Alexander Wehr (BMW Group Belux) : « Pour nous, l’avenir réside dans la diversité de l’innovation »

BMW Group Belgium Luxembourg S.A. BMW Group Belgium Luxembourg S.A. – MINI

BMW Belux domine le marché automobile belge depuis plusieurs années, une exception mondiale pour une marque premium. Alexander Wehr, CEO de BMW Group Belux, nous explique les raisons de ce succès et détaille les prochaines étapes : iX3, hydrogène, MINI et la stratégie qui maintient l’attrait de la marque pour les flottes, les professionnels et les particuliers.

La Belgique est probablement le seul pays au monde où une marque premium comme BMW domine le marché depuis plusieurs années. Comment l’expliquez-vous ? Est-ce vraiment grâce au marché des flottes ?

Si les étoiles sont alignées, cela pourrait encore être le cas cette année — je pense qu’il y a une chance réaliste. Mais pour nous, ce n’est pas une question de volume, même si certains peuvent le penser. Avant tout, c’est une belle reconnaissance pour les près de 4 000 personnes qui travaillent pour nos marques dans le réseau de concessionnaires et qui donnent chaque jour le meilleur d’elles-mêmes pour satisfaire chaque client. C’est effectivement une situation unique dans le monde. Au final, c’est surtout une question de correspondance : une gamme BMW très complète, attractive et rajeunie, parfaitement adaptée à un pays où la diversité des motorisations est cruciale. Nous en avons bénéficié ces dernières années et j’espère continuer ainsi.

Pensez-vous pouvoir maintenir cette position avec l’arrivée de l’iX3 en 2026 ?

Je ne peux pas le dire. Encore une fois, il ne s’agit pas de maximiser les volumes. Le nouvel iX3 est un produit fantastique — le premier d’une nouvelle génération, d’ailleurs. Ce n’est pas seulement une voiture, c’est le début d’une nouvelle famille. D’après les premières commandes, l’intérêt est très fort tant chez les clients flotte que chez les professionnels, et même chez les particuliers. Nous sommes donc confiants : avec notre gamme, nous conserverons une position forte sur le marché dans les années à venir.

Vous mentionnez les flottes, les professionnels et les particuliers. Quelle est la différence entre ces segments ?

Les clients flotte passent généralement par des sociétés de leasing qui gèrent les grandes flottes d’entreprises. Les professionnels — les PME et entreprises de taille moyenne — utilisent des régimes fiscaux professionnels. Et bien sûr, il y a les clients particuliers. Ce sont trois groupes très différents, ce qui montre le niveau de professionnalisme et la spécificité du marché belge. Chez BMW, nous avons environ 50 % de flottes, 30 % de professionnels et 20 % de particuliers. Et puisqu’on parle de flottes, je suis heureux de dire que nous sommes également numéro un sur le segment des particuliers, ce que beaucoup ne s’attendaient pas à voir chez BMW.

Cela signifie que BMW devient une marque accessible ?

Absolument. Ce n’est pas seulement une question de Série 5 ou Série 7. Vous pouvez déjà conduire un iX1 à partir de 299 € hors TVA par mois. Nous voulons vraiment rester accessibles.

Quelles nouveautés sont-elles prévues dans votre gamme ?

Le nouvel iX3 arrivera sur le marché en mars. Ensuite, nous lancerons la nouvelle Série 3 et le nouvel i3. Nous avons récemment présenté d’excellents concepts à Las Vegas. Cet été, ce sera la nouvelle Série 7, suivie du prochain X5 — avec une version hybride en 2027 — et de l’iX4 début 2027. Beaucoup de nouveautés à venir, comme toujours chez BMW.

Vous investissez des milliards dans l’électrification. Cela signifie-t-il que BMW abandonne les moteurs thermiques ?

Non, absolument pas. Nous n’avons jamais dit que 100 % de nos véhicules seraient électriques d’ici 2030. Nous défendons toujours l’ouverture technologique, parce que c’est le bon choix pour l’industrie et pour la résilience et l’innovation en Europe. Nous continuons à investir dans les moteurs thermiques, les hybrides, l’hydrogène et les e-fuels. Pour nous, l’avenir réside dans la diversité de l’innovation.

Comment maintenir la rentabilité des nouveaux véhicules électriques tout en gardant des prix compétitifs ?

La rentabilité dépend surtout de la substance du produit, qui se reflète dans le prix et la demande. Pour les véhicules électriques, la stabilité de la valeur résiduelle est essentielle. C’est pourquoi nous travaillons à la cohérence des prix — avec le modèle d’agence — et à diverses mesures pour protéger les valeurs résiduelles. Nous avons beaucoup appris avec l’i3, lancé il y a plus de dix ans, et nos batteries ont prouvé leur durabilité. Le certificat d’état de santé (SoH) et les packages maintenance/assurance contribuent également à stabiliser la valeur résiduelle.

Nous avons remarqué que le X3 et l’iX3 sont désormais presque au même prix. Est-ce l’avenir du « power of choice » ?

Exactement. C’est notre orientation stratégique. Les clients ne veulent pas de gros écarts de prix entre les motorisations, ni que leur voiture « ressemble à une électrique ». Ils veulent une Série 3, 7 ou X1 qui correspond à leurs besoins — quelle que soit la motorisation. Vous verrez donc plus de proximité de prix entre essence, diesel et électrique.

Ce « power of choice » inclut-il aussi l’hydrogène ?

Oui, absolument. Nous travaillons sur l’hydrogène depuis des décennies. Le X5 Hydrogène arrivera sur le marché fin 2027 — également en Belgique. C’est une belle opportunité pour le pays et pour sa position en Europe. L’hydrogène fait partie de la solution, tout comme les e-fuels et d’autres technologies pour un futur sans émissions.

Passons à MINI. La marque se porte très bien cette année, avec la plus forte croissance en Belgique. Comment l’expliquez-vous ?

MINI est « big love », comme nous disons. Nous avons renouvelé toute la gamme l’an dernier, avec le Countryman plus grand et le nouvel Aceman. La demande était énorme. Résultat : MINI est en hausse de 24 % cette année, et MINI électrique de 54 %. C’est la marque à la croissance la plus rapide en Belgique. Encore une fois, c’est une marque premium accessible : la MINI Cooper E démarre à un prix attractif.

On parle beaucoup d’une « voiture européenne compacte » à l’image des kei-cars japonais. MINI pourrait-elle jouer ce rôle ?

Je pense que MINI le fait déjà — en fait, elle a inventé ce concept ! La MINI originale de 1959 par Sir Alec Issigonis était exactement cela : compacte, efficace, avec une utilisation intelligente de l’espace. MINI est donc à l’origine de cette idée.

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