Cap sur le CNG dans votre flotte : pourquoi ?

Le diesel semble être devenu le mouton noir. L’essence émet trop de CO2. Les solutions hybrides ? On sait qu’elles seront nombreuses (en tout cas, dans l’état actuel du marché) à être fiscalement sanctionnées à l’horizon 2020. Que reste-t-il ? L’électrique ? On en a déjà beaucoup parlé. Et si l’on parlait un peu du CNG ? A-t-il un avenir ? C’est un grand oui, si l’on en croit la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG).

Cet avenir du CNG, une marque comme Volkswagen le voit en rose. Plusieurs flottes (essentiellement publiques) ont également franchi le pas récemment. Citons Ham-sur-Heure, Aquafin, AWV, Eandis, Boom ou, bien plus tôt, AFC ou encore (mais c’est normal, de par son positionnement avec Dats24) le groupe Colruyt.

Que disent les chiffres ?

Si le diesel continue à rencontrer la majorité des suffrages dans les sociétés, il y connaît aussi un net recul. Les chiffres révélés par FEBIAC montrent que, à fin juin, il ne représentait plus que 56% des immatriculations fleet. Un recul de l’ordre de 9% par rapport à l’année précédente. C’est tout profit pour les motorisations essence qui gagnent 8%. Les autres alternatives se partagent le pourcent restant. Sans être fulgurante (seulement +0,3%), la plus belle progression est enregistrée par les véhicules roulant au CNG.

Source : Febiac

Selon un baromètre de l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise (OVE), mené auprès de 3.300 entreprises européennes, le CNG est pourtant l’un des carburants auquel les flottes pensent le moins. Seuls le LPG et l’hydrogène sont (encore) moins envisagés que le gaz naturel de ville. Seules 8% des sociétés interrogées ont déjà intégré ou comptent intégrer dans les trois prochaines années l’alternative CNG dans leur parc. Ce sont d’ailleurs essentiellement les très grandes entreprises et les très grandes flottes qui y réfléchissent le plus.

Toujours selon ce baromètre, les flottes belges sont pourtant celles qui se tourne(raie)nt le plus facilement vers le CNG. Elles seraient en effet 19% à l’avoir intégré ou à penser à l’intégrer à l’avenir.

Plus écologique que les autres carburants fossiles

La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a publié fin mars 2018 une étude sur la rentabilité du gaz naturel utilisé en tant que carburant.

La première conclusion importante de cette étude est celle-ci : « Le CNG (compressed natural gas ou gaz naturel comprimé) constitue un carburant alternatif plus écologique et plus économique par rapport aux carburants pétroliers ».

Sur le plan environnemental, par rapport au diesel et à l’essence, on relève une diminution d’environ 75 à 90 % des particules fines et des oxydes d’azote pour les moteurs CNG. On note également un taux de CO2 inférieur de l’ordre de 7 à 16 % et un moteur moitié plus silencieux. « La version bio du CNG, encore peu développée en Belgique, permet en outre d’encore réduire les émissions globales de CO2 », ajoute encore la CREG.

Moins cher que l’électrique !

Sur le plan économique, deux éléments principaux entrent en ligne de compte, le coût du carburant et le prix d’achat du véhicule.

« En termes de coût du carburant, le CNG revient dans tous les cas analysés moins cher que les carburants concurrents. La différence est de l’ordre d’environ 35 % à 75 % par rapport au diesel et à l’essence, d’environ 20 % par rapport à l’électrique et d’environ 60 % par rapport à l’hybride essence-électricité. »

En termes de prix d’achat, un véhicule CNG reviendrait – toujours selon la CREG – en moyenne 200 € plus cher à l’achat qu’un véhicule diesel et 2.400 € plus cher à l’achat qu’un véhicule à essence. « Pour le seul modèle (VW Golf) disponible dans toutes les motorisations, les modèles électriques et hybrides – certes avec des caractéristiques (finition et puissance) spécifiques – coûtent 15.000 € de plus que le modèle CNG. »

En termes de déductibilité

Pour calculer la déductibilité des véhicules CNG pour les entreprises, la CREG a établi deux scénarii : la règle actuelle de déductibilité et celle prise en compte à partir du 1er janvier 2020.

Rappelons que la déductibilité actuelle répond au schéma suivant :

A partir de 2020, la déductibilité est calculée suivant la formule suivante :

120 % – (0,5% * coefficient carburant * C02/km)

Le coefficient varie suivant les motorisations :

– véhicules diesel et hybride diesel : 1 ;

– véhicules équipés d’un autre moteur (essence, hybride essence, LPG, …) : 0,95 ;

– véhicules CNG : 0,9 (si le nombre de chevaux fiscaux est supérieur ou égal à 12, le

coefficient passe à 0,95).

Les véhicules électriques verront à partir de la même date leur déductibilité passer à 100 % au lieu de 120 %.

Pour les modèles analysés par la CREG, cela donne les taux de déductibilité suivants (2018 et 2020) :

Source : CREG

Au niveau de la déductibilité fiscale, les voitures CNG se révèle donc plus intéressantes que les voitures essence et cet avantage augmente généralement à partir de 2020 comme il ressort des deux exemples et du graphique ci-dessous.

Le taux de déductibilité est certes moins favorable que pour les voitures électriques et les hybrides classiques, aussi bien actuellement qu’à partir de 2020. Le coût des véhicules électriques et hybrides demeure néanmoins nettement supérieur à celui des véhicules CNG. A titre d’exemple, le surcoût d’achat TVAC est d’environ 15.000 € pour la VW Golf.

En termes de leasing

Le coût pour l’employeur dans le cas d’un leasing opérationnel a également été analysé pour les deux modèles VW Golf Comfortline et Opel Zafira Edition examinés précédemment.

La CREG a fait appel à deux grandes sociétés de leasing actives en Belgique pour obtenir des simulations de prix sur base des hypothèses suivantes : 60 mois et 125.000 km au total (25.000 km/an).

Pour des raisons de confidentialité et de secret d’affaires, les résultats à ce sujet n’apparaissent pas en euros, mais en base 100.

Pour la VW Golf, le coût d’un tel leasing (loyer + carburant) revient à :

– 100 pour le modèle TGI 81 kW Comfortline (CNG) ;

– 115 pour le modèle TSI 81 kW Comfortline (Essence) ;

– 115 pour le modèle TDI 85 kW Comfortline (Diesel) ;

– 143 pour le modèle e-Golf 100 kW (électrique)*.

* La CREG précise que « le forfait carburant pour l’électrique était repris comme sans objet dans la simulation transmise par la société de leasing. Pour une comparaison objective, ce coût a été mis au niveau de celui du CNG * 1,18, car pour la Golf, le prix en euros pour une même distance parcourue par rapport au modèle CNG est de 18 % plus élevé pour l’électrique ».

Pour l’Opel Zafira Edition, le coût d’un tel leasing (loyer + carburant) revient à

– 100 pour le modèle CNG 110 kW ;

– 104 pour le modèle TDI 99 kW ;

– 109 pour le modèle Essence 103 kW.

« C’est essentiellement le coût moindre du carburant CNG qui fait pencher la balance en faveur des modèles CNG. Le coût du loyer hors carburant est en effet légèrement plus élevé pour les modèles CNG de par leur prix d’achat habituellement supérieur. Les autres éléments (entretien/réparation, assurances, assistance, …) sont généralement similaires quelle que soit la motorisation du véhicule », a constaté la CREG.

Est-ce rentable pour l’utilisateur ?

En se basant sur les formules en vigueur pour 2018 (la valeur indicative de CO2 évoluant chaque année), la CREG a à nouveau fait les calculs pour les modèles déjà considérés (VW Golf et Opel Zafira Edition). A noter que le montant minimum de l’ATN en 2018 est fixé à 1.310 euros.

Source : CREG – mars 2018

Les freins éventuels

Les freins éventuels à l’utilisation massive de ce carburant pourraient être imputables au nombre encore limité de véhicules CNG proposés par les constructeurs et au nombre encore restreint, même si en plein essor, de stations-services CNG couplé au fait que l’autonomie de tels véhicules (entre 300 et 800 km pour le seul réservoir CNG, entre 600 et 1.360 km en tenant compte du réservoir d’essence) est moindre que celles des modèles essence et diesel.

L’infrastructure de stations-services est cela dit encore relativement récente. “On recense actuellement (à fin mars 2018, ndlr) 91 stations-services CNG en Belgique dont 76 en Flandre, 14 en Wallonie et 1 en région de Bruxelles-Capitale. Les projets en cours sont au nombre de 36 (20 en Flandre, 14 en Wallonie, 2 à Bruxelles) avec pour effet une couverture de chaque province, donc également dans l’est et le sud-est du pays encore non couverts actuellement.” Entre-temps, il y a une centaine de stations en Belgique.

Dans le magazine FLEET 121, à paraître fin septembre, retrouvez un dossier complet sur le CNG. Est-ce rentable pour les entreprises ? Quelle a été la démarche des entreprises qui se sont tournées vers le CNG ? Où en est le réseau de ravitaillement ? Que proposent les constructeurs sur le marché belge ? La rédaction répondra à toutes ces questions. Pour recevoir le magazine FLEET gratuitement, inscrivez-vous ici !

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