
Pendant la formation du nouveau gouvernement Arizona, la fédération des loueurs de véhicules en Belgique, Renta, a affirmé à plusieurs reprises qu’elle était à la disposition des négociateurs pour partager ses connaissances. Au vu de la réaction du président de la fédération, Johan Portier, quelques heures après l’annonce de la formation du gouvernement, force est de constater que les loueurs n’ont pas été écoutés. Pas même entendus, en fait…
Que pense-t-on, chez Renta, de la volonté du gouvernement Arizona d’octroyer un délai aux hybrides, en termes de déductibilité, jusqu’en 2029 ?
Johan Portier, président de la fédération sectorielle, s’est exprimé avec beaucoup de précautions, précisant ceci d’entrée de jeu : « Nous n’avons pas encore de textes définitifs ni de document finalisé sur papier. Il faut donc encore attendre pour voir quelle forme exacte cela prendra. Je réagis donc en fonction de ce que nous avons pu lire jusqu’ici. »
Ceci étant posé, il ne cache pas sa déception : « Nous ne pouvons être satisfaits, je trouve ». En cela, il rejoint en quelque sorte une autre fédération, celle de la mobilité électrique, à savoir EV Belgium. Mais les arguments ne sont pas forcément les mêmes. Le président de Renta développe ses doutes en cinq points majeurs :
« 1. La transition vers une flotte plus verte et électrifiée, qui concerne environ 5.400.000 véhicules en Belgique, n’est pas soutenue par cette proposition. Le gouvernement ne fait pas le choix d’un soutien direct au marché privé sous une forme ou une autre pour encourager la transition écologique du parc automobile. Des mesures telles que des incitations à l’achat de véhicules électriques d’occasion (BEV), des campagnes d’information ou encore des avantages fiscaux dans l’impôt des personnes physiques auraient pu être envisagées, mais je n’en vois aucune trace pour l’instant.
2. Concernant notre secteur, je suis surpris par cette mesure, car la grande majorité des entreprises ont déjà massivement investi dans les véhicules électriques à batterie (BEV). La vague des hybrides rechargeables (PHEV) est derrière nous et ne semble pas appelée à connaître un second souffle. Il apparaît que les arguments du marché B2C (grand public) pour ne pas passer au BEV sont appliqués au marché B2B (entreprises), ce qui me semble inadapté.
3. Le problème de la revente des véhicules électriques (BEV) reste entier pour notre secteur, et cette mesure complique encore davantage la transition vers ces véhicules, semant une confusion indéniable. L’impact sur les prix de revente des BEV en fin de contrat reste à voir.
4. Nous aurions largement préféré un soutien à la transition des BEV du marché B2B vers le marché B2C. Or, ce n’est manifestement pas le cas : au contraire, on fait un pas en arrière vers le PHEV.
5. Il est vrai que cette mesure diversifie quelque peu la répartition des motorisations dans les entreprises de leasing, mais elle n’aide en rien à relever les défis actuels liés à la poursuite de l’électrification de la flotte des véhicules professionnels via l’adoption des BEV. »
On se souvient en effet que Johan Portier avait plaidé, dans un podcast de FLEET.be et lors du dernier Renta Happening, de travailler sur le chaînon manquant de l’écosystème électrique : l’intérêt du marché B2C pour la voiture électrique, en créant notamment un marché de l’occasion soutenu par des incentives. Un appel qui n’a manifestement pas été entendu !
A moins que le leasing social, sur lequel compte se pencher le gouvernement De Wever, ne soit une piste un peu camouflée ? L’avenir nous le dira, mais rien ne permet aujourd’hui de l’affirmer !
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