René Denayer (Fidenco) : “Nous poursuivons les investissements, malgré les nombreuses interrogations”

Fidenco représente aujourd’hui pas moins de neuf marques avec des succursales et des concessionnaires à Anvers et dans le Brabant flamand. Comment la crise COVID-19 affecte-t-elle l’un des plus grands groupes de concessionnaires de notre pays ? Nous avons posé la question à son administrateur délégué René Denayer.

Aujourd’hui, Fidenco est l’un des plus grands groupes de distribution automobile en Belgique. Il distribuait déjà les marques Ford, Hyundai, Land Rover, Volvo et Jaguar. MG, Suzuki, Maxus et Polestar sont récemment venus s’ajouter à la liste.

“Succès de l’électrique ? Nous assurons nos arrières”

Les nouvelles marques qui seront distribuées sont donc principalement des véhicules électriques à batterie. Cette année sera-t-elle donc celle de la percée électrique ? René Denayer se montre prudent. “Nous ne savons pas. Notre groupe a décidé de continuer à offrir toutes les formes de propulsion à nos clients, y compris les véhicules à hydrogène. Et nous sommes également les seuls à avoir une telle offre. Nous ne savons pas non plus ce qui va se passer. Comme tout le monde dans notre secteur, nous sommes dépendants du gouvernement, qui peut soudainement prendre des décisions sur l’ATN, la déductibilité fiscale, etc. Nous assurons nos arrières en optant pour toutes les pistes. Il y a beaucoup de points d’interrogation pour l’avenir, mais nous poursuivons tous les investissements prévus.”

Covid-19 : la communication aurait pu être meilleure

Interrogé sur le moment du redémarrage après le confinement, René Denayer se contient : “Trop rapide ou trop lent, je n’en sais rien. Je pense que le timing était assez réaliste. J’ai eu beaucoup plus de mal avec le manque de communication pendant les semaines de confinement. Le secteur des garages n’est pas mis en valeur au niveau national. Nous avions beaucoup de questions. Mais il y avait très peu d’informations ou elles n’avaient pas été concrétisées dans un arrêté ministériel. Il y avait simplement beaucoup d’incertitude, alors que notre secteur – actif à la fois dans la vente et dans l’après-vente – avait des questions spécifiques.

Le secteur des garages n’est pas mis en valeur au niveau national.

Aujourd’hui, les concessionnaires opèrent dans une nouvelle réalité avec des protocoles de sécurité, ce qui a également un impact logistique.

René Denayer : “Nous appliquons strictement tous les protocoles imposés par le gouvernement sur tous nos sites. Des directives supplémentaires de la part des importateurs s’y ajoutent. Il est impressionnant de voir les protocoles extrêmes que nous recevons des importateurs, la façon dont nous devrions procéder. En revanche, dès que vous posez des questions spécifiques aux importateurs, aux fabricants et aux sociétés de leasing sur qui, quoi et où, il n’y a plus de consensus sur quoi que ce soit. Un exemple concret. Vous m’apportez votre voiture de location. Nous devons la décontaminer, tout comme la voiture de remplacement que le conducteur emporte avec lui. C’est le même scénario lorsque la voiture de remplacement revient et que nous rendons la voiture de leasing au client. Quand il s’agit de quelques centaines de voitures par jour, comme chez nous, il s’agit d’un énorme défi logistique”.

Cap sur le digital pour tout le monde ?

Polestar 2

La crise du Covid-19 a digitalisé le monde des affaires en quelques semaines seulement. Mais à quoi ressemble l’avenir du secteur automobile ? René Denayer émet des réserves : “Nous travaillions déjà sur le numérique. Et cette évolution va se poursuivre. Néanmoins, je voudrais faire quelques commentaires. Il y a dix ans, il y avait déjà une entreprise belge, OneSwoop, qui allait conquérir le monde par le biais du digital. Cette société n’existe plus. Il existe aujourd’hui des tests effectués par les fabricants qui n’apportent pas les résultats escomptés. Nous ne vendons pas de livres ou de CD, mais un produit à forte valeur financière. Les gens recherchent des informations par voie numérique, la tendance est claire depuis des années. Mais ils restent conscients de l’existence des concessionnaires dès qu’il faut paser à l’achat. Polestar est un exemple extrême de modèle commercial entièrement digital. Nous l’examinons donc aussi avec intérêt. Mon avis personnel : nous allons accueillir des personnes dans nos showrooms pendant encore de nombreuses années”.

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