cette innovation a un double effet : elle permet aux particuliers de comparer objectivement différents véhicules, et aux professionnels (garagistes, sociétés de leasing, concessionnaires) de justifier le prix demandé en s’appuyant sur des données mesurées.

Une confiance retrouvée sur le marché de l’occasion

Pour les acheteurs, cette transparence est capitale. La batterie représente entre 30 et 40 % du coût d’un véhicule électrique. Or, jusqu’ici, l’absence de données fiables sur son état freinait la seconde vie de ces voitures.

Grâce à l’intégration du SoH, chacun pourra savoir si un modèle vendu à 80 000 km conserve encore 95 % de sa capacité d’origine — ou, au contraire, s’il est déjà tombé sous les 80 %. Une différence de taille, qui influencera naturellement le prix, mais aussi la confiance dans le véhicule.

Du côté des entreprises, cette nouveauté apporte un outil supplémentaire pour mieux gérer la rotation des flottes. Connaître l’état de la batterie permet d’anticiper la valeur résiduelle, d’optimiser le moment de la revente et d’ajuster plus finement le calcul du TCO. En clair, le SoH devient une nouvelle métrique de gestion de parc.

Les défis techniques et économiques

Reste à standardiser la méthode. Tous les constructeurs n’utilisent pas les mêmes protocoles pour évaluer la santé d’une batterie, et les résultats peuvent varier selon la température, le mode de recharge ou l’usage du véhicule.
Autre question sensible : le coût du test. S’il est facturé séparément, qui le prendra en charge ? Le vendeur particulier ? Le professionnel ? Ou l’acheteur ? Le modèle économique reste à préciser.

Mais malgré ces zones grises, le principe fait consensus. Le secteur du leasing, les associations de mobilité et même les constructeurs y voient un outil clé pour sécuriser le marché de l’occasion et encourager le passage à l’électrique.

Un pas en avant pour la Belgique

En devenant l’un des premiers pays d’Europe à intégrer officiellement un indicateur de santé de batterie dans un document public, la Belgique joue un rôle de pionnière. Le projet Car-Pass pourrait même servir de modèle à d’autres États membres avant l’introduction du futur passeport européen de la batterie.

Cette évolution s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’un marché qui se structure, mûrit et se professionnalise. Les véhicules électriques ne sont plus perçus comme des produits expérimentaux ; ils entrent dans un cycle économique complet, avec un marché de l’occasion plus transparent et des valeurs résiduelles plus prévisibles.

Conclusion

En 2026, l’état de santé de la batterie deviendra aussi incontournable que le kilométrage. Une révolution silencieuse, mais décisive, pour l’électromobilité belge. Grâce au Car-Pass nouvelle génération, l’occasion électrique gagne en crédibilité, et la batterie, longtemps perçue comme un risque, devient enfin un atout mesurable.

#Auto #Fleet Management

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